mardi 12 janvier 2010

Sincères remerciements

La famille, de Josée Martin décédé le 22 décembre 2009 à Sherbrooke, désire remercier sincèrement tous ceux qui l’ont épaulé, supporté et lui ont témoigné leur sympathie.

Vous avez contribué à rendre cette période plus humaine et nous vous en sommes très reconnaissants.

La famille souhaiterait aussi que vous acceptiez ses remerciements comme personnels.

jeudi 24 décembre 2009

L'envol

Josée s’est envolée ce mardi 22 décembre 2009 à l’hôpital Hôtel Dieu CHUS de Sherbrooke suite à son courageux combat contre le cancer.
Nous tenons à remercier tout particulièrement toute l’équipe des soins palliatifs pour leurs soins et leur dévouement extraordinaire, les auxiliaires bénévoles à qui nous devons la pensée qui suit et tous ses fidèles lecteurs et supporteurs.

¨Une personne chère ne nous quitte jamais!
Elle vit au plus profond de notre cœur
et pour la revoir…
iI suffit de fermer les yeux!¨


Josée est déjà confortablement installé au plus profond de nos cœurs et veillera, sans aucun doute, sur nous tous.

De plus, elle nous laisse en héritage ses plus belles pensées sur ce magnifique blog.

La famille sera heureuse de vous accueillir à la maison funéraire des Cantons 951, rue Haut-Bois Sud, Sherbrooke mardi le 29 décembre 2009 de 19 :00h à 21 :00h et le jour des funérailles le 30 décembre 2009 de 10 :30 à 11 :00h en l’église St-Roch, 2700 rue St-Roch à Sherbrooke.


Merci

La Famille.

vendredi 4 décembre 2009

Ouverture sur l'énernité.

Je pense à vous,mes chers amis, et je me trouve en assez bonne forme pour écrire un petit bonjour avec quelques nouvelles.

Les jours passent lentement, mais ils semblent toujours bien remplis de projets et de missions tous aussi importants les uns que les autres.

Je trouve l'énergie pour atteindre mes objectifs: une visite qui finira par être touchante, un échange surprenant qui atteindra le coeur d'un proche qui se laissera attendrir par la situation dans ce qu'elle dégage (paix,sérénité,lumière divine ). Même si nous n'entrons pas toujours dans des échanges très profonds le contexte dicte les propos et enrichit les contacts.

Il y a des jours où j'ai envie de reculer...je ne vous ai pas parlé de l'entonoir,non ? l'autre jour ,lorsque j'ai été en présence du prêtre, je lui disais qu'une de mes angoisses était liée au fait que je me dirigeais vers un entonoir, sans possibilité de retour. Il m'a alors tout simplement suggéré de la tourner de côté, au lieu d'avoir le sentiment de me diriger dans une ouverture qui rétrécit toujours, pourquoi ne pas se voir entrer dans une ouverture qui s'ouvre à l'infini ? Quelle belle image !
Bonne journée.

dimanche 29 novembre 2009

Chemin de croix

Deux trois mots ce matin pour vous donner signe de vie. Les derniers jours ont été difficiles. Le chemin vers la sortie se rétrécit de plus en plus et cela comporte bien des surprises, des mystères et des angoisses inattendues. (Lire mon commentaire ajouté ce matin sur ma chronique du 20 novembre à ce sujet.)

Je souhaitais compléter ma chronique du 17 novembre dans ces quelques lignes que je vais écrire. L'heure est au repos et surtout à me brancher très intimement à la Paix du Christ, car c'est là que se trouve le courage nécessaire pour franchir le dernier bout. J'ai remarqué, en effet, que la Paix, elle va et elle vient. Parfois, on sent qu'on y est enfin, puis les pensées viennent la troubler. Par exemple, lorsque tôt le matin au lit, on se met à faire un retour rapide sur sa vie et que les deuils surviennent.

Mes grands deuils

Ma rivière : après avoir finalement fait le grand saut de la ville vers la campagne, j'arrive à m'installer au bord de la rivière qui m'a vue grandir, mais je n'aurai pas le temps d'en profiter. Et le fameux grand jardin qui faisait l'objet de toutes mes fantaisies que je ne pourrai jamais réaliser.

Je n'oublierai certainement pas mon fidèle compagnon Kiwi qui devra apprendre à vivre dans un nouvel environnement avec une nouvelle maîtresse et même une petite amie plus jeune et plus enjouée. Peut-être que ça fera du bien à son bedon un peu trop volumineux. !

Et il y a l'appartement que j'ai tout aménagé à mon goût; l'appartement juste de la bonne taille pour pouvoir y travailler et m'amuser à tous mes projets de création qui, bien sûr, resteront en plan. Et ma voiture. (Lire ma chronique du 22 mai dernier à ce sujet.) Ça, ça me fait de la peine, car pour une fois que j'avais la voiture de mes rêves avec juste assez de luxe pour me sentir vibrer dans la dimension de l'abondance et profiter pleinement de la vie.

Et le plus importante, ce sont toutes les personnes aimées que je laisse derrière. Je planifiais une grande fête pour pouvoir tous les revoirs et les embrasser une dernière fois. Mais ça ne sera pas possible.

Prochaines chroniques

Je ne sais pas si je serai en mesure d'en publier de nouvelles, mais sachez que je pense à vous beaucoup et je sais que vous êtes avec moi dans cette dernière tranche de vie.

Que Dieu vous accompagne et qu'Il me garde pleine de foi et de paix.

vendredi 20 novembre 2009

Miracle à la bijouterie

Je dois vous raconter ma journée exceptionnelle d'hier en compagnie de mon amie d'enfance qui avait pris sa journée de congé pour passer du bon temps avec moi. Et la journée était parfaite, car le soleil était plein ciel et le temps était assez doux en cette fin novembre.

J'étais prête quand Richelle est arrivée. J'avais tellement hâte d'aller prendre l'air, il y manquait que le maquillage sur mon visage, mais ça, j'ai déjà oublié ça depuis plusieurs semaines. Elle a même été surprise de me voir en si bonne forme.

J'avais quelques projets précis pour profiter du temps précieux que mon amie de coeur (connue à 9 ans) m'accordait si généreusement. Mon premier stop était le Sushi Shop. Bien que je sois toujours restreinte à la diète liquide (avec mes fameux potages et autres petites permissions santé), moi, je m'accordais le droit incontesté d'un plat de sushi pour bien commencer cette journée. "Advienne que pourra !" Mais on m'a souvent répété que ce qui est consommé avec plaisir et gratitude profonde ne pouvait que faire du bien.

Après ce lunch divin, Richelle et moi nous dirigeons au centre commercial pour compléter les achats importants que je tenais à faire moi-même, car il s'agissait de présents offerts en souvenir de moi. Des cadeaux du coeur que personne d'autres ne pouvait choisir à ma place.

J'avais pris le soin de réserver une chaise roulante parce que je n'aurais jamais été capable de parcourir à pied les distances imposées par la grande superficie d'un centre d'achat, surtout quand on ne sait pas trop où on s'en va. (De toute façon, à 1,50$ l'heure, il ne valait pas la peine de s'en passer... pour 3$, nous avons roulé pour au moins 50$ !!!)

Alors, bien assise dans mon fauteuil peu confortable, je me laissais conduire allègrement sans me soucier de rien.

Richelle et moi rentrons dans la première bijouterie que nous rencontrons avec l'idée de regarder d'abord. J'avais plusieurs bijoux à acheter (au moins pour trois neveux et nièces). Pour la première, j'avais déjà un coeur en or en pendentif qui m'appartenait; il ne manquait maintenant qu'une petite chaîne. Achat facile et vite fait.

Pour la deuxième, j'avais clairement en tête un pendentif coeur qui s'avérait être un modèle réduit du coeur que mon amie avait reçu en cadeau de noce de son mari 20 ans auparavant. Comme il n'y a pas de hasard, c'est elle qui l'a repéré sur la deuxième plaquette de coeurs présentée par la vendeuse. Autre achat facile.

Maintenant, il restait mon filleul à qui je voulais offrir une belle montre. (Et en secret, il y avait son frère avec qui j'ai un vieux conflit qui perdure et j'avoue que cette situation me rendait très perplexe dans ce que j'étais en train de faire à la bijouterie.)

Je tiens dans mes mains une très, très belle montre qui me tente beaucoup. Elle est presque achetée. Puis, Richelle m'en montre une autre, toute aussi belle, mais différente. Le dilemme, bien sûr, laquelle choisir ?

Et c'est à ce moment précis que le miracle s'est produit : "Prends les deux." ont été les trois mots qui m'ont été soufflés doucement, mais clairement dans mon coeur par le Seigneur. (J'ai souvent parlé que mes inspirations divines venaient en groupe de trois mots simples et clairs. Eh bien, les voilà à nouveau !)

Sans grande surprise, j'ai obéi. La question d'argent n'en était même plus une. Je comprenais, par ce moment unique et saint, ce moment de grâce, que c'était la voie du pardon véritable.

Je dois ajouter que dans mon désir de réconciliation avec ce neveu, je lui ai déjà adressée une lettre ouvrant la porte au dialogue, mais cette démarche est restée sans réponse. Je sais qu'il m'aime, mais j'estime que c'est son ego qui le retient de faire le bout de chemin qui lui appartient de faire pour tout effacer.

Je le laisse aller à son rythme. Mais si, par malheur, il n'arrivait pas à temps, tout ce qui lui resterait de souvenir de moi, c'est une lettre qui n'a pas rempli sa mission. C'est un peu amer comme souvenir.

Mais quand le Seigneur m'a soufflé de prendre les deux, c'était clairement une commande de pardon : "Reviens, Michel, on oublie tout. Tu es de retour dans mon coeur au même titre que tes frères et soeurs. Et voici ton cadeau de bienvenue."

Dans mon lit le soir, mon coeur est comblé de joie profonde. Je suis convaincue que ce miracle n'aurait pas été possible, ou moins probable, avant ma rencontre spéciale d'hier avec le Seigneur dans le cadre du sacrement des malades.

jeudi 19 novembre 2009

Une belle rencontre avec le Seigneur mon Dieu

Hier matin, j'écrivais dans mon petit cahier : "Aujourd'hui, le sacrement des malades". Et j'enchaînais avec le texte suivant :

J'essaie de m'y préparer et je sens de la résistance. J'ai du mal à laisser aller ma vie de vivante pour apprivoiser la mort, l'autre vie qui m'attend. J'ai beaucoup de travail spirituel à faire, moi qui en ai tant fait jusqu'ici.

Je m'acharne sur des choses matérielles qui me reste à régler ou que je veux bien régler pour les autres. Maman me ramène au spirituel ; elle a raison.

J'ai peur de ce que me réserve la maladie : la grande faiblesse, la maigreur, l'incapacité totale, le lit constant. Je n'y suis pas encore, mais je m'y dirige rapidement. Et puis, on parle de semaines de vie qu'il me reste. Je ne voudrais pas que ce soit trop de semaines et je voudrais bien partir avant Noël pour éviter de trop grandes tristesses à ma famille.

Je trouve surréaliste cette situation; c'est-à-dire que je parte la première, moi la plus jeune de la famille, et dans ces conditions particulières. Cela représente aussi la grande frustration de tous les autres membres de cette famille qui s'expliquent mal le dénouement du sort de la vie. Il n'y en a pas d'explication. C'est comme ça, c'est tout.

Je regarde par la fenêtre; il va faire une très belle journée. J'ouvrirai ma fenêtre et j'aurai un peu de cet air frais d'hiver. Ce matin, je vais aller au bain puisqu'hier je n'ai pas eu le temps (j'avais beaucoup à faire avec ma belle-soeur). Dans l'après-midi, j'étais très fatiguée; alors, j'ai dormi beaucoup. En soirée, j'ai écouté les nouvelles et je me suis couchée assez tôt.

Je disais donc que je vais aller au bain tôt, puis je me reposerai, car, en après-midi, maman viendra me rejoindre pour l'administration du sacrement des malades par le prêtre de l'hôpital. J'espère que cela va m'aider à trouver la Grande Paix et à m'orienter davantage sur ma préparation spirituelle, car pour le moment, je sens de la résistance.

Ce matin, 19 novembre, voici ma page d'écrit :

La peur m'a accompagnée une bonne partie de la journée hier, jusqu'à ce que le prêtre arrive et me prenne la main, comme un frère qui me connaît depuis toujours. Avec un grand sourire chaleureux et un air rassurant, il m'a tout de suite demandé si j'avais trouvé la paix. On dirait qu'il avait deviné mes états d'âme. Je lui ai donc parlé de ma peur, puis, grâce à Dieu, il a trouvé les bonnes paroles pour m'amener sur le terrain de la foi.

Nous avons eu un long échange plein d'amour et d'espérance, puis le rituel a démarré, tout ça, en présence de ma mère. Nous étions trois à partager ce moment divin et ce fut vraiment d'une grande sérénité spirituelle.

Après, je puis dire que la Paix a fait son chemin jusqu'à mon coeur et un regain d'énergie et de vitalité a envahi mes veines.

Je suis très heureuse d'avoir vécu ce beau rituel religieux rempli d'Amour divin.

mardi 17 novembre 2009

Le précieux temps de la fin

4h a.m. le 17 novembre 2009 (à la plume dans mon lit)
Il est temps de dire au revoir

J'ai démarré ce blogue le 1er novembre 2007 sans tambours ni trompettes, juste pour partager mon vécu à travers l'épreuve du cancer que j'avais à porter. J'ai surtout parlé de la vie dans son infinité avec Dieu et je vous ai amenés à le connaître davantage dans sa dimension spirituelle, c'est-à-dire dans l'Océan d'Amour dans lequel il nous invite à chaque instant d'éternité qu'est le moment présent.

S'il est temps de dire au revoir maintenant, c'est que mon énergie me glisse trop rapidement entre les veines. Lorsque je suis sortie ce week-end pour me retrouver dans mon univers avec gros chat, j'avais peur. Dès que je me penchais pour ramasser quelque chose par terre, je n'étais pas capable de me relever seule ; mes jambes ne me supportaient plus. J'avais besoin d'un coup de main pour me relever. Rendue ici (à l'hôpital -- dans ma 8e semaine) lundi, ma formule sanguine a révélé un taux d'hémoglobine à 70. Faites le calcul (une femme normale en santé a un taux à 120 -125): c'est extrêmement bas. Ça veut dire, en quelque sorte, que toutes les bonnes choses que je mange maintenant pour nourrir mon corps (grâce aux bons soins de ma nutritionniste qui m'a fourni des potages et des soupes qui me permettent, avec la bénédiction du médecin de respecter mon régime liquide tout en évitant leur maudit bouillon de poulet trop salé) sont absorbées par le cancer qui s'en sert pour grossir et me gruger mes forces.

Mon docteur m'a expliqué qu'à cette étape, nous sommes proches de la fin. Et pour continuer d'avoir une certaine qualité de vie, j'aurai besoin de transfusions sanguines de temps à autres et énormément de repos. Ce n'est pas dans la pratique d'en donner en surdose, mais j'aurai droit à des doses au besoin. Hier, j'ai reçu deux culots de sang. Ça s'est bien déroulé, mais je vais voir plus tard de quelle façon, cela a affecté ma formule sanguine (le résultat donnera 96 en fin de journée. C'est très bien et je suis contente.)

J'interromps mon message ici pour ce soir, car il est déjà l'heure du dodo. Je reprendrai demain. (Message retranscrit sur l'ordi plus tard en journée.)