mardi 28 avril 2009

Et le lendemain, quoi ?

Selon le titre de ma chronique du jour, vous vous doutez bien qu'hier, il s'est passé quelque chose d'important dans ma vie. En effet, j'ai rencontré mon médecin pour recevoir le rapport du scan du 15 avril dernier sur lequel je fondais beaucoup d'espoir.

Les limites du progrès

Eh bien, l'oncologue n'avait pas de bien bonnes nouvelles à m'apprendre. Les résultats n'allaient pas dans la direction souhaitée suite aux traitements de chimiothérapie qui se poursuivent sans arrêt depuis juillet 2008. Les masses ont légèrement grossi. Pire, le doc n'avait pas d'autres avenues de solution à me proposer pour plus d'efficacité dans notre lutte. Inutile de vous dire qu'il avait la mine bien basse en m'annonçant ces constats déprimants. C'est compréhensible, car c'est comme d'admettre un échec en même temps que son impuissance. Et puis, il m'aime bien et voit combien je veux vivre avec tous les efforts que j'investis pour vaincre.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Après avoir écouté sereinement les grandes lignes du rapport, je suis vite passée au plan d'action. J'étais, bien sûr, déçue mais je ne me suis pas effondrée en larmes, à son grand étonnement d'ailleurs. En me revoyant assise devant lui avec tout ce sang-froid, j'en suis moi-même étonnée. Comment se fait-il que je sois capable d'entendre d'aussi terribles nouvelles sans tomber dans le drame ni être balayée par la bourrasque d'émotions qui l'accompagnent habituellement ?

Je ne suis pas seule

Alors, d'où me vient cette sérénité ? D'abord, à la pensée que je ne suis pas seule, car Dieu m'accompagne à chaque instant à travers l'épreuve et qu'Il est plus fort que tout. (Et si l'envie vous prend de vous emporter en criant : "S'Il est plus fort que tout, alors pourquoi permet-Il à cette maudite maladie de persister ?" Premièrement, je crois qu'Il a son plan divin dont plusieurs aspects nous échappent. Et j'accepte volontiers de servir sa cause sans la connaître encore. Deuxièmement, c'est en partie moi qui permet à cette maladie de m'habiter encore, ce qui m'amène à mon point suivant : ma responsabilité dans tout ça.)

Et moi, alors ?

Je demeure sereine devant la tête déconfite du doc parce que je suis convaincue que j'ai un grand rôle à jouer dans le processus de ma guérison (la raison d'être du présent blogue est d'en faire état pour que ma démarche puisse être utile à d'autres qui livrent un combat similaire) et la chimio n'est qu'un ingrédient dans mon cocktail de "remèdes miracles". Le docteur, lui, ne croit qu'à son traitement, ce qui explique son air solennel et son immense compassion. Il me voit déjà dériver, impuissant, vers le haut des chutes du Niagara craignant le pire. Ce qu'il n'est pas en mesure de voir, ce sont toutes les paires de rames dont je dispose pour regagner la rive. Il ne voit pas non plus les nombreuses paires de bras qui sont là pour ramer avec moi, car ce sont mes ressources et mon réseau.

"Ne perds pas le Nord"

Avant de clore notre entretien, il me promet qu'il fouillera à nouveau dans la documentation pour voir s'il n'y aurait pas une autre alternative de traitement pour mon cas. Et, dans mon esprit, je me promets de faire le point avec moi-même sur les dimensions qui sont sous ma gouverne qui pourraient expliquer ce recul. (J'y reviendrai dans la suite de ma chronique demain.)

Avant de sortir du bureau, je lui lance : "Ne soyez pas trop déprimé pour moi, je continue à croire aux miracles." Il a tout simplement répondu : "C'est ça." (En ajoutant sans doute dans sa tête : "Bonne chance !") Il a bien dû se demander d'où je sors pour réagir de cette façon.

Et ce matin, alors que je reprenais contact avec la nature, les deux mains dans la terre de mes futurs bacs à fleurs, j'observais les volées d'outardes qui traversaient le ciel dans leur formation de grand "V" pour regagner leur destination nordique pour l'été et je les entendais me répéter : "Ne perds pas le Nord. Ne perds pas le Nord. Ne perds pas le Nord. Ne perds pas le Nord.........."
(À suivre demain.)

Voyez la lumière qui est toujours présente même quand on a le sentiment d'être perdu en forêt ! Et plus loin, il y a un banc à la droite du chemin pour s'asseoir et prendre une pause lorsque la route se fait ardue...

Gardons courage !


dimanche 26 avril 2009

Les saisons de la vie

La semaine dernière, j'ai reçu un diaporama qui m'a touchée particulièrement et que j'aimerais vous partager en ce beau dimanche pluvieux de la fin d'avril. Beau dimanche pluvieux ? Oui, en effet, car je suis convaincue que la verdure en ressortira encore plus éclatante après cette pluie de nettoyage.

Voici donc une traduction libre de ce mot de sagesse.

La vie d'un poirier

Un homme avait quatre garçons. Il voulait que ses fils apprennent à ne pas juger les choses trop vite. Alors, il les a envoyés chacun dans une quête pour aller observer un poirier qui était à bonne distance de leur point de départ.

Le premier fils est allé en hiver; le second, au printemps; le troisième, en été et le plus jeune, à l'automne. Quand ils furent tous allés et en soient revenus, l'homme réunit ses fils afin qu'ils lui décrivent ce qu'ils ont vu.

Le premier garçon dit que l'arbre était laid, plié et tordu.

Le second fils dit que l'arbre était couvert de bourgeons vert tendre et plein de promesse.

Le troisième n'était pas d'accord ; il dit que le poirier était couvert de fleurs qui dégageaient un doux parfum. Il était si beau que c'était, selon lui, la chose la plus gracieuse qu'il n'ait jamais vue.

Enfin, le dernier garçon avait lui aussi une opinion bien différente : il dit que l'arbre ployait sous le poids des fruits mûrs; il était plein de vie et d'accomplissement.

L'homme a pu leur expliquer alors qu'ils avaient tous raison, car chacun n'avait vu qu'une seule saison de la vie de l'arbre. Il leur a dit qu'on ne pouvait pas juger un arbre ou une personne sur la base d'une seule saison. Que l'essence de ce qu'ils sont, et le plaisir, la joie et l'amour qui émanent de cette vie peuvent seulement être mesurés à la fin, lorsque les saisons sont toutes passées.

Message de sagesse

Si nous abandonnons lorsque c'est encore l'hiver, nous allons manquer la promesse de notre printemps, la beauté de notre été et l'accomplissement de notre automne. Ne laissons pas la douleur d'une saison détruire la joie contenue dans tout le reste. Ne jugeons pas la vie sur la base d'une seule saison difficile.

Persévérons à travers les épisodes difficiles et les jours meilleurs sont assurés d'arriver en temps et lieu.
Aspirons à inspirer... avant d'expirer.
Vivons simplement. Aimons généreusement. Soyons touchés profondément. Parlons gentiment. Et laissons le reste à Dieu.

Le bonheur nous garde tendre.

Les tentatives nous gardent fort.

Le chagrin nous garde humain.

Les échecs nous gardent humble.

Le succès nous pousse à grandir.

Mais seul Dieu nous garde en route.


Remerciements

Le diaporama se termine sur un mot de remerciements qui se lit comme suit :

Merci d'être une partie importante des saisons de ma vie !
Que Dieu vous bénisse et vous accompagne à travers les saisons de votre vie.

Ces remerciements s'adressent à tous ceux qui croient en ma guérison et qui me le signifient concrètement par des actes de foi très clairs :

  • La personne qui, guidée par le seul amour qu'elle éprouve, désire faire vie commune avec moi et développer des projets de vie à long terme.
  • Celui qui, voyant tout le potentiel que ma candidature représente pour son important projet d'entreprise en développement, est prêt à m'embaucher... dans un an, lorsque le temps sera venu et que ma santé sera retrouvée.
  • Ceux qui me supportent généreusement dans mes efforts pour retrouver la santé et réaliser mes projets...

Tous ces gens m'aident à garder espoir lorsqu'un vent froid hivernal souffle sur ma vie malgré la printemps qui règne à l'extérieur. Ces derniers temps ont été plutôt éprouvants et le découragement venait souvent frapper à ma porte. Mais en pensant à tous ceux qui sont derrière moi, je ne lui ouvrais pas...

À mes soeurs touchées

Je pense à toutes les personnes qui marchent à mes côtés sur la même avenue couverte de défis : celles qui sont atteintes comme ceux et celles qui les accompagnent. Gardons courage et foi, car l'espoir doit toujours régner.

Bon dimanche !

jeudi 23 avril 2009

L'histoire inspirante de Susan Boyle

Dans ma dernière chronique, je vous invitais à aller visionner la vidéo qui présente le talent exceptionnel de Susan Boyle, une Écossaise de 47 ans sans emploi. (visionnez son talent sur YouTube cliquez ici) Ce matin, j'ai reçu, dans un courriel, un article écrit par un coach en Europe qui apporte une lumière différente sur cette histoire exceptionnelle. Voici donc ce que Michel Poulaert avait à dire à ce sujet.

"Le 11 avril 2009, Susan Boyle entrait sur la scène de l'émission « Britains got Talent », l'équivalent de notre « Incroyable Talent ». (...) En quelques jours, la vidéo de son audition a fait le tour du monde. Plus de 26 millions de spectateurs (40 millions à ce jour) l'ont visionnée sur YouTube ! Quel est ce phénomène et pourquoi a-t-il tant de succès ?

Susan Boyle était une chômeuse de 47 ans vivant seule avec son chat Peebles dans la petite ville de Blackburn (Écosse). Elle est aujourd'hui l'objet de toutes les sollicitations, invitée par Oprah Winfrey à la télévision américaine et réclamée par les rédactions du monde entier. Son entrée aussi fracassante qu'inattendue dans le monde du show-business n'aura duré que quelques minutes. Juste le temps qu'il lui a fallu pour interpréter « I Dreamed a Dream » - chanson tirée de la comédie musicale Les Misérables, interprétée par la vedette Elaine Page.

Avec assurance, cette « vieille fille » de 47 ans qui n'a jamais connu de succès tant amoureux qu'artistique, chante depuis l'âge de 12 ans. Le jury et le public voyant arriver cette dame « qui-ne-paye-pas-de-mine », ne peut que rire et rayer la candidate que personne ne prend au sérieux. Elle ne correspond à aucun code télévisuel : elle n'est pas télégénique, son accent écossais est très prononcé, sa démarche peu élégante, sa robe sort tout droit des campagnes les plus éloignées. Cependant, son rêve était de pouvoir chanter. En faire sa profession. La vie ne lui a pas donné jusque là de chance. Mais son rêve, ce rêve, elle ne l'a jamais lâché. Alors, avec courage, simplicité et sans aucune arrière pensée, la musique commence, elle ouvre la bouche et une voix angélique se fait entendre dans les hauts-parleurs et sur les ondes. La réaction stupéfiante ne se fait pas attendre : la foule se lève, le jury aussi. La surprise est la plus complète ! En un instant, elle a bouleversé toutes les notions de mesure de la beauté !

Voici une leçon extraordinaire, un réveil collectif qui nous pousse à une réflexion rare : comment jugeons-nous la capacité ou les compétences d'un individu ? À quel point n'avons-nous pas été habitués à ne regarder qu'une enveloppe extérieure sans donner sa chance à ceux qui tentent de réussir ? Combien de fois ne nous sommes pas rendus coupables de tels jugements ?

Pour ceux qui se reconnaissent en Susan Boyle : inspirez-vous de cet exemple fantastique ! Tentez votre chance et épatez ceux qui vous entourent ! Ne vous laissez pas abattre par votre entourage, vos détracteurs ou vos « amis ». Si vous savez être capable de quelque chose, lancez-vous ! Comme Susan, ne vous laissez pas diminuer par des rires ou des railleries. Oui, elles peuvent être douloureuses, mortelles, cinglantes, cyniques. Néanmoins, vous seuls savez ce que vous avez en vous. Prenez votre revanche à votre tour : vous le pouvez aussi !"

Et moi, je vous dirais : Brillez de vos talents, de vos élans créateurs, car c'est là votre lumière divine.
"À chaque instant, l'univers est prêt à nous donner une nouvelle vie, à recommencer, à créer de nouvelles opportunités, à guérir les situations par miracle, à changer les ténèbres en lumière et la peur en amour. La lumière de Dieu brille toujours clairement; elle n'est jamais ternie par nos illusions. Notre tâche consiste à prendre une grande inspiration, à ralentir, à laisser aller toute pensée passée ou future, et à permettre à l'instant saint d'illuminer notre conscience." (Tiré de Marianne Williamson, Le changement -- un cadeau inestimable, éd. du Roseau, 2006, p. 149)

Bonne journée !

mardi 21 avril 2009

Solidarité !

Solidarité, c'était le thème de notre activité de Biodanza de dimanche dernier dans le cadre de la journée de sensibilisation "Biodanza et Cancer" à laquelle vous avez été conviés dans ma page du 6 avril dernier. Tous en sont ressortis touchés et enchantés...

Solidarité égale...

Pour initier l'activité en ramenant tous les participants au thème choisi, Isabella, notre facilitatrice, a invité le groupe à partager son idée de la solidarité; ce que cela représente pour chacun. Confiance, présence, soutien, solidité ensemble, mains tendues, écoute sont quelques-unes des idées qui faisaient écho à la notion de solidarité. C'est donc à partir de ces ingrédients que nous avons débuté notre vivencia (séance de biodanza), le coeur grand ouvert et les mains tendues vers les autres.

Nous étions près de 25 personnes, et pour plusieurs, c'était la première fois. Et heureusement, nous avons pu compter plusieurs hommes au sein du groupe, ce qui a rendu l'exercice encore plus enrichissant. Bravo, Messieurs, d'avoir osé participer et y mettre le meilleur de vous-même.

Pendant plus d'une heure et demie, nous avons vécu l'unité, l'ouverture, la joie, le plaisir, la vie, l'émotion pure... et en conclusion, nous avons eu la chance de goûter la solidarité dans le cadre d'un exercice proposé par Isabella. Et plusieurs ont versé des larmes, émus qu'ils étaient de sentir qu'ils n'étaient pas seuls.

Et moi, je l'ai vécue aussi... regardant toutes les personnes unies, main dans la main, dans une ronde d'amitié, je revoyais tous les gestes qui ont été posés au cours de la dernière année, de même que les cadeaux de toutes sortes qui m'ont été offerts afin de me faciliter la vie et de m'aider à atteindre mon objectif de guérison. Je me sentais soutenue et encouragée à continuer et ça goûtait bon.

Une solidarité bien spéciale

Je souhaitais trouver un passage inspirant dans mes lectures pour enrichir ce bref compte-rendu et, "par hasard", je suis tombée sur un message encore plus fort grâce à une vidéo qui circule présentement sur internet. Il s'agit d'une participante de 47 ans, Susan Boyle, à l'émission télé "Britain's got talent". Cette Écossaise, qui ne se prend pas au sérieux, tente sa chance de devenir une chanteuse professionnelle, malgré son âge avancé et son physique peu flatteur. Personne n'y croit en raison du côté d'elle-même qu'elle présente, et ce, avant même qu'elle n'ait chanté une seule note. Les gens rigolent de l'entendre rêver de devenir une grande chanteuse.

Puis, le miracle se produit... Dès les premières mesures, elle conquit toute la salle de son talent. Je vous invite à aller visionner ce moment exceptionnel et vous laisser inspirer par l'émotion qui crève l'écran dans les visages de la foule et plus particulièrement des juges qui sont renversés.

http://www.youtube.com/watch?v=RxPZh4AnWyk

Ne voyez-vous pas comme moi la solidarité soudaine qui est dirigée vers cette Susan talentueuse qui vient de voir s'ouvrir toutes grandes les portes de son rêve ?

Offrons le meilleur de nous-mêmes, quel qu'il soit, et voyons ce qui nous revient instantanément, comme un boomerang. Rappelons-nous : nous sommes tous unis et ce que nous faisons aux autres nous le faisons à nous-mêmes.


mercredi 15 avril 2009

La vie selon Laura

Cette chronique se veut un hymne à la vie à travers les yeux d'une petite fille de trois ans et 4 mois, Laura.

Je ne sais pas si vous vous arrêtez à l'occasion pour lire la rubrique de nécrologie de votre quotidien, mais moi j'aime bien balayer rapidement les noms et les visages qui y figurent. (Mon ex me trouvait un peu morbide de le faire. Pas du tout ! C'est une rubrique d'information comme une autre.) Qu'est-ce que j'y puise ? Sans doute que faire le tour de la page des décès me permet d'apprivoiser (inconsciemment) le passage dans l'au-delà. (Ne vous inquiétez pas, s'il vous plaît. Je ne suis pas encore prête à ça...) Mais c'est souvent des leçons de vie que j'y trouve, car quand on souligne le courage de jeunes enfants qui ont mené une bataille de titans contre une leucémie, ou encore d'un jeune dans la vingtaine qui a vécu à fond jusqu'à laisser sa vie dans l'adrénaline de son sport extrême préféré, ça me touche profondément.

Aujourd'hui, j'ai retenu les mots qu'on a écrits à la mémoire de la petite Laura Pelletier-Campbell pour souligner le premier anniversaire de son décès. Vous verrez que cette petite savait vivre et propager la vie autour d'elle.

"Il y a un an déjà que tu nous as quittés soudainement. Bien que nous cherchions tous les jours en vain un sens à ton départ précipité, que nous regrettions de ne pas avoir l'occasion de te voir grandir auprès de nous, nous pouvons parfois esquisser un sourire en pensant à tout ce que tu nous as appris du haut de tes 3 ans.

Entre autres, tu nous a appris qu'un salon n'est pas juste fait pour se reposer mais aussi pour danser, chanter, se chatouiller; qu'un sofa peut être un étang à poissons; qu'il peut y avoir des crocodiles dans la cuisine et des ours là où tu voulais qu'ils soient. Tu appréciais la beauté des détails dans les menus objets, détails que nous ne remarquions pas nous-mêmes à premier vue. Souvent, tu nous as fait remarquer la lune dans le ciel d'après-midi dans des moments où nous marchions la tête basse.

À présent, nous pensons toujours à toi quand nous observons la lune dans le ciel. Nous essayons de nous rappeler de lever la tête, d'observer et d'apprécier les beautés que nous offre la nature, comme tu aimais si bien le faire.

Ballerine, princesse, peintre ou petit clown, merci de nous avoir entraînés dans ton tourbillon joyeux, de nous avoir fait tant rire, d'avoir illuminé nos vies. Merci pour tout l'amour que tu nous as donné sous forme de câlins, sourires et petits gestes tendres. Merci d'avoir été une si bonne et belle grande soeur pour Rosalie. "Forever in our lives, a sparkle that burns bright." Tu seras toujours notre belle Laura d'amour !

Papa Paul, maman Marie-Noëlle, Rosalie et tous ceux et celles que tu as touchés au cours de ta courte vie." (Extrait de La Presse, Montréal, le 15 avril 2009)

Et moi, Laura, je te dis merci de me permettre de propager ton puissant message de vie à tous mes fidèles lecteurs et lectrices.

La vie selon Mademoiselle X

Comme il n'y a pas de hasard, je viens tout juste de recevoir un courriel dans lequel on m'invite à aller visionner une vidéo qui présente une petite de trois ans racontant une histoire très originale à sa maman avec toute la spontanéité de l'enfance. Son étonnante imagination et la richesse de son vocabulaire nous font oublier qu'elle n'a que 3 ans. C'est tellement mignon que je ne peux m'empêcher de vous la partager. Allez donc voir : http://www.dailymotion.com/video/k3K0p1d5WpVn1LVZAI

Quelle est la couleur de votre monde ?
"Nous deviendrons ce que nous choisissons d'écouter. Et nous habiterons un monde à l'image de ce que nous deviendrons. Nous pouvons vivre dans la peur ou nous pouvons vivre dans l'amour. Nous décidons à chaque instant. Le plus grand pouvoir que Dieu nous a donné pour changer le monde, c'est celui de changer nos pensées à propos du monde. À mesure que nous y arrivons, il se transforme." (Extrait de Marianne Williamson, Le changement -- un cadeau inestimable, Éditions du Roseau, 2006, p. 118)



La vie dans toute sa splendeur.

lundi 13 avril 2009

Le miracle de la résurrection

En ce beau lundi de Pâques, le moment est propice pour parler de résurrection, car on oublie souvent que la fête de Pâques, c'est la fête du retour à la vie.

Tôt hier matin, pendant que nous prenions notre café, mon copain et moi, je lui ai offert un chocolat de Pâques (du chocolat noir de première qualité... parce que c'est bon pour la santé !!!) représentant un couple de lapins amoureux. Romantique, non ? J'avais aussi acheté des cocos pour ses enfants et mes parents. Lui, n'ayant pas souligné cette fête d'aucune façon, se sentait un peu mal à l'aise. Il m'expliquait que pour lui, Pâques était une journée ordinaire.

"Comme c'est dommage !" ai-je pensé. C'est, selon moi, la plus belle célébration de l'espérance. C'est la vie qui se réveille et qui reprend ses droits sur les ténèbres. C'est l'arrivée du printemps, les fleurs printanières qui percent le sol encore froid et le chant des oiseaux qui témoignent du miracle de la résurrection.

Trois jours pour revenir à la vie

En discutant de tout ça avec mon amoureux, j'en suis venue à parler de ce que signifiait le délai de trois jours entre la crucifixion et la résurrection du Christ, car ce n'est pas seulement un fait historique et religieux, c'est surtout un symbole très puissant d'espérance.

L'auteure spirituelle, Marianne Williamson, dit à ce sujet : "C'est là la signification des trois jours symboliques entre la crucifixion et la résurrection. Il faut du temps à la flamme pour s'élever à nouveau, mais elle y arrive. Aussi longtemps que notre coeur reste ouvert alors même que nous sommes en pleine crucifixion - ouvert à l'amour, au pardon et à ce que nous devons apprendre et expier-, la résurrection est inévitable. Qu'importe ce qui arrive, cela aussi passera." (extrait de Le changement - un cadeau inestimable, Éditions du Roseau, 2006, p. 69)

Selon ce que j'en comprends, c'est que peu importe la détresse qui nous habite ou la profondeur des ténèbres que l'on traverse, à un moment donné ou à un autre, si nous nous en remettons avec confiance à l'amour infini de Dieu, le soleil se lèvera à nouveau sur notre vie. Trois jours, c'est tout ce que ça prend pour atteindre une rive plus douce et retrouver l'espoir que tout s'arrangera.

Chaque défi est l'occasion d'un miracle

L'auteure nous invite à regarder les problèmes que nous rencontrons comme une expérience d'apprentissage pour soi et toutes les parties impliquées. Il nous faut simplement apprendre à les accueillir de façon positive. Elle nous propose une démarche fort inspirante : "Il s'agit de prendre l'entière responsabilité de ce que nous avons pu faire pour contribuer au problème, de nous pardonner et de pardonner à autrui, de prier pour toutes les personnes concernées et de cultiver notre foi que les miracles divins sont en route vers nous." (idem, p. 64)

Voici la prière (p. 65) qui l'accompagne :

Mon Dieu,
Je dépose ce problème sur Ton autel.
Je Te demande d'interpréter cette situation à ma place.
Fais que je ne vois que l'amour en l'autre et en moi.
Montre-moi ce que je dois voir;
Montre-moi ce que je dois faire.
Aide-moi à pardonner.
Libère mon esprit de la peur.
Merci, mon Dieu.
Amen.

Du sang neuf

Mon miracle à moi depuis vendredi ? Je suis revenue à la vie grâce au sang que j'ai reçu jeudi dernier. En effet, ce sang neuf a contribué à faire remonter le taux de globules rouges qui ont pour fonction de transporter l'oxygène dans le sang et je sens mon énergie renouvelée. Même si je ne suis pas encore assez en forme pour aller monter le mont Orford, je me sens mieux et mon moral est vraiment meilleur. Je garde espoir que ce retour à la vie se poursuivra sans cesse jusqu'au miracle de ma guérison.

Sur ce, bon printemps ! Que Dieu vous bénisse.

P.S. : Je ne sens pas avoir retrouvé encore mon degré d'inspiration habituel, mais je vous offre toute de même ce que j'ai de meilleur.

vendredi 10 avril 2009

Ma première transfusion

Hier, c'était jour de traitement, le 15e depuis juillet dernier. Ça en fait beaucoup, selon mon oncologue. Selon mon corps aussi, semble-t-il, car il s'essouffle de plus en plus en raison de l'effet cumulatif des effets secondaires.

Depuis le début de cette série de traitements, c'est surtout le taux de globules blancs (les neutrophiles, plus particulièrement) qui nous préoccupait. Avec un taux de neutros de moins de 1,5 (la norme est autour de 5), le traitement devait être reporté pour leur donner une chance de remonter, car ce sont eux qui constituent la protection contre les infections. Les globules blancs sont les soldats du système immunitaire.

Après les fêtes, c'est le taux d'hémoglobine (les globules rouges) qui a commencé à chuté passant sous la barre du 100 (la norme pour une femme est de 120, et à moins de 90, on considère une transfusion sanguine). En janvier, les chiffres oscillaient entre les 98, 101, 103, puis en février, ils sont descendus à 94 et 96... Et le 13 mars, lors de mon 14e traitement, quelques jours avant de m'évader pour une semaine à Cuba, on en était à 98.

À mon retour de vacances, tel qu'il en a été question dans ma chronique du 2 avril dernier (Alimentation et vitalité), j'étais à terre. Je croyais que ma grande fatigue était liée à une carence alimentaire et au stress du voyage, sans doute, mais il était aussi question du taux d'hémoglobine qui avait encore chuté à 88... Hier, il était encore plus bas, à 84 (au 2/3 du taux normal). L'alarme a donc été sonnée.

Quand la coordonnatrice des soins oncologiques est venue aviser mon infirmière de prévoir un "code 50", j'ai eu une petite frousse... Code 50 ??? C'est quoi ça ? C'est là qu'elles m'ont expliqué que nous devions nous préparer à donner un culot de sang en raison du taux d'hémoglobine trop faible. C'est alors pour ça que j'étais si fatiguée !!!

Je ne croyais pas en arriver là... Je m'imaginais qu'avec tous les efforts que je mettais côté alimentation et suppléments, je pourrais m'en tirer comme une vraie héroïne... Vous voyez ? Encore le rôle de superwoman qui veut prendre le dessus. Pas facile de s'avouer vulnérable. C'est d'ailleurs comme ça que je me suis sentie hier matin, assise au bord de mon lit d'hôpital. Bref moment de découragement.

Je suis un peu tannée... J'ai hâte de passer au chapitre suivant et retrouver mon énergie débordante d'avant. OK, assez le pleurnichage. Ce n'est pas comme ça que je vais passer au travers.

Après réflexion et suite à une discussion avec mon oncologue, j'ai décidé de me laisser aider par la transfusion qui devait faire augmenter mon taux d'hémoglobine de 10 points instantanément. C'est vrai, je l'ai senti dans les heures qui ont suivi que j'étais un peu moins amorphe. Et c'est important, car quand on est fatigué, le moral en prend un coup... Même les capacités cérébrales sont amoindries, un peu comme si on avait pris un coup. Et pour lutter, le moral joue un rôle de premier plan.

Ce coup de main m'a été tendu par une personne qui a donné de son sang... Je la voyais presque et je lui étais reconnaissante d'avoir fait ce cadeau si précieux. Ma journée d'aujourd'hui sera dédiée à elle, car elle m'a permis de retrouver la forme. Ma chandelle du vendredi saint a été allumée à son intention.

Avez-vous donné du sang récemment ? Si vous avez envie de tendre la main à une personne qui lutte pour sa vie, je vous invite à visiter le site de Hema-Québec (http://www.hema-quebec.qc.ca/francais/index.htm) qui vous permettra de tout savoir sur ce geste important et de connaître les cliniques de dons de sang qui s'organisent ces jours-ci près de chez vous.

Merci de votre générosité !




mardi 7 avril 2009

Cuba : Le grand paradoxe

(Cette chronique conclut sur mon expérience de vacances à Cuba la semaine dernière. Lire les premières chroniques parues depuis le 2 avril.)

Cayo Santa Maria, Cuba
le 31 mars 2009 (Jour 7)

Ce matin, alors que nous en sommes à nos derniers instants à Cuba, je vois clairement la bulle dans laquelle nous venons de passer une courte semaine. Cette bulle, le resort au bord de la mer turquoise et tapissé de sable blanc, regorge d'abondance, tant au niveau de la nature avec ses magnifiques haies de bougainvilliers tout en fleurs et ses buissons d'hibiscus au milieu de majestueux palmiers, que de la générosité des Cubains mis à notre disposition pour rendre notre séjour agréable, et ce, sans compter les comptoirs de nourriture préparée (pas toujours de la meilleure qualité, toutefois) et de la bière et autres boissons alcoolisées qui coulent à flots.

Premier paradoxe

Cette bulle, ne l'oublions pas, se trouve dans l'un des pays les plus miséreux des Caraïbes en raison de son régime politique et du long conflit qui subsiste avec ses voisins les USA et qui l'isole de la richesse nord-américaine. Heureusement que les Canadiens sont là pour amener des fonds neufs dans leur système économique. Il est par ailleurs désolant de constater que ces dollars tant recherchés ne rejoignent pas les habitants de l'Ile, ou si peu. C'est pourquoi les pourboires sont si précieux, parce qu'ils restent aux employés.

Deuxième paradoxe

Sur la plage, là où les bien-nantis comme nous jouissons de toute cette abondance servie sur un plateau d'argent, on expérimente la pénurie de parasols qui non seulement garantissent un coin d'ombre tant convoité, mais déterminent aussi un territoire donné. C'est là que se jouent les petites gueguerres... l'animosité et la frustration caractérisent les débuts de journée et divisent les vacanciers pourtant là pour goûter pleinement aux cadeaux de la vie dans toute sa splendeur. Ces petites gueguerres se rejouent chaque matin qui annonce une belle journée chaude, mais ne mènent jamais vraiment à des incidents fâcheux, bien que les frictions soient susceptibles de survenir à tout moment.

De tout pour tous

Ces expériences matinales sur la plage nous font prendre conscience que la pénurie (ici, de parasols, et ailleurs dans le monde, de nourriture, de territoire, d'eau, etc.) est un ingrédient important des guerres qui éclatent aux quatre coins de la planète. Quand la misère côtoie l'abondance, quand certains ont la chance d'avoir le meilleur sans se soucier du bien-être de leur frère, la faim dicte les comportement guerriers.

Au nom de la paix dans le monde, partageons, s'il vous plaît !


"Le monde commence à deux pas de nous; une main tendue dans un geste venant du coeur sème des graines de paix dans notre jardin intérieur... et la floraison illumine et parfume tout l'entourage." -- Josée Martin

lundi 6 avril 2009

INVITATION : L'espoir a des elles

Au delà des événements actuels de crise et de désespoir dont nous sommes témoins ces derniers temps, la vie est toujours belle et bien présente. Elle se retrouve surtout dans la joie... la joie de vivre et de partager. Remplies d'espérance et d'énergie bienfaisante, les femmes de notre groupe désirent contribuer à raviver cette joie de vivre dans leur entourage et toute la communauté.
Voici une occasion unique d'expérimenter un système de revitalisation exceptionnel par une séance de Biodanza. Par la même occasion, vous contribuerez au projet L'espoir a des elles qui mènera un groupe de femmes touchées par le cancer à Nice en juin prochain pour y répandre l'espoir dans le cadre du Symposium international de Biodanza.*

Vous êtes donc invités à participer à une

Journée de sensibilisation
Biodanza et Cancer

le dimanche 19 avril prochain
2 séances
de 10h30 à 12h ou de 13h30 à 15h

au Studio Rialto
5711, avenue du Parc, 1er étage, Montréal

Coût : 20$/personne Inscription requise (places limitées)
(La totalité des recettes de cette activité sera investie dans le projet.)
Inscrivez-vous en envoyant vos nom, numéro de téléphone et adresse courriel à josee.martin@videotron.ca en spécifiant le nombre de personnes et surtout l'heure à laquelle vous souhaitez participer.

* Pour tout savoir sur ce projet, relire la chronique intitulée "L'espoir a des Elles" parue sur ce blogue le 3 février dernier.


Si vous avez des questions sur l'activité, contactez notre facilitatrice, Isabella Lawira, à biodanzajeudi@gmail.com

Au plaisir de vous y rencontrer !

dimanche 5 avril 2009

La chasse aux parasols

Correspondance matinale écrite à Cayo Santa Maria, Cuba

le 28 mars 2009 (jour 4)
Des vacanciers futés

Ce matin, nous sommes arrivées plus tôt que d'habitude sur la plage, très confiantes d'avoir une bonne place sous un parasol. Les autres matins, malgré une heure plus tardive, nous arrivions à nous dénicher une place bien pas trop loin des toilettes. Ce matin, j'ignore si c'est parce que c'est le weekend, à 8h30, toutes les chaises étaient déjà occupées par les effets personnels des vacanciers futés.

Nous avons tout de même réussi à trouver un parasol encore libre, mais c'était celui tout au bout de la plage loin du bar et des toilettes. C'est emmerdant de constater que les gens ne respectent pas les autres, mais je crois que demain, je ferai de même en me rendant très tôt pour réserver une bonne place, car je ne peux absolument pas être exposée aux rayons du soleil en raison de ma grande fragilité actuelle due aux traitements de chimio qui sont toujours en cours.


le 29 mars 2009 (jour 5)
Petit matin sur la playa

Avant même le lever du soleil, vers 7h, une meute de vacanciers rusés se sont déjà précipités pour réserver leur place sous un parasol. "Ce n'est pas juste !" s'écrient les autres oiseaux matinaux lorsqu'ils arrivent une heure plus tard à peine pour s'installer sur la plage. Et ils ont raison; c'est vraiment très frustrant quand on sait que certains, et même plusieurs, n'arriveront pas avant 9h ou 10h après être allés déjeuner tranquillement sans s'inquiéter le moins du monde. Nous soupçonnons même que certains font la grâce matinée jusqu'à 10h30 ou 11h en sachant que leurs amis se sont chargés des réservations "illégales" sur la plage.

Notre guide animateur nous le dit à notre arrivée qu'il ne faut pas faire ça, mais tout le monde le fait parce qu'il n'y a pas de conséquence. Si l'administration de l'hôtel voulait vraiment enrayer ce fléau, elle ferait un ménage sur la plage dès 8h. Ainsi, tous ceux qui sont venus déposer une serviette et une paire de gougounes à 50 cents pour éloigner les vautours se verraient délogés en leur absence pour faire place à ceux qui sont vraiment prêts à rester.

Quant à nous, ce matin, pour assurer nos arrières, nous avons joué le jeu, mais de façon honnête. C'est-à-dire que nous sommes venues dès 7h, comme les autres, nous nous sommes installées sous un parasol, puis moi, je suis allée déjeuner seule pendant que maman gardait le fort. À mon retour, c'est maman qui est allée déjeuner.

le 30 mars 2009 (jour 6)
Un petit coin d'ombre volé

Hier soir, je me suis rendue compte que j'ai passé la journée enragée en dedans, et ce, à cause de comment elle a commencé : la course aux chaises et aux parasols sur la plage. C'est du "chacun pour soi" qui m'indispose réellement. Alors, ce matin, je n'avais pas envie de jouer ce petit jeu et courir au petit matin pour réserver une place à l'ombre d'un parasol. Nous avons donc pris notre temps pour aller déjeuner et nous nous sommes ensuite dirigées vers la plage. Il était 8h15 lorsque nous sommes arrivées pour constater que toutes les places étaient prises. Pour ne pas tomber dans les sentiments négatifs, nous avions prévu un plan B : soit s'installer à la piscine, car il y a beaucoup moins d'achalandage au petit matin. Ce nouvel emplacement nous ferait vivre autre chose, sans nous empêcher de venir marcher sur la plage et prendre une petite saucette dans la mer.

Finalement, nous avons "volé" un petit coin d'ombre entre deux parasols déjà occupés par des absents en prévoyant de déplacer nos chaises au fur et à mesure que le soleil monterait dans le ciel, car la journée s'annonçait chaude. Cette tactique nous a permis de faire la connaissance de gens très gentils venus de la Gaspésie. Connaissant l'hospitalité légendaire des Gaspésiens, il n'est pas étonnant qu'ils aient accepté de partager leur ombre pour quelques heures avec deux femmes "désespérées"...

Salut, la Gaspésie !!!


vendredi 3 avril 2009

Donner au suivant avec le coeur

Cayo Santa Maria, Cuba, le 25 mars 2009

J'ai rencontré Ernesto au restaurant buffet du complexe hôtelier où nous séjournons maman et moi. C'est un jeune Cubain dans la vingtaine qui y travaille comme cuisinier. Il sourit et se montre aimable envers tous les clients qui se présentent à son poste; il est chargé de préparer des plats de riz selon les goûts des clients.

La première fois qu'il s'est adressé à moi, c'était pour me complimenter sur le collier que je portais. Ce qui a davantage attiré son attention, c'est la breloque en or que j'y avais accrochée : une représentation de la face de Jésus. Cette breloque m'avait été offerte comme un cadeau du coeur de ma thérapeute lors d'une séance de travail spirituel deux ans auparavant. Je ne portais pratiquement plus ce collier, comme si je n'avais plus besoin d'afficher ma foi aussi clairement, mais j'avais décidé de le porter durant ce voyage à Cuba, sans doute pour en tirer une certaine protection divine.

Le jeune cuisinier aimait beaucoup ce bijou et il me semblait même qu'il aurait souhaité l'acheter. Je sentais que le collier avait un sens profond pour lui, car il avait la foi et en témoignait ouvertement.

De retour à notre table avec un bol de soupe chaude comme entrée, j'ai commencé à jongler avec l'idée d'offrir à Ernesto le collier en cadeau; je sentais aussi que le moment était venu pour moi de laisser aller, de donner au suivant. J'ai donc retiré le collier de mon cou pour le déposer sur la table et j'ai pris un moment pour me recueillir au sujet du geste que je m'apprêtais à poser.

Un cadeau du coeur de Jésus

Pendant que mon coeur s'ouvrait à ce frère étranger, je revoyais dans mon esprit, un peu comme dans un film, toutes les maisons piteuses rencontrées sur notre chemin qui cachent une misère plus qu'évidente. Plus j'y pensais, plus il devenait clair que Jésus appartenait maintenant à Ernesto, le cuisinier. Il n'y avait plus de doute maintenant. Ainsi, avant de quitter la salle à manger, je me suis dirigée vers la cuisine et me suis postée dans la filée de gens qui attendaient pour le riz. Quant Ernesto m'a aperçue, il m'a demandé si je voulais encore du riz. C'est là que je lui ai d'abord demandé son nom. Il m'a retourné la politesse en me demandant mon nom. Puis, je lui ai tendu le collier en lui disant : "Es une regalo para ti." (C'est un cadeau pour toi.)

Je crois qu'il a failli perdre connaissance... il ne le croyait pas au début et quand j'ai insisté en ajoutant : "de mi corazon." (de mon coeur), il a été très ému et est demeuré sans mots pour me remercier. Je suis partie sans tarder, car des clients attendaient en ligne. Il a mis sa main sur son coeur puis m'a soufflé un bisou d'un geste de la main.

En fait, c'était un cadeau du Ciel qui lui était destiné, comme tous les cadeaux que j'ai reçus au cours de la dernière année, dont ce voyage de ressourcement qui m'a été généreusement offert par une grande amie qui voyait que j'en avais bien besoin. Son cadeau m'avait gênée, tout comme Ernesto, mais elle m'avait dit : "Ne sois pas gênée de le recevoir, tu le mérites... et c'est de l'énergie qui circule. Moi, je suis gâtée par la vie : j'ai une belle carrière qui me procure de bons revenus, deux beaux enfants, la santé." Son coeur est branché à l'abondance de l'Univers et elle redonne pour remercier. Merci Annie !


P.S. : J'aurais aimé pouvoir vous présenter Ernesto, mais j'ai eu des problèmes avec ma caméra, ce qui m'a empêchée de prendre toutes les photos que je souhaitais.

jeudi 2 avril 2009

Alimentation et vitalité

De retour dans mon fauteuil bleu, celui qui accueille ma fatigue, mes douleurs et mes peines, celui qui me sert de réconfort quand il se transforme en lieu de méditation et de prière, je me retrouve à nouveau dans la plénitude de mon être.

De retour du "tiers-monde"

La semaine de vacances que je viens de vivre dans la chaleur des Caraïbes m'a permis de prendre une pause face à l'épreuve et, en ce sens, un repos au niveau psychologique et émotionnel, mais quel défi sur le plan physique! En effet, les exigences requises pour le bien-être de mon corps qui lutte toujours n'ont pas été rencontrées, particulièrement côté nourriture. Le manque d'aliments frais, sains et nutritifs à Cuba rend difficile la période des repas, car conscients de la pauvreté nutritive de ce qui est offert, nous devons nous résigner à manger pour calmer la faim.

Bien que j'avais accepté de mettre de côté mon régime santé (lire Pour gagner des luttes, paru le 3 septembre dernier pour plus d'information à ce sujet), pour une "petite" semaine, je n'aurais jamais pu imaginer l'impact que ces quelques jours de déraillement alimentaire pouvaient créer sur ma vitalité et mon bien-être physique. Il est clair maintenant que j'ai dû puiser dans mes réserves et que cet épisode a contribué à annuler certains efforts investis au cours des derniers mois pour mon mieux-être. (Rappelons que ces vacances se sont inscrites entre deux séances de chimiothérapie à un moment où l'énergie et le moral étaient affectés passablement.)

La surabondance à Montréal

Bien avant mon retour au pays, mon corps a commencé à m'envoyer des signes de détresse : fatigue, douleurs, inconfort... J'avais hâte de reprendre mon régime santé et mon rythme de vie normal. Hier a donc été consacré au réapprovisionnement alimentaire. Je me suis précipitée chez Mme Thuy, ma naturopathe qui tient boutique sur la rue Bernard à Outremont, pour faire le plein de fruits et légumes frais, mûrs et biologiques. J'avais l'air d'une affamée devant son comptoir de produits fraîchement arrivés et je réalisais vraiment le rôle que l'alimentation joue dans une démarche de guérison, comme dans la santé en général. Parfois avant cette expérience à l'étranger, j'avais tendance à banaliser les bienfaits d'une alimentation riche en vitamines et minéraux de toutes sortes. J'étais tout simplement tentée par la surabondance de produits savoureux qui excitent toutes nos papilles et, disons-le, paresseuse (mon ostéopathe dit "fainéante"... ouach !). La discipline manquait.

Le corps ne ment pas

Ce matin, je devais reprendre mes traitements après un délai de trois semaines; malheureusement, le taux de globules blancs était trop bas... J'ai reçu ce résultat comme un autre message du corps qui lutte à chaque instant sans prendre de vacances : "Les vacances, c'est bien beau, mais il ne faut laisser aucune chance à l'ennemi."

En écrivant cette première chronique d'avril, je constate que même ma vivacité intellectuelle n'y est pas. J'ai envie d'écrire, mais mon corps me réclame de l'attention pour retrouver sa forme. Mon corps, ce véhicule si précieux pour tout faire, même communiquer.

Je vais donc retourner dans mon fauteuil bleu pour le soigner avec amour et bienveillance. Demain, je vous reviendrai avec une nouvelle chronique écrite sur la plage de Cayo Santa Maria. Une belle histoire vécue au buffet de l'hôtel. Je vous présenterai Ernesto.

Soyez au rendez-vous !