jeudi 28 février 2008

À quelques pas du coeur

"Souvent, dans la vie, l'essentiel n'est pas de comprendre, mais d'avancer. Cela signifie qu'il faut parfois avancer sans tout savoir."

J'ai tiré cette dernière phrase de ma nouvelle bible intitulée : Pèlerinage aux sources de la vie -- spiritualité, santé, guérison de Jean-Paul Simard (éd. Anne Sigier, 2006). Ç'a sonné des cloches. En effet, en septembre 2005, lorsque je me trouvais au tout début de ma route sur la voie de la guérison, j'ai pris l'engagement de faire la route pour comprendre, mais Dieu sait comme je n'avais aucune espèce d'idée de ce que le chemin me réservait comme surprises... Si j'avais su, peut-être que j'aurais fait des choix différents. Aujourd'hui, lorsque je regarde en arrière, je suis extrêmement fière de mes réalisations, tout en étant tout à fait consciente de tous les efforts que ce voyage m'a demandés.

Les lois de la marche

UN : "Aussi, faut-il marcher même si le sens de la marche nous échappe. Telle est la première loi de la marche." L'auteur explique : "C'est souvent dans la foi pure que la route se construit. La foi se vit dans ces moments où l'on a tout juste le courage de se tenir en équilibre sur le fil de la vie. (...) Dans ces moments, marcher, avancer, faire des pas, mettre un pied devant l'autre, persévérer dans l'être, envers et contre tout, c'est devenir, c'est évoluer, c'est vivre, c'est exister, c'est faire confiance à la vie. Et alors, quand nous croyons en la vie, la vie croit en nous. La vie ne trompe et ne déçoit que ceux et celles qui n'ont pas foi en elle.

DEUX : "Ainsi, la marche exige foi et abandon. C'est la deuxième loi de la marche. (...) Beaucoup veulent tout comprendre de la vie, sans quoi ils refusent de bouger. (...) Le chemin s'éclaire à mesure qu'il est parcouru. À partir du moment où quelqu'un choisit de marcher, tous les pas ont un sens. (...) Et lorsque le chemin semble long, interminable, c'est que parfois il touche les étoiles. Il faut alors se réjouir de sa marche en avant et continuer. Heureux alors ceux qui ont reçu le don de la route, car ce don s'accompagne du sens de l'infini. Vue de cette façon, la marche ne peut se définir qu'en haut et en avant."

TROIS : "Ainsi, on marche avec son coeur. C'est la troisième loi de la marche. Le coeur, plus que l'intelligence, possède des ressources insoupçonnées. C'est là que se trouve le potentiel d'énergie profonde, le second souffle que connaissent bien les sportifs. (...) Comme le conseille le Sage : "Plus que toute chose, veille sur ton coeur, c'est de lui que jaillissent les Sources de la vie" (Proverbes 4,23). Le coeur recèle des forces que l'esprit ne connaît pas."

Je vous laisse méditer là-dessus.

Bonne route !

mercredi 27 février 2008

La leçon de l'eau

Dans cette vie qui nous appelle constamment à évoluer, à changer à chaque détour qu'elle nous propose, la nature devient une puissante source d'inspiration. Elle nous enseigne comment faire pour avancer sur le chemin de la transformation sans s'écorcher le coeur sur les différents obstacles qui se dressent devant nous.

J'aimerais vous partager la leçon de l'eau, telle que présentée par Jean-Paul Simard, dans son livre intitulé Pèlerinage aux sources de la vie - spiritualité, santé, guérison (éd. Anne Sigier, 2006) :
"L'eau stagnante pourrit. L'eau qui coule se purifie dans son mouvement, dans sa marche. Elle se fraye un chemin, contournant les obstacles qui parsèment sa route. Elle obéit sans se plaindre aux pierres, aux rochers, et s'adapte aux divers profils des terrains. Au lieu de s'attaquer à eux, elle les contourne. Elle sait d'instinct qu'ils sont plus forts qu'elle. De cette façon, elle ne s'use pas; elle glisse inexorablement entre les obstacles et court vers son destin, le fleuve, la mer, dont elle acquiert la force. En cela réside la leçon de l'eau. Cette eau qui contourne les rochers et les accidents terrestres n'est-elle pas à l'image de notre vie de voyageurs sur terre, côtoyant les obstacles et affrontant les risques de toutes sortes pour arriver à la Terre promise, lieu final de notre destinée ?" (p. 23)

Parlant de nature et de transformation, allez faire un tour au Jardin botanique de Montréal ces jours-ci. L'événement Papillons en liberté est en cours jusqu'au 27 avril prochain. (En vedette cette année : les papillons africains.) C'est une expérience extraordinaire qui nous redonne notre coeur d'enfant. Voici le lien pour plus d'information : http://www.museumsnature.ca/ .

Bon voyage !

mercredi 20 février 2008

5 secrets des gens heureux (suite)

(Suite du dossier "O" Happiness - voir chroniques précédentes)

Voici les trois autres secrets des gens heureux :

3. Éviter les "Si"

Si j'avais un chum,... Si j'avais un char,... Si j'avais un million de dollars,... etc., la vie serait parfaite !

C'est faux. Les gens heureux évitent de tomber dans ces suppositions faciles. À cet effet, les études démontrent qu'on est très mauvais à prédire ce qui nous rendra véritablement heureux. De plus, les gens évaluent mal leur contentement lorsqu'ils s'arrêtent sur un aspect de leur vie en particulier par rapport à leur satisfaction générale.

Par exemple, si vous vous arrêtez pour qualifier votre situation financière, il y a fort à parier que vous aurez envie de vous en plaindre (car on n'en a jamais assez par rapport à ce qu'on souhaiterait...). Par ailleurs, si vous regardez votre vie dans sa globalité, vous vous direz sans doute heureux, car le bonheur se compose de beaucoup de petites et de grandes choses.

De plus, on a constaté que la nouveauté engendre du plaisir. Vous venez d'avoir une nouvelle voiture ? Il est fort probable que cette idée vous excite pour quelques semaines ou mois. Puis la nouveauté s'estompe et vous avez retrouvé votre état normal de contentement. L'idée ici n'est pas nécessairement de changer de voiture à tous les trois-quatre mois. On ne parlerait plus de bonheur, mais plutôt de dépendance ou de compulsion.

En fait, ce qu'on nous propose, c'est de savoir créer de la nouveauté dans notre routine. Par exemple : changer les meubles de place dans notre chambre, emprunter un nouveau parcours lors de notre marche de santé, explorer un quartier de la ville qu'on ne connaît pas ou encore aller s'imprégner de l'atmosphère d'un petit village perdu par un bon dimanche après-midi. Juste pour le fun. Ce genre de nouveauté ne coûte rien et aura autant d'effet sur notre bonheur que de grands changements de vie.

4. Mettre ses meilleurs amis en priorité

Il n'est pas surprenant d'apprendre que l'engagement social est l'un des plus importants générateurs de bonheur. Ce qui est nouveau, c'est que la nature de la relation compte beaucoup. Selon Dr. Meliksah Demlir, PhD, assistant professeur de psychologie à la Northern Arizona University, il est clair qu'on se sent généralement plus heureux de passer une certaine période de temps avec une bonne amie (une journée à la campagne ou une soirée autour d'une bonne table) que d'aller se pavaner dans un 5 à 7 pour placoter anodinement avec quelques connaissances de la place.

Elle ajoute que le plaisir ne vient pas nécessairement de longues et profondes discussions. Le plaisir le plus essentiel de l'amitié sincère est simplement le compagnonage, c'est-à-dire d'être ensemble point, peu importe l'activité choisie. À la limite, on pourrait être ensemble en silence à jardiner ou à jouer à un jeu, ou encore à ne rien faire, et on y trouverait son contentement.

5. Se permettre d'être heureux

Bien que nous recherchions tous le bonheur, plusieurs croient dans leur for intérieur (sans doute inconsciemment) qu'ils n'ont pas le droit d'être heureux, ou trop heureux. Que cette croyance vienne de notre éducation religieuse, culturelle ou encore de la famille, elle a pour effet de laisser des traces de culpabilité à la vue du bonheur dans notre vie.

Howard Cutler, MD, co-auteur avec le Dalaï Lama de L'art du bonheur dans un monde troublé affirme que "certaines personnes diront même qu'on n'a pas le droit de rechercher son propre bonheur avoir d'avoir pris soin de tout le monde autour, et ce, sachant que tous ne mangent pas à leur faim, etc." (traduction libre) Eh bien, le Dalaï Lama croit qu'on devrait travailler les deux plans en même temps.

D'une part, il est clairement démontré dans certaines recherches que les gens heureux sont plus ouverts à aider leur prochain. Ils s'avèrent également être de meilleurs conjoints et conjointes et de meilleurs parents. De plus, une de ces études sur le bonheur, effectuée auprès de religieuses qui se distinguaient par leurs émotions positives de gratitude et d'optimisme, a mis en lumière une plus grande longévité de 7 à 10 ans chez ces sujets comparé à leurs consoeurs.

Ainsi, pour les éternels pessimistes qui ont encore besoin de persuasion quant à leur pouvoir sur leur bonheur, il vous suffit de penser à combien vous pouvez mieux servir la vie et le monde si vous laissiez entrer quelques parcelles de joie dans votre vie.

Tiré de l'article de Gabrielle Leblanc, auteure et neuroscientifique à Washington, D.C. intitulé 5 Things Happy People Do, dans O The Oprah Magazine, pages 233-235, mars 2008.

lundi 18 février 2008

Le défi de la joie

Je fais une petite parenthèse dans la poursuite de mon dossier "O" Happiness pour vous communiquer un lien fort intéressant. Je viens tout juste de le recevoir d'une amie et j'y ai trouvé un document vidéo sur le défi de la joie. Je vous invite à le visionner au moment où vous aurez assez de temps pour l'apprécier (env. 30 minutes), car il est bourré de grandes vérités et de précieux secrets.

Allez donc faire un tour à cette adresse : www.videoconscience.ca

Bon visionnement !

5 secrets des gens heureux

(Suite du dossier "O" Happiness - voir chroniques précédentes)

On dit que les sages depuis l'époque de Socrates ont donné des conseils pour être heureux. C'est seulement maintenant que les scientifiques s'intéressent à cette question pour en découvrir les secrets. En voici quelques-uns :

1. Trouver son côté lumineux (en anglais, on dit : "most golden self")

Visualisez le bonheur selon vous et voyez-vous en état de grâce... en train de pêcher au milieu d'un lac calme au petit matin, ou encore contemplant le paysage du haut d'une montagne, etc. La satisfaction, le plaisir, sont définitivement une composante importante du bonheur global.

Trouver son côté lumineux, c'est viser l'excellence à partir de son talent et de son potentiel uniques. Aristote considérait cela comme le but le plus noble dans la vie. Je suis d'accord. Il est intéressant de constater comment les Grecs concevaient ce but : selon leurs croyances, chaque enfant était béni à la naissance par la présence d'un esprit renfermant l'expression la plus élevée de sa vraie nature. Ils se représentaient cet esprit par une figurine dorée qui serait révélée en brisant l'enveloppe extérieure d'une poterie sans valeur (soit notre côté extérieur plus superficiel).

Cette notion d'excellence a évolué pour inclure aujourd'hui les défis et la réalisation de soi dans un but d'accomplissement de sa "mission" personnelle. (L'auteur Eckhart Tolle qui a écrit le très populaire Pouvoir du moment présent vient tout juste de publier son plus récent ouvrage qui traite spécifiquement de cette notion de mission ou de raison d'être -- life purpose. Son titre est : A New Earth : Awakening to your Life's Purpose)

Quant au Dr. Davidson qui poursuit des recherches neuroscientifiques sur le bonheur dit : "L'émotion positive qui accompagne les pensées qui sont dirigées vers des buts signifiants pour la personne est l'une des composantes les plus durables en terme de bien-être." On ajoute que les femmes qui ont le mieux "performé" à ce chapitre (engagée sur la voie de leur mission et dans leur développement personnel) étaient en meilleure santé : pesaient moins, dormaient mieux, étaient moins stressées.

2. Structurer sa vie pour y ajouter de la joie

Ça semble évident à première vue, mais combien sommes-nous à être réellement satisfait de notre vie et, si c'est le cas, capable d'y puiser une joie profonde en nous arrêtant pour en prendre conscience ? Et combien sommes-nous à choisir le bonheur en incluant des activités qu'on aime dans notre quotidien ? Pour répondre à cette question, on peut lire dans l'article que les chercheurs ont réalisé une étude auprès de 900 femmes actives professionnellement : on leur a demandé de faire la liste de tout ce qu'elles avaient fait la veille. Ensuite, elles devaient relire leurs notes et prendre conscience de ce que ça remuait en dedans. Plusieurs d'entre elles avaient les larmes aux yeux en constatant combien de temps elles avaient consacré à des activités qu'elles n'aimaient pas. Elles n'avaient pas réalisé que leur bonheur était un aspect de leur vie qu'elle pouvait forger et sur lequel elles avaient un contrôle.

Heureusement, même de petits changements peuvent faire toute une différence pour amener de la joie dans sa vie. On peut commencer par inclure une heure de bonheur par jour en remplaçant une activité qui nous déplaît par une activité qui nous anime. Par exemple : on peut profiter de ses déplacements pour lire un bon livre (pas au volant, bien sûr !), écouter sa musique préférée ou même rêvasser à ses projets de vacances ou autres idées qui nous illumine. Rien que cette petite ouverture sur le chemin de la joie influencera grandement l'état dans lequel nous arriverons à la maison.

La clé c'est de prendre action. Une autre étude a démontrée que les personnes qui avaient travaillé leur bonheur en apportant des améliorations dans leur vie avaient trouvé une joie plus durable que les personnes qui avaient eu la chance de voir leur vie améliorée par des circonstances extérieures à eux. Il s'agit de devenir plus conscient et plus présent à soi-même.

Dans ma prochaine chronique, nous verrons les trois autres secrets des gens heureux.

jeudi 14 février 2008

Compassion 101

(Suite de la chronique du 11 février intitulée "O" Happiness)

Dans l'article dont il a été question dans ma chronique précédente, il est mentionné que ce qui a changé le parcours de la carrière du Dr. Davidson est une rencontre qu'il a eue avec le 14e Dalaï Lama en 1992 qui l'a fortement incité à mettre la compassion au centre de ses recherches. Il souligne le fait que la mission primordiale du Dalaï Lama est d'influencer le changement dans le monde par le pouvoir de la compassion.

Ainsi, ses nouvelles études sur les moines "athlètes olympiques de la méditation", comme il aime les appeler, visent à mesurer ce qui se produit quand ces derniers s'engagent spécifiquement dans des avenues de compassion. Jusqu'à maintenant, ce que ses études ont démontré c'est une activité cérébrale plus intense dans deux zones du cerveau : la première associée au bien-être général, et l'autre impliquant l'altruisme, comme si le cerveau leur commandait de trouver une façon de soulager la souffrance dont ils sont témoins.

Enfin, une nouvelle étude est en cours pour mesurer l'impact d'une attitude compatissante auprès d'individus ordinaires. En attendant d'avoir les résultats de ces recherches, pourquoi ne pas tenter l'expérience nous-mêmes ? L'article intitulé "Compassion 101" nous propose un exercice intéressant.

D'abord, soulignons que la méditation de compassion consiste à répéter en silence certaines phrases qui expriment une intention de remplacer le jugement par l'empathie, l'isolement par la connexion et l'indifférence par la compréhension. On dit qu'il n'est pas nécessaire de forcer un sentiment en particulier, puisque le pouvoir de cette pratique est dans l'intensité de l'attention et de l'énergie réunies au niveau du coeur. On peut commencer avec une séance de 20 minutes pour augmenter à 30 minutes par la suite. On ne doit pas s'en faire avec les pensées qui voyagent au travers de nos phrases, c'est normal. Il s'agit simplement de les laisser passer et de revenir à nos phrases de compassion.

Voici donc l'exercice proposé : Une fois installé dans une position confortable (assise ou couchée), relaxez en prenant quelques respirations douces et profondes. Puis, fermez les yeux et pensez à quelqu'un que vous aimez. Visualisez cette personne, ressentez sa présence et, en silence, formulez des intentions bienveillantes à son égard, par exemple :

"Que tu sois libre de souffrance physique ou émotionnelle."
"Que tu sois bien et heureuse."

Vous pouvez utiliser des phrases qui vous sont personnelles ou qui sont plus appropriées à vos intentions pour cette personne.

Après quelques minutes, portez votre attention vers votre univers intérieur et formulez les mêmes phrases de compassion à votre égard.

"Que je sois libre de souffrance physique ou émotionnelle."
"Que je sois bien et heureuse."

Ensuite, portez votre attention sur une personne que vous trouvez difficile. Ressentez la présence de cette personne et formulez des intentions de compassion envers elle.

Puis, tournez votre attention vers une personne que vous avez à peine rencontrée (la caissière de la pharmacie, par exemple). Même sans la connaître, vous pouvez sentir la personne, ou encore vous en faire une image, et offrir des phrases de compassion à son égard.

Et on termine en offrant de la compassion aux gens partout et à toute forme de vie, sans limite, sans exception :

"Que tout être soit libre de souffrance..."
"Que tout être soit bien et heureux."

Voilà ! Je parie que vous ne vous en sentirez que mieux.

Bonne pratique !

(À venir : 5 choses que les gens heureux font)

lundi 11 février 2008

"O" Happiness

Oprah Winfrey, vous connaissez ? J'en ai fait ma nouvelle gourou tant elle est inspirante à tous points de vue. Ainsi, ce mois-ci, j'ai acheté sa revue "O". Il y a tout un dossier sur le bonheur, mais cette notion qui revient quand même souvent dans les publications est traitée d'une toute nouvelle façon. C'est pourquoi j'ai choisi de m'y attarder un peu plus en vous préparant une série de chroniques à paraître au cours des prochains jours.

En introduction (aujourd'hui), je vous entretiendrai des études réalisées avec beaucoup de sérieux par le Dr. Richard J. Davidson, PhD, neuroscientifique, professeur de psychologie et de psychiatrie à l'Université du Wisconsin-Madison. Il dirige le Laboratory for Affective Neuroscience.

Ce chercheur a consacré ses études à la structure du cerveau derrière les phénomènes comme l'anxiété, la dépression et la compulsion, de même que des notions plus positives de bonheur, résilience et, plus récemment, de compassion. À l'aide d'un appareil hautement sophistiqué de résonance magnétique, il a été en mesure d'observer l'activité cérébrale dans certaines régions du cerveau associées à différentes émotions.

Il a réalisé ses recherches sur différents groupes de personnes et, plus particulièrement, sur un groupe de moines tibétains ayant une bonne longueur d'avance sur la majorité d'entre nous au chapitre de la pratique de la méditation. Par ailleurs, l'une de ses études, la plus connue, est celle réalisée auprès d'un groupe de travailleurs d'une entreprise de biotechnologie qui se sont engagés à faire trois heures de méditation par semaine pendant quatre mois. Les résultats de cette pratique sont étonnants : on a constaté, chez ces personnes, un "boost" de leur humeur et une diminution de leur anxiété alors que leur système immunitaire s'est avéré plus fort selon les données recueillies. Grâce à cette étude, le Dr. Davidson est en mesure de démontrer que la pratique de la méditation produit une augmentation significative de l'activité cérébrale dans les parties du cerveau associées aux émotions positives et aux traits tels que l'optimisme et la résilience.

Qu'en est-il des moines tibétains ? Eh bien, on a découvert que, chez ces sujets, cette partie du cerveau dont nous venons de parler était "allumée comme les lumières de Times Square", un phénomène que ni le chercheur ni ses collègues n'ont vu auparavant. Quelque chose qui ressemble à un circuit neurologique qui explique leur sérénité ensoleillée.

Ainsi, le Dr. Davidson conclut que le bonheur est une science qui s'apprend, comme les maths. Il est convaincu que même une personne prédisposée à l'anxiété ou à la mélancolie peut, avec un peu de pratique, modifier la base émotionnelle de son cerveau pour atteindre une humeur générale plus joyeuse. C'est une découverte très importante qui représente un "changement de paradigme d'une importance séismique", selon ce qu'on en dit.

Nous verrons, dans ma prochaine chronique, comment le Dr. Davidson considère la contemplation, la compassion et la spiritualité comme éléments essentiels dans l'atteinte du bonheur et de la vitalité.

dimanche 10 février 2008

Alléger sa vie

Avec la livraison de mes revues mensuelles est venu un vent de printemps. Oui ! Oui ! de printemps ! Comme vous savez, les magazines sont publiés avec un peu d'avance. Ainsi, dans mon Châtelaine de mars, on nous invite à passer un coup de balai dans notre vie pour nous alléger l'existence.

Alléger sa vie, c'est se donner du temps et de la liberté, c'est se faire une place à soi pour intégrer plaisir et légèreté dans son quotidien. Sophie Legault, organisatrice résidentielle, affirme : "Trier les objets en fonction de l'espace dont on dispose est une sorte de rendez-vous avec soi-même."

Quelques bonnes idées sont présentées pour faire le vide en pensant d'abord et avant tout à répondre à ses vrais besoins : temps, espace, liberté, plaisir, repos, etc. Outre libérer les murs et délester son fourre-tout, on nous invite à être davantage à l'écoute de soi pour mieux accepter ses limites. Autrement dit, mettre la "super-personne" au rancart. L'humain a besoin de présence à soi pour se nourrir, s'épanouir et... être plus présent aux autres, en qualité bien sûr.

Un ménage dans les sentiments qui nous habitent est une bonne habitude à prendre. Chaque matin, remplacez les sentiments de culpabilité, les doutes et les inquiétudes, par des pensées d'amour, de joie et une grande confiance en la vie. Ce simple changement aura un impact beaucoup plus important que vous ne le croyez. Bien entendu, je trouve plus facile de réussir à entrer dans un univers optimiste en choisissant de démarrer ma journée avec une musique douce et joyeuse plutôt qu'avec les nouvelles télévisées qui ne sont que déprimantes. Une fois que vous savez la température qu'il fera et l'état des routes et du trafic, vous savez tout ce qu'il y a à savoir avant d'arriver au bureau. Vous aurez toujours l'occasion de vous tenir au courant de ce qui se passe dans le monde en soirée, lorsque la journée s'achève.

Petit ménage dans les relations : vous y avez pensé ? Souvent, les événements de la vie s'en chargent en réunissant ou en éloignant les personnes qui composent notre réseau. Mais parfois, il est nécessaire d'écarter les personnes qui nous envoient plus de négatif que de positif ou qui siphonnent notre précieuse énergie. C'est dans ces circonstances qu'il est important de voir clair et de prendre les mesures qui s'imposent, souvent à contre-coeur, pour ne plus être affecté par le côté sombre et parfois envahissant de ces personnes.

Laisser aller le passé ou le régler une fois pour toute est aussi une bonne façon de s'alléger la vie. Parfois, il est difficile de passer à autre chose, car il y a eu des blessures profondes qui ne sont pas encore guéries. C'est dans ces moments qu'il faut se tourner vers le pardon qui s'avère une excellente avenue de guérison. Pardonner, pas facile. En effet. On a parfois besoin d'aide pour le faire et, à mon avis, il ne faut pas hésiter à aller consulter ou à prendre d'autres moyens tout aussi efficaces pour y arriver. Il faut surtout se donner du temps; certains pardons sont plus longs à opérer que d'autres. L'important, c'est de se mettre en route.

Pour terminer, on nous recommande aussi d'acheter moins et de réduire ses dettes. Bien sûr, le premier aura un effet direct sur le second. Mais plus important encore, c'est d'apprendre à suivre son instinct, sa petite voix intérieure. Inutile de toujours chercher à suivre une recette préétablie par un "guru" quelconque (ex: Martha Stewart avec ses façons de faire pour organiser une fête, Dre Nadia qui nous dira comment élever nos enfants, ou encore Daniel Pinard pour réussir son souper). Avant que ces grands penseurs émergent de partout, nos grands-mères faisaient tout ça sans créer de catastrophe. Lâchons donc la perfection et revenons aux côtés plus simples et plus vrais de notre être. Nous en serons sans contredit plus léger et plus heureux.

mercredi 6 février 2008

Terminus 38-34

Cette chronique aurait pu s'intituler : "Quand la vie s'arrête trop vite".

J'ai été profondément touchée par l'histoire de mon ami venu de l'autre bout du monde il y a plus de six ans pour vivre avec celle qu'il aime : une Québécoise qu'il a connue alors qu'il était artisan et marchand de bijoux dans son Cachemire natal. Cet être très attachant qui aime la vie et qui s'investit énormément et avec coeur pour s'intégrer à notre belle société doit maintenant apprendre à vivre sans sa douce... elle est décédée subitement la semaine dernière. Elle avait 38 ans, et lui, 34.

Personne n'aurait pu soupçonner que cette jeune femme pleine d'énergie était menacée par un mal aussi mystérieux que sournois : une forte fièvre l'a conduite à l'hôpital et trois jours plus tard, elle rendait l'âme. J'ai peu de détails sur les circonstances médicales de ce décès, mais il est clair que le terminus est arrivé pour elle avant même qu'elle ne prenne son billet de train. La vie s'est arrêtée beaucoup trop tôt... pour les deux.

Bien sûr, mon ami est toujours de ce monde, mais sa vie s'est arrêtée en même temps que le coeur de sa douce épouse. Il s'en sortira sans aucun doute, avec le temps, mais cette histoire nous rappelle combien la vie est précieuse tant elle est fragile.

Et dans la même journée, je me rendais à l'hôpital pour une prise de sang en prévision de mon traitement d'aujourd'hui. À mon arrivée, j'ai rencontré un jeune couple qui sortait avec un petit bébé tout neuf et tout fragile. La vie continue... Pourtant, dans mon coeur, la tristesse régnait. Beaucoup de tristesse. Et ce n'est qu'en soirée, dans le cadre de mon cours de Qi Gong, alors que j'étais davantage à l'écoute de mon univers intérieur, que j'ai réalisé que cette histoire m'avait affectée plus profondément encore... Elle m'avait tout simplement jetée par terre. Moi qui lutte avec grande foi et avec tant d'ardeur pour rester accrochée à la paroi rocheuse sur laquelle je me balance, au-dessus du vide, depuis plus de deux ans et demi maintenant.

Mon imagerie mentale me ramenait une vision : une grande rafale de vent qui emporte une femme apparemment solidement ancrée au sol pour la projeter dans l'abîme. L'abîme ; c'est aussi le grand gouffre dans lequel mon ami est tombé lorsqu'il a vu sa douce partir ; il voulait tant la rattraper, la garder auprès de lui. Impuissant, il a pourtant dû se résigner à accepter la cruauté du sort. Heureusement, il a la foi. Sans doute que son deuil pourra être allégé et vécu plus sereinement à l'idée de pouvoir la retrouver un jour dans l'éternité de l'Amour. En attendant, il pourra toujours la rejoindre au creux de son coeur, une fois retranché dans sa paix intérieure à l'abri des regards et de ce monde qui bouge si vite.

J'avoue que ce soudain revers de la vie a amené un gros doute dans ma tête sur mon réel pouvoir de guérison et m'a très momentanément donné le goût d'abandonner, car la vie, semble-t-il, a toujours le dernier mot. Mais rassurez-vous, je ne lâcherai pas; je n'ai pas le droit. J'ai plutôt le devoir de guérir pour réaliser mes projets de vie et ainsi apporter ma contribution à mon époque.

Et ce nouvel épisode nous rappelle combien il est important de vivre chaque moment intensément dans son coeur, en remerciant la vie de tant de beauté et de générosité (qu'on voit trop peu, hélas!). Et que dire du lien qui nous unit à nos proches ? Exprimer souvent et sincèrement, dans des mots clairs et simples, notre appréciation aux personnes qui savent si bien, à leur façon, enrichir notre vie. Leur exprimer par des marques d'amour, d'amitié, des petits gestes de générosité, c'est ça vivre intensément.

Joyeuse VIE !

lundi 4 février 2008

Où est la grille ?

Quelle grille, vous demanderez-vous ? Parlons ici de la grille sociale en général, ce qui engloberait, à ce titre, la grille familiale et communautaire. Et où cela me mène-t-il ? Voici : il se trouve que durant ces nombreux mois de retrait du système (marché du travail et autres activités liées à notre mode de vie nord-américain), j'ai non seulement pu observer mais surtout pu expérimenter l'isolement. Et ce, malgré mon large réseau de contacts que je continue d'entretenir pendant cette période intense consacrée à ma guérison, malgré mes nombreux amis et le soutien constant de ma famille. L'isolement, c'est la chose la plus effrayante à envisager, selon moi, lorsque la vie nous force à quitter le "monde normal".

Au début, les gens se soucient beaucoup de notre état de santé, nous téléphonent régulièrement pour prendre des nouvelles, font un détour pour venir nous rendre visite, offrent leur soutien en cas de besoin. C'est normal. Mais après deux ou trois mois de la même chose, les contacts s'espacent dans le temps (et heureusement, car la guérison, c'est un défi qui demande beaucoup - temps, énergie, concentration, etc. - et qui exige intériorité et recueillement, donc solitude).

Ainsi, pendant de longs mois (surtout durant les mois d'hiver où on est davantage confiné à l'univers fermé du foyer), j'ai vécu parfois difficilement cet isolement, ce qui m'a amenée à réfléchir à notre grille sociale, soit aux liens qui tissent les citoyens de cette vie de nord-américain, et plus particulièrement ceux habitant dans et autour de cette grande métropole qu'est la ville de Montréal.

En parallèle, j'ai eu l'occasion d'en apprendre sur la vie en Indonésie (sur l'île de Bali, plus spécifiquement) grâce au séjour d'Elizabeth Gilbert (auteur de Eat, Pray, Love) pendant quelques mois en 2005. Elle raconte que là-bas, la grille (une espèce de toile d'araignée invisible) constitue non seulement la base fondamentale de l'équilibre qui règne dans leur vie, mais d'abord et avant tout ce qui leur assure sécurité et confort. On dit même que le pain quotidien de chaque individu dépend de son appartenance à cette toile tissée serrée dont le fondement est le clan familial.

Il n'y a pas que des avantages, me direz-vous, à ce principe de grille tel que connu dans ce pays. Par exemple, une femme qui demanderait le divorce (ce qui est extrêmement rare), si elle l'obtenait, perdrait la garde de ses enfants (car il s'agit d'une société patriarcale) et se retrouverait complètement isolée puisque, au moment du mariage, la femme quitte son clan familial pour intégrer celui de son mari.

Sans être parfait, ce tissu social a de quoi en inspirer plus d'un pour contrer nos énormes problèmes sociaux : personnes âgées qui meurent seules, épidémie de suicide chez les jeunes, comportements compulsifs de tous ordres, etc. Mon expérience me dit que la santé et la survie de notre société passe par la solidarité, la compassion et le don de soi, que ce soit auprès de nos proches ou de purs étrangers. L'humain ne peut tout simplement pas vivre sainement, heureux et de façon équilibrée s'il ne se sent pas connecté à son environnement social. À moins d'être un ermite anti-social ou un moine cloîtré.

Pensons-y, car nous sommes tous vulnérables, à divers degrés, lorsque touchés par les revers de la vie.

dimanche 3 février 2008

Entre deux tempêtes

Tel que promis, je vous reviens avec un petit compte-rendu de mon escapade-santé avec ma mère.

C'est loin le lac William quand on voyage entre deux tempêtes ! Partie tôt mercredi matin, juste après l'heure de pointe, j'ai fait la route qui sépare Montréal et Sherbrooke sous la pluie battante. Pas trop mal, mais tout de même stressant quand le mercure oscille autour du point de congélation et qu'on sait que le front froid est tout juste derrière nous. Il va sans dire que je me hâte à atteindre ma destination, car je sais que l'état des routes se gâtera au même rythme que les conditions météo.

Arrivée chez mes parents sans trop de retard, je choisis de prendre une pause avant de poursuivre le voyage en direction des Bois-Francs (tout juste à la frontière de la région Chaudière-Appalaches). Nous partirons donc tout juste après dîner en laissant la vaisselle aux bons soins de mon père qui restera pour prendre soin des animaux.

Nous partons vers midi trente, la neige mêlée de pluie tombe abondamment. C'est de la gadoue sur les chemins. Au bout de la 10, nous empruntons la 112 Est en direction de Thetford Mines. Nous en avons pour une bonne heure avant de prendre la route 165 à Black Lake (juste avant Thetford) en direction de St-Ferdinand, notre destination finale.

La route est longue et périlleuse, car la tempête nous a rattrapées et le vent s'est mis de la partie. Heureusement, la route est quasi déserte. À chaque rencontre que nous faisons sur cette route à deux voies, le coeur m'arrête : "Ça passe, ça passe pas, ça passe, ..." La chaussée est rétrécie par la neige qui s'y accumule, et parfois les traces que nous suivons empiètent sur la ligne blanche. Et quand une déneigeuse avec son immense pelle se pointe devant nous, je me mets à prier le Ciel de dégager mon chemin. La route est longue lorsqu'on voyage entre deux tempêtes !

Arrivées à l'auberge deux heures plus tard, nous sommes énervées et fatiguées. Heureusement, dans moins d'une demi-heure, nous nous retrouverons au spa pour recevoir notre premier soin : un massage aux pierres chaudes. Quatre-vingt-dix minutes de pur bonheur. Le personnel est gentil et nous dorlote avec la plus grande attention. En moins d'un instant, nous avons oublié notre dure traversée des Appalaches.

Pendant deux jours et demi, nous vivrons en harmonie avec cette nature magnifique (recouverte de blanc) qui nous entoure et de concert avec les besoins exprimés par notre corps : repos, exercice, air frais, bons repas. On n'a qu'à s'abandonner au moment présent pour goûter pleinement aux bienfaits de cette escapade. Et le lac gelé nous offre la possibilité de marcher en toute sécurité sous un ciel étoilée. Nous sommes bien connectées à l'univers qui nous entoure et nous nous en nourrissons pleinement avec la plus grande sérénité. Le monde s'est arrêté ici à Saint-Ferdinand.

Finalement, la nouvelle tempête qui s'abat sur le Québec (celle de vendredi), nous force à prolonger d'une nuitée notre séjour. Dommage, n'est-ce pas !!! En fait, l'occasion est si rare et la route fut si éprouvante que c'est sans hésitation que nous avons choisi de rester jusqu'à samedi. Ainsi, nous risquons moins de perdre tout l'effet relaxant de notre forfait santé en se stressant avec un retour à la maison perturbé par les conditions météo.

Le chemin du retour est assez calme dans l'air, mais plutôt mouillé à terre. Nous mettons à nouveau un bon deux heures pour revenir à Rock-Forest où nous retrouvons mon père heureux de voir revenir son épouse si dévouée à son bien-être...

Pour une meilleure idée de l'endroit, je vous invite à aller faire un tour sur leur site : http://www.manoirdulac.com/accueil.asp . Peut-être aurez-vous envie de faire comme nous.