mardi 27 octobre 2009

Laisse Dieu décider (suite)

Enfin, voilà la suite de l'histoire débutée le 17 octobre dernier sur ces pages.

Je disais, en terminant mon message précédent, que je m'apprêtais à faire le voyage au Pérou les yeux fermés serrés sur les risques que je courais à m'envoler dans les conditions qui prévalaient alors et que, dans mes premiers jours d'hospitalisation, j'avais toujours en tête de me faire débloquer au plus vite pour aller rejoindre le maître soignant au Pérou.

J'ai discuté de ce mon projet avec un médecin qui se montrait très ouverte à l'idée qu'un patient puisse tenter divers moyens pour sauver sa vie, donc elle n'avait rien contre les médecines alternatives. Cependant, elle qui se trouve avoir beaucoup voyagé dans sa vie (un hasard que je sois tombée sur elle !!!), elle me dit qu'elle ne voulait pas me décourager d'aller à Arequipa, ville magnifique où elle a déjà séjourné, mais qu'il fallait tout de même que je sois consciente dans quel bateau je m'embarquais, car le voyage est très long. De plus, si jamais je devais partir sans assurance, elle se dirait très, très inquiète. À cet effet, elle m'a fourni les coordonnées d'un courtier d'assurance voyage de la région qui offre une large gamme d'assurance voyage, même pour des passagers à risque. Elle me dit : "Si tu n'en as pas avec eux, tu n'en auras pas ailleurs."

Elle a poussé ses recherches un peu plus loin pour moi : elle est allée consulter le site internet de British Airways dans la page "restrictions particulières pour passagers" et elle a trouvé une restriction concernant la subocclusion intestinale. Pourquoi ? Eh bien, me dit-elle, parce qu'en altitude, les gaz prennent de l'expansion. Ainsi, comme nous avons tous des gaz dans l'intestin, et moi j'en ai plus et ils sont coincés par la maladie, elle prévoyait qu'une fois rendue en haut, à 33 000 pieds, je pourrais avoir de très gros maux de ventre et des nausées sévères. De plus, l'altitude pouvait causer la rupture de l'intestin.

Imaginez la suite ! Pas d'assurance... je risque de décéder en plein vol : dans ce cas, c'est ma famille qui est prise avec les arrangements pour rapatrier le corps, opération qui peut être plus ou moins compliquée selon le pays survolé à ce moment-là.

Autre conséquence possible : le pilote doit faire un atterrissage d'urgence pour aller chercher les premiers secours. Cette manoeuvre entraîne des frais faramineux pour une famille non-assurée...

Pour le reste, je n'ose même pas imaginer.

Si j'avais suivi mon plan, j'aurais fort pu causer des problèmes très importants à ma famille et il y a de bonnes chances que je ne me sois pas rendue là-bas.

Rester attentif aux signes

Suivre le plan de Dieu, c'est rester ouvert aux signes : 1. je ne trouve personne pour m'accompagner, 2. il n'y a plus de place sur le vol de mon thérapeute, 3. je rentre d'urgence à l'hôpital, etc. Ça peut être une question de vie ou de mort !

Méditation

Je vous invite à regarder une situation qui vous concerne, que ce soit dans le présent ou le passé, et de tenter d'identifier les signes qui peuvent vous guider vers la plan de Dieu. Vous serez sans doute surpris de voir combien de fois Dieu se manifeste dans notre vie et que nous ne l'écoutons pas.

Bonne journée !

vendredi 23 octobre 2009

C'est l'heure des bonnes nouvelles !!!

Une fenêtre s'ouvre enfin sur ma chambre d'hôpital. Au retour de ma sortie d'hier avec mes amies, j'ai vu le médecin. Il semble que nous soyons sur le bon chemin pour un retour à la maison imminent : j'ai recommencé à manger presque normalement, avec des restrictions normales et, MIRACLE, l'intestin fonctionne ! Il a lâché sa paresse et s'est mis à éliminer régulièrement les aliments ingérés.

Je suis convaincue que les prières de toutes la communauté de prières que j'ai créée par mon cri du coeur du début de la semaine a porté fruit. Beaucoup de gens m'ont, en effet, confirmé avoir prié pour moi, à leur façon. Ma sonde urinaire a été retirée ce matin pour voir si la vessie a repris sa fonction. Nous ferons une tentative aujourd'hui jusqu'à demain matin, avant que je sois libérée pour un nouveau congé temporaire ce week-end. (C'est mon gros chat qui va être content !)

Puis, en début de semaine prochaine, on devrait parler d'un congé définitif avec assistance d'une infirmière à la maison et d'un médecin de famille du CLSC. Je serai bien entourée avec toujours ma mère à proximité et mes amies prêtes à bondir à ma rescousse au premier appel de détresse.

Une fois revenue dans mes affaires et ma routine, il sera important, même primordial que je retrouve mon régime santé et mes suppléments alimentaires avec ma naturopathe chinoise afin d'éviter à tout prix de me retrouver à nouveau dans une situation aussi précaire et inquiétante. Bien entendu, une période d'arrimage sera nécessaire entre les deux types de médecines pour éviter les interactions négatives.

La grande fête

Dès que j'aurai retrouvé la forme et que mes pneus d'hiver auront été achetés et installés (car l'hiver est déjà à nos portes avec la neige qui nous est tombée dessus hier), je vais lancer la grande fête que je promets depuis quelques semaines pour rassembler tous ceux qui auront envie de célébrer la grandeur de la vie avec moi.

Ce sera une soirée toute simple empreinte d'authenticité, de joie de vivre et d'amour sincère. Nous mangerons des mets succulents et boirons dans une ambiance chaleureuse et vraie. J'ai très hâte ! Je vous en reparlerai très bientôt.

D'ici là, restez au poste pour d'autres belles nouvelles miraculeuses.

Mot de sagesse / Méditation

(Extrait de Joël S. Goldsmith, L'Art de la guérison spirituelle, éd. Astra, 1997, pp. 103-104)
Dieu est vie éternelle.
Dieu est loi.
Dieu est amour.

Si Dieu, l'Amour divin, prend soin de lui-même, n'est-il pas clair que la loi et l'amour de Dieu suffisent à maintenir Sa création dans l'harmonie, la joie et la perfection ?


Bonne journée !

Rencontre authentique dans la souffrance

(Écrit le 23 octobre à 4h30 a.m.)

Au moment où j'éteignais ma lampe de lecture hier soir, après avoir rendu hommage à mes amies Jessica et Claudette dans Belles Madames bénies, le téléphone sonnait. Il était 21h50 et l'infirmière m'avait déjà donné toutes mes injections pour la nuit.

Ma première pensée fut : "Qui peut bien appeler si tard ?" Et j'avoue que je n'avais vraiment pas le coeur à la jasette. Mais j'ai saisi un grand chagrin dans cette voix que je ne reconnaissais toujours pas.

-- "Qui parle ?"
-- "C'est Claude."
-- "Claude qui ?"

C'était un ami de longue date qui demeure présent dans mon paysage de connaissances privilégiées, mais dont les contacts sont plutôt rares. J'avais reçu, quelque temps auparavant, un long courriel de sa part pour m'inviter à aller passer du temps chez lui et sa femme dans les Laurentides afin qu'ils puissent tous les deux prendre soin de moi, et ce, malgré les problèmes de santé qu'ils connaissent eux-mêmes. Puis, sa femme m'avait téléphonée à l'hôpital pour réitérer l'offre tout en soulignant leur appui inconditionnel.

Cette offre unique m'avait beaucoup touchée. J'en avais été d'abord surprise, car elle m'arrivait comme un cadeau du Ciel inattendu.

Hier soir, Claude avait enfin trouvé le courage de me téléphoner, si bouleversé qu'il était par ma condition pour le faire avant. Il s'en voulait un peu de pleurer, comme si la situation exigeait qu'il joue l'homme fort. Non, pas du tout. Il était profondément triste et il avait besoin de me le manifester concrètement, à ce moment précis, au moment où le courage était venu.

Nous avons parlé un bon moment se remémorant nos belles années de collaboration au travail et il a pris le soin de me souligner les bonnes choses qu'il avait retenues de nos échanges (à travers mes qualités et façons de faire et d'être, etc.). Nous avons eu beaucoup de plaisir ensemble et nous en gardons de bons souvenirs.

Finalement, trente minutes plus tard, nous nous sommes quittés sur la promesse de garder le contact plus vivant et de nous revoir très bientôt. Il semblait soulagé et moi, comment dire, comblée d'une si belle rencontre de deux coeurs réunis dans l'émotion de la souffrance... et de l'espérance.


Pistes de méditation

Sur la souffrance, voici quelques extraits tirés de Paul Ferrini, Le Silence du coeur -- Réflexions de l'Esprit Christique - tome 2, éd. Dauphin Blanc, 2008.

"La souffrance est le grand égalisateur. Elle nous met tous à genoux. Elle nous rend plus humbles et plus sensibles aux besoins des autres. La souffrance est la plus grande enseignante sur la terre. Elle désamorce toute hiérarchie. Elle dissout le statut social et elle rend nulles les richesses matérielles. Elle ramène tout à la guérison." (p. 175)

"Mais pour ceux qui ont le courage d'être présents à leur souffrance, un passage sacré s'ouvre. Le coeur fermé s'étire et s'ouvre, le corps commence à respirer et l'énergie retenue est libérée. C'est le premier pas dans le processus de guérison. Dans la reconnaissance de la douleur et la volonté d'en être conscient, le voyage sacré débute." (p. 176-177)

Lorsque l'on ressent sa souffrance, on commence à la traverser. C'est un passage, un moyen de faire pivoter sa vie. (...) C'est un train en mouvement. Une fois à bord, il nous amène là où l'on doit aller. (p. 177)

La souffrance est le grand égalisateur. Elle nous permet d'être honnêtes et authentiques. Elle nous encourage à demander l'amour inconditionnel et l'appui des autres et à être prêts à offrir la même chose en retour. Elle nous relie à une communauté de guérison. (p. 178)

En cheminant dans notre peur et notre souffrance, nous avançons vers notre joie. (p. 179)

En partageant avec authenticité, nous nous donnons de la force et nous en donnons aux autres aussi. (p. 179)

Belles "Madames" bénies

Vous vouliez des nouvelles de ma sortie au resto avec mes amies ? Voici un beau récit d'une authenticité des plus touchantes.

(Écrit le 22 octobre à 21h30, juste avant d'aller au lit)

J'ai reçu un cadeau extraordinaire aujourd'hui de deux belles madames qui voulaient me faire plaisir. Ce sont deux grandes amies venues de Montréal pour me sortir de mon univers triste et changer d'air l'histoire de quelques heures. Nous sommes allées luncher ensemble dans un bon restaurant de Sherbrooke, comme il nous arrivait de le faire alors que mes activités étaient encore concentrées à Montréal.

Nous avons pris un excellent repas accompagné d'un bon vin et le ton était parfait : une réunion de trois coeurs ouverts à l'amitié sincère et à l'émotion profonde. Bien sûr, nous avons discuté du défi énorme que je traverse présentement, sans oublier la longue lutte que j'ai livrée jusqu'à ce jour pour rester en vie. Puis, inévitablement, les yeux se sont mouillés dans un débordement soudain d'émotion lorsque j'ai répété avec force et conviction : " JE VEUX VIVRE !"

Je n'ai pas peur de la mort, car je sais que la vie se poursuit après, mais je préférerais VIVRE pour pouvoir réaliser tous les projets qui attendent toujours sur ma table de travail.

À voir les yeux humides devant moi, je savais que le contact d'âme à âme était fait. Nous sommes des soeurs d'âme depuis au moins 15 ans déjà et ça fait tellement de bien de se savoir entourée et soutenue par de telles amitiés. Jamais je ne trouverai les mots pour rendre grâce à Dieu de m'offrir de si beaux cadeaux de vie.

Mille fois merci !

Avant de fermer les yeux pour la nuit sur ces souvenirs impérissables, je vous redis, chères Claudette et Jessica, mille fois merci pour cette journée de plein soleil. Je vous aime profondément. Que Dieu vous bénisse ainsi que votre famille.

Mot de sagesse

Sur le mandala affiché sur mon tableau au pied de mon lit et que nous avons regardé ensemble, on peut lire :

La joie, un antidote

La joie produit des petites bulles qui transportent des messages de régénérescence aux cellules. Chaque fois que nous émettons des pensées joyeuses, que nous faisons des gestes harmonieux, nous contribuons à améliorer notre santé, car la joie renforce le système immunitaire.

Je cultive ma joie lorsque je prends soin de mes petits bobos de coeur et de corps et quand j'assume les différents aspects de ma vie. Lorsque je fais rire mon coeur, je guéris mon corps.

jeudi 22 octobre 2009

Aujourd'hui, je sors

Juste un mot pour vous dire que je ne vous ai pas oubliés au sujet de mon message de samedi dernier laissé inachevé, intitulé Laisse Dieu décider. Je veux prendre le temps qu'il faut pour exprimer mes idées sans escamoter certains bouts.

Aujourd'hui est une journée bien spéciale, car je sors dîner à l'extérieur avec deux amies de Montréal, Claudette et Jessica, qui feront l'aller retour pour venir me voir en cette journée grise de la fin d'octobre.

Je viens d'allumer sur un point : elles m'ont dit qu'elles viendraient dans l'auto deux places de Jessica... Oups ! Et moi, je vais m'asseoir où ? Lorsque je les ai téléphonées ce matin juste avant leur départ pour signaler le problème que j'y voyais, elles m'ont ramenée à ma place : "Cesse de gérer, Germaine. On va t'organiser ça ! " C'est assez clair, ça !

À moi, par contre, de trouver un bon resto dans les environs pour les accueillir convenablement tout en respectant mon régime stricte de post-subocclusion. Avec l'aide des infirmières, j'ai déjà pu faire une courte liste de restos dans les environs où il fera bon s'y retrouver pour déguster des plats extraordinaires (pas difficile, comparés aux menus de l'hôpital) et rire en bonne compagnie. Je vous tiendrai au courant.

Bon, je dois vite me préparer avant leur arrivée : douche, habillement, etc.

Sur ce, je vous envoie tout plein de soleil et de magie pour une journée des plus magnifiques. Et je suis de tout coeur avec vous.

Bonne journée !

P.S. : Comme vous pouvez le constater, je vais beaucoup mieux et mon état s'améliore de jour en jour. Je suis convaincue que toutes vos prières et vos bonnes pensées y font pour beaucoup. Mille mercis de votre soutien si précieux.

lundi 19 octobre 2009

Une demande bien spéciale

Je sais que je vous dois encore la suite de mon histoire débutée samedi dernier dans Laisse Dieu décider, mais ce soir, de retour dans ma chambre d'hôpital après un week-end passé à la maison, le coeur est lourd. J'ai peur.

J'ai peur de perdre cette lutte, car les dernières semaines, comme vous savez, n'ont rien démontré de très encourageant côté santé. Nous travaillons fort à réduire la douleur, mais pour le reste, il semble que la maladie continue de gagner du terrain et ne crée davantage de problèmes, surtout au niveau digestif.

Alors, j'étais assise dans mon fauteuil à m'ennuyer en regardant le débat des candidats à la mairie de Montréal parler tous en même temps et, comme venant du plus profond d'un gouffre, un cri du coeur a émergé vers vous : S.V.P. priez !

Cette demande bien spéciale m'a rappelé une histoire lue dans un livre jamais cité sur ce blogue intitulé Le livre du bonheur dont l'auteure est Marcelle Auclair. C'est un livre qui date de 50 ans au moins (on me dit que la nouvelle édition est magnifique) et qui relate de courtes histoires de vie pour nous amener vers une vie plus pleine d'espoir et de richesses du coeur. Une de ces histoires concernait un jeune couple dont la femme était tombée gravement malade et dont la vie était menacée. C'était dans le temps de la guerre, je crois. L'homme qui avait très, très peur de perdre sa douce épouse a utilisé les moyens de communication de l'époque pour amener le plus de gens possible à prier pour la guérison de sa femme, et ce, même s'il leur ferveur était faible ou inexistante. "S.V. P. priez ! même si vous n'y croyez pas " était sa demande précise. Son voeux avait été exaucé et sa femme a survécu.

Et moi, ce soir, je vous demande la même chose : "S.V.P. priez ! même si vous n'y croyez pas."

Quelques mots sur la prière

Avant de vous adresser cette demande, j'ai pensé vous offrir quelques points d'appui sur la prière, car je comprends que pour une personne qui ne la pratique jamais, ça peut être utile. J'ai simplement cliqué sur le thème "prière" tout au bas de cette page pour retracer quelques-unes des chroniques qui en parlent. Deux de ces chroniques ont retenu mon attention : la première parue le 4 mai 2009, intitulée En Dieu, la grâce ! nous invite à nous élever au plan de Dieu. C'est-à-dire que tout existe déjà et est parfait : santé, harmonie, abondance. Il n'en tient qu'à nous de nous élever spirituellement à cette dimension, comme s'il nous suffisait de traverser un mince voile pour connaître et vivre l'immensité et la miséricorde de Dieu. La prière nous permet de faire ça.

Je me voyais trop faible pour m'élever toute seule à ce plan divin et je me disais qu'avec beaucoup de prières, vous pourriez contribuer à cette miraculeuse élévation, et ce, même si vous n'y croyez pas. Vous n'avez pas à réciter de prière spécifique. Tout ce qu'il vous faut, c'est d'adresser une demande spontanée qui vient du coeur, dans vos mots avec vos intentions et tout l'amour dont vous êtes capables. Je sais que déjà beaucoup de gens prient pour moi et je vous en suis infiniment reconnaissante.

Dans le deuxième texte, paru le 16 juin 2008 et intitulé La force de la prière, je vous adressais également une demande spéciale de prière et quelques lecteurs en avaient ajoutées à la section commentaires. Je vous rappelle que durant ce mois de juin 2008, nous vivions un grand drame familial puisque ma nièce de 20 ans avait eu un accident de skateboard et avait été blessée très gravement à la tête. C'est miraculeusement qu'elle s'en est sortie, car tous les médecins ne croyaient pas pouvoir la sauver. Et aujourd'hui, elle est en mesure de mener une vie assez normale, bien qu'elle souffre de séquelles plutôt mineures si on considère la gravité de son état alors. Je crois que la prière de tous y a fait pour beaucoup dans cette guérison spectaculaire.

En me couchant ce soir, je penserai à vous et je me dirai que je ne suis pas seule dans mon épreuve. Je me laisserai porter par vos prières et je saurai que j'ai de bonnes chances de m'en sortir.

Merci mille fois de votre soutien inconditionnel. Que Dieu vous bénisse et vous soutienne en tout.

samedi 17 octobre 2009

Laisse Dieu décider

Sortie longuement attendue

Je me prépare à sortir pour le week-end, enfin ! Je ne suis pas encore dans le meilleur état possible, toujours réduite au régime liquide, je suis encore un peu faible. Mais mon estomac s'est bien comporté hier, ce qui me donne une chance de passer du bon temps si je respecte les consignes côté alimentation.

Avec le peu d'énergie dont je dispose, j'ai tout de même des plans pour profiter de la vie au maximum, dans la mesure où le corps voudra bien collaborer.

D'abord, j'ai une amie de Montréal qui viendra prendre soin de moi tout le week-end. Cet après-midi, nous irons nous faire pomponner : coiffure, facial, manucure, pédicure, etc. Ça, ça va nous raviver et nous emplir de bonnes énergies de guérison. Pour le reste, on verra jusqu'où mes énergies me conduiront. J'espère bien pouvoir faire quelques petites commissions, prendre une marche dans la nature qui entoure mon chez-moi. Rien de bien exigeant. Bref, tirer le meilleur de cette sortie.

Mes infirmières m'ont préparé tous les médicaments dont j'aurai besoin pour les deux jours et m'ont montré comment procéder avec les différentes injections. Ça devrait aller. Et si jamais ça ne va pas, je pourrai toujours rentrer plus tôt que prévu.

J'imagine déjà Kiwi, mon gros chat, qui doit jubiler à l'idée d'avoir de la compagnie tout le week-end et un bras rassurant pour dormir la nuit prochaine. Il me manque beaucoup. La semaine dernière, ma soeur et ma mère me l'ont amené à l'hôpital, mais il était tellement nerveux qu'il a passé les trois quarts de l'heure de sa visite caché sous le lit. C'était prévisible.

Voilà pour les nouvelles. Mon propos du jour est plus important. Alors, voici :

Le plan divin

Je vous ramène à deux chroniques écrites plus tôt ces dernières semaines : Dans la foi, rien n'est impossible (le 18 septembre, le matin même de mon hospitalisation imprévue) et Dans l'éternité, il n'est pas trop tard (le 6 octobre). Dans mon esprit, ces deux chroniques s'inscrivaient dans une série de trois, et la troisième avait pour thème Laisse Dieu décider. Je vous remets brièvement en contexte.

C'était dans la semaine qui suivait l'annonce dramatique de mon oncologue de Montréal qu'il n'y avait plus rien à faire (dont il est question dans la première chronique de cette trilogie). Inutile de dire que je cherchais désespéremment des sources d'espoir, car ça ne se pouvait pas que j'en sois réduite à accepter banalement la mort après tous les efforts déployés au cours des quatre dernières années. Il fallait que je trouve une nouvelle piste, ou que je retrouve le levier de l'espoir.

Je m'accrochais à tout message inspirant, dont à ceux que je recevais quotidiennement de l'auteur Marianne Williamson déjà citée dans les pages de ce blogue (voir le site Oprah.com pour la retrouver à titre de collaboratrice). Dans le premier, elle disait que Dieu est grand et que dans sa grâce, rien n'est impossible. Dans le deuxième, elle parlait d'éternité et assurait qu'il n'était pas trop tard pour un miracle. Dans le dernier, elle nous invitait à se soumettre au plan de Dieu, car nous, dans notre petit univers, nous n'avions aucune idée de l'ensemble du plan. C'est comme un grand puzzle de plusieurs milliards de pièces : nous connaissons notre petit morceau et les quelques pièces autour de nous, mais nous n'avons aucune idée de se qui se trame à plus grande échelle ni comment nos décisions peuvent aller influencer notre vie dans un coin inconnu de notre être.

Voyage au Pérou

Je cherchais bien à savoir comment Dieu pouvait bien orchestrer les choses autrement qu'à ma façon. J'imagine qu'on est tous comme ça, car on se croit maître de notre destinée. Je tentais de suivre les signes pour comprendre le plan divin et mon rôle spécifique dans ça. Et je sentais que ç'avait un lien avec mon voyage imprévu au Pérou.

D'abord, je ne trouvais personne pour m'y accompagner, même si certains de mes amis inquiets m'encourageaient à m'y rendre (je dois, par ailleurs, admettre que mes proches étaient morts de peur à me voir partir comme ça sans garantie). J'avais demandé à quelques-unes de mes amies proches, sans succès. Puis, j'ai lancé le message à plus grande échelle en me disant qu'il en revenait sans doute de choisir pour moi la personne qui m'accompagnerait.

J'avais bien une occasion de voyager avec mon thérapeute qui s'y rendait justement pour un an avec sa famille dans les jours qui suivaient, mais il n'y avait pas de place à bord du même vol que lui. Et puis, faut dire qu'il en avait déjà plein les bras. Bon, que me restait-il d'option ?

Le jeudi 17 septembre, j'ai commencé à magaziner un billet d'avion qui offrait de bonnes conditions de vol et je l'ai mis en réserve pour deux jours (sans obligation), le temps que je poursuive ma recherche d'une accompagnatrice.

Le vendredi 18 au soir, je suis hospitalisée d'urgence pour une subocclusion intestinale sévère.

Les premiers jours, je n'avais que le Pérou en tête me disant qu'il s'agissait de ma dernière chance de m'en sortir vivante. Je voulais qu'on se dépêche à me débloquer pour que je puisse poursuivre mon projet de voyage. J'ai parlé à mon thérapeute le 23 pour lui donner des nouvelles qui empiraient de jour en jour. Il s'inquiétait pour moi, car il me voyait glisser sur la pente du désespoir. Puis, il me ramène à Dieu comme il peut.

Le vrai message de Dieu

Après avoir pris le temps d'observer et de réfléchir objectivement sur les événements entourant mon impossibilité à faire le voyage en raison des obstacles qui ont été mises sur mon chemin, j'ai compris que je ne devrais ABSOLUMENT pas faire ce voyage dans les conditions qui étaients présentes à ce moment-là. Autrement dit, je m'apprêtais à partir à l'aventure avec qu'une seule idée en tête : me rendre là-bas pour être soignée au plus vite. Je ne tenais aucunement compte des risques et des dangers que je courais. Ce n'est que plus tard que la réalité m'a frappée. Écoutez bien :

D'abord, je savais que je partais sans être assurée convenablement puisque les assureurs ne couvrent pas les problèmes qui surviennent en lien avec une condition de santé connue avant le départ. Ainsi, pour toute complication liée au cancer, j'étais laissée à moi-même.

Deuxièmement, je n'ai pris aucune information médicale sur les risques que je couraient à m'envoler avec une subocclusion sévère en formation.

(Je dois m'interrompre ici, car ma maman s'en vient me chercher. Je reprendrai sans doute lundi matin.)

Bon week-end ! On annonce du beau temps. Profitez-en bien.

vendredi 16 octobre 2009

L'arbre de l'espoir

Quelques nouvelles

L'espoir a dégringolé hier... Nous étions sur la bonne voie pour que je puisse tranquillement recommencer à manger des aliments solides, mais il y a eu une erreur à la cuisine. Les demandes de nourriture "molle tendre" ont mal été interprétées et je me suis retrouvée avec des repas beaucoup trop lourds pour mon estomac fragile réduit au régime liquide depuis plusieurs jours.

Je sentais bien qu'il y avait quelque chose de pas normal et je n'ai pas sonné l'alerte. J'avais faim, faut croire. Mais j'ai payé pour, car l'estomac a rejeté tout ce que j'avais avalé, tant au déjeuner qu'au dîner. Le docteur était découragée, surtout lorsqu'elle s'est aperçue de l'erreur.

Ceci m'a ramenée à la case départ, soit le droit de sucer des glaçons uniquement. Hier soir, j'en pleurais, car quand c'est comme ça, on n'est pas trop loin du tube dans le nez jusqu'à l'estomac, ce qui me forcerait à rester à l'hôpital encore quelques jours. Moi, je compte beaucoup sur le week-end pour sortir, car ça fait maintenant deux semaines que je n'ai pas eu l'occasion d'aller voir mon minou et dormir dans mon lit.

Il me reste aujourd'hui pour me reposer très bien et tenter de retrouver le moyen de m'alimenter au moins de liquide. Je prie le Ciel pour que ce miracle se produise.

Un cadeau extraordinaire d'espoir

Comme vous savez, ma mission est de répandre l'espoir à travers l'expérience difficile que je traverse. Et c'est le but premier de ce blogue. Cette semaine, j'ai reçu la visite de deux amies d'enfance qui ont su me réalimenter en espoir grâce à un cadeau magnifique. Je vous en parle :

C'est une magnifique boule de verre soufflé qui renferme un arbre. La boule elle-même est en verre clair, ce qui nous permet de voir l'arbre à l'intérieur, et elle a des touches de couleurs variés. Y est attachée une petite carte qui la présente. Voici ce qu'on peut y lire :



"L'arbre de l'enchantement - sentiments

Exprimez vos sentiments pour un être cher avec une collection de superbes ornements en verre. L'amour, l'espoir, la paix et la joie sont comme des arbres qui poussent naturellement, parfois avec un optimisme débridé. Partagez ces sentiment avec une personne qui vous est chère."

puis, sur l'autre volet de la carte :


" L'arbre de l'espoir

L'espoir est essentiel à la croissance et nous donne le courage d'aller de l'avant lorsque nous traversons l'adversité. Tout comme un arbre qui grandit malgré des conditions parfois difficiles, l'espoir nous élève au-dessus des obstacles de la vie. L'Arbre de l'espoir nous rappelle que rien n'est jamais vraiment perdu, aussi longtemps que nous gardons de l'espoir."


Cette boule est tellement magnifique que je l'ai prise en photo pour pouvoir vous la montrer, mais je dois aller chez moi pour pouvoir la mettre en ligne.

Le sens profond de ce cadeau

Mes amies ont compris le message que je m'efforce de véhiculer jour après jour par mon combat et mes écrits. Et elle ont surtout compris que celle qui sème à tout vent peut parfois manquer de graines et avoir, à son tour, besoin d'être nourrie d'un espoir renouvelé. C'était mon cas lorsque Liliane et Linda sont arrivées avec ce cadeau du coeur.

Liliane a tout de suite pensé aux boules de lumière sacrée que j'avais moi-même créées et distribuées à Noël passé avec mon conte de bons sentiments. (Lire Un conte de Noël en cadeau paru le 19 décembre 2008 pour en savoir plus.)

Gardons espoir ensemble et prions sans relâche. Dieu répondra.

Bonne journée !

mercredi 14 octobre 2009

Repos complet

Je prends une petite minute pour vous donner des nouvelles de mon état. Je suis au repos complet puisque mes réserves sont complètement vidées suite à la série de traitements de radiothérapie subis la semaine dernière, conjugués à la formation et au traitement d'une nouvelle subocclusion intestinale.

La radiothérapie m'a jetée par terre et la subocclusion a occasionné des problèmes digestifs qui ont forcé les médecins à interrompre tout nouvel apport de nourriture solide pendant quelques jours, le temps que les choses rentrent dans l'ordre.

Au travers de ces problèmes de santé, il y a les nombreuses visites (je ne veux pas me plaindre d'en avoir trop, car beaucoup de gens en ont trop peu, mais ça épuise lorsque la forme n'y est pas) et les appels téléphoniques qui demandent également de l'énergie. N'oublions pas les douleurs qui viennent gruger leur part d'énergie et les nuits parfois perturbées par celles-ci ou encore par les angoisses et les pensées qui nous trottent dans la tête.

Vendredi, ça fera un mois que je suis ici et ma patience commence à s'effriter. Celle de gros chat aussi, j'imagine. L'hiver s'annonce avec des gels de plus en plus sévères la nuit. L'automne passe trop vite, moi qui manque tout le meilleur de cette belle saison colorée de mille feux.

J'ai une très belle chronique en réserve pour vous qui s'intitulera L'arbre de l'espoir. Elle est inspirée d'un magnifique cadeau que j'ai reçu de deux grandes amies hier soir. Dès que je serai en mesure de trouver les mots (qui reviendront assurément avec la forme), je vous offrirai un texte des plus inspirants. C'est à surveiller.

Bon, je vous laisse là-dessus. Au plaisir de vous retrouver bientôt. Et encore merci d'être au rendez-vous avec vos encouragements de toutes sortes. J'apprécie sincèrement.

lundi 12 octobre 2009

Avis important aux sceptiques

Douloureuse prise de conscience

Hier soir, j'ai fait un mégaflash. J'étais couchée dans mon lit, toujours aux soins palliatifs de l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke, et je venais de recevoir la panoplie de médicaments et de calmants nécessaires à mon soulagement présentement : injections sous-cutanées pour la douleur et la nausée (j'ai quatre cathéters plantés dans les cuisses pour ça, une autre injection intraveineuse pour le Gravol contre les nausées et autres médecines administrées par les veines, une patche sur l'épaule pour la douleur, un suppositoire pour je ne sais plus quoi, des comprimés variés pris par la bouche encore pour la douleur et la stabilisation de l'estomac et du système digestif en général, etc.). J'ai l'air d'un arbre de Noël. Et pour couronner le tout, hier, on a dû me poser un soluté qui doit me suivre partout accroché sur un poteau qui date de 1930* et qui pèse trois tonnes -- ils veulent être bien certains que je ne me sauve pas -- et auquel je dois aussi penser à accrocher mon sac d'urine, car j'ai aussi une sonde pour aider ma vessie à se vider -- elle est devenue paresseuse, on en ignore toujours la cause.

Dans la prise de conscience qui m'a frappée hier au coucher, je me disais que ça n'avait pas d'allure d'être obligée de me soumettre à tout ça et je me demandais comment je ferais pour m'en débarrasser une fois rendue à la maison. Puis, j'ai revu en images tous les produits qui composaient mon programme de médecine naturelle (nutrition et suppléments alimentaires), élaboré spécifiquement pour mon cas par une naturopathe chinoise qui a une longue expérience, et j'en faisais l'inventaire thérapeutique : tel comprimé pour réduire l'acidité, tel autre pour maintenir la régularité intestinale, etc. J'en avais une vingtaine à prendre trois fois par jour, plus le matin, moins le soir. À cela venait s'adjoindre un plan de nutrition personnalisé composé d'aliments sains, biologiques et nutritifs adaptés aux particularités et aux contraintes de mon système digestif malade.

Et là, j'ai clairement reconnu l'efficacité de ce programme que j'ai suivi rigoureusement d'août 2008 à janvier 2009. À partir ce de moment-là, j'ai commencé à avoir un relâchement côté rigueur. Je commençais à être lasse de manger souvent la même chose, je reportais constamment la prise de comprimés -- ça devenait une tâche de tous les avaler à chaque repas -- et cela, je crois, s'expliquait par le fait que j'étais épuisée de la chimio qui se poursuivait sans arrêt depuis le mois de juillet précédent. En ce sens, mon niveau d'anémie s'aggravait et le taux de globules blancs chutait aussi. Nous étions en plein milieu de notre hiver québécois et je sentais que je manquais de support de mon entourage pour maintenir la rigueur nécessaire à la poursuite de mon plan de traitement alternatif (les gens préfèrent souvent nous voir manger ce que l'on aime plutôt que de suivre un régime sévère qui peut leur sembler ardu et restrictif).

Période éprouvante et découragement

J'étais un peu découragée. Et c'est dans cette période de fin d'hiver, entre janvier et avril, que la maladie a commencé à donner des signes de vigueur... en avril, les résultats du scan étaient décevants. Tandis que mon oncologue attribuait ces résultats à l'inefficacité de la chimio (à un certain moment, le corps s'y adapte, ce qui ouvre une porte à la progression de la maladie), moi je pouvais facilement pointer les lacunes de mon programme dans sa globalité (négligence au niveau nutritionnel et des suppléments, déprime hivernale, épuisement général du système immunitaire détecté dans les résultats d'analyses sanguines, vécu émotionnel plus difficile, etc.). Mon médecin en doutait, mais, moi, je savais. Le pire, c'est que je n'ai pas réagi avec toute la vigueur requise par le revirement subi que la situation nécessitait (j'étais sans doute encore un peu sceptique). J'ai plutôt choisi de m'appuyer sur un nouveau protocole de traitement de chimio en comprimés qui, j'en avais été avisée par l'oncologue, présentait peu d'espoir de guérison. On en attendait, à tout le mois, un ralentissement de la progression des masses.

Avancer quand même

Et puis, j'avais d'autres projets : celui de déménager en Estrie avec mon copain d'alors. Je me souviens très bien, en mai, j'étais encore très affaiblie par la série de 15 traitements de chimio reçus pendant plus de la moitié de l'année, je n'arrivais pas à faire mes boîtes. J'avais des projets, mais ma condition ne me permettait pas de les réaliser. Bref, je me suis fiée à une chimio douteuse plutôt que de reprendre du service dans mon programme de soins alternatifs qui avait déjà largement démontré son efficacité au cours des trois années et demi précédentes. (En mai dernier, j'ai abordé cette question dans quelques-unes des chroniques publiées alors. Je vous invite à les relire pour en savoir plus sur ce programme de guérison peu ordinaire.) Par ailleurs, je continuais de visiter mon ostéopathe chaque deux semaines. Ces visites aussi servaient à calmer ma conscience. (Je continuais à fermer les yeux sur ma négligence.)

Grand bouleversement

Début juin, c'est le grand déménagement. Comment j'ai fait, je ne le sais pas ? Tout ce que je sais, c'est que cette opération m'a propulsée dans un épisode de trois mois de "travaux forcés" qui ont aggravé ma négligence côté santé. Bien que je prenais fidèlement mes comprimés de chimio (cela apaisait ma conscience, encore une fois), je mangeais ce que je pouvais ayant beaucoup moins de temps pour la préparation des repas, je ne prenais plus mes suppléments alimentaires (notons que ces derniers pouvaient entrer en interactions négatives avec la chimio), je travaillais fort et dormais peu en raison des douleurs au dos qui s'accentuaient au fil des jours et des semaines (la maladie s'installait dans le dos). De plus, j'étais complètement déstabilisée par les nombreux mouvements de ma vie (lire Sérénité entre deux vies paru en juillet dernier pour plus de détails) et je vivais un stress émotionnel énorme lié aux conflits qui marquaient la fin de ma relation amoureuse.

Je me suis mise la tête dans le sable, car je n'avais ni le temps ni les conditions nécessaires pour respecter les très nombreuses exigences de mon plan de guérison. Et, dans cet état de survie que j'avais moi-même provoqué, je me disais : "advienne que pourra", justement parce que j'étais en survie et que je ne voyais vraiment pas comment je pouvais m'en sortir autrement qu'en mettant les bouchées doubles pour retrouver rapidement une stabilité de vie essentielle au retour de l'harmonie dans ma vie.

Quand, enfin, j'ai eu complété (à 80%) mon installation dans mon nouveau chez-moi au bord de la rivière, j'ai reçu le triste verdict de l'oncologue : "Il n'y a plus rien à faire. Nous en sommes rendus aux soins palliatifs." Il a prononcé ces mots non sans un certain trémolo dans la voix.

Beau jeu pour la maladie

"Merde, je me suis faite avoir ! La maudite, elle m'a eue !" fut ma réaction profonde et intime. Et la prise de conscience a débuté. Mais il me restait encore une carte dans mon jeu : un voyage au Pérou (dont je vous ai déjà glissé un mot dans une chronique précédente) sur invitation spéciale de mon thérapeute pour recevoir des soins d'une médecine ancestrale composée de traitements d'ostéopathie, de concoctions de plantes et autres méthodes que j'ignore. J'étrais prête à partir lorsque la sub-occlusion intestinale m'a forcée à plutôt me rendre à l'urgence en ambulance. "Merde, elle m'a encore prise de court, la maladie !"

Puis, une fois rendue ici, j'ai réalisé que j'avais été avalée par un système de médecine traditionnelle qui soigne à sa façon à l'aide de produits chimiques de toutes natures et qu'une fois rendue dans ce système-là, j'aurais beaucoup de mal à retourner à mes méthodes alternatives. Les médecins me suivront de près et s'assureront que je prenne mes médicaments et que je leur fasse rapport régulièrement.

Hier soir, j'ai tout vu ça et j'ai enfin pu reconnaître que tous les produits naturels que j'ingurgitais chaque jour jouaient effectivement un rôle crucial dans le maintien de ma condition et surtout dans mes espoirs de retour à la santé. Pourquoi avoir douté ? Parce que, je crois, les produits naturels n'agissent pas aussi rapidement que les médicaments chimiques. Il nous est donc moins facile de faire des liens entre le fait de les prendre et le soulagement de nos divers maux. Ceci s'ajoute, bien sûr, à tous les mythes et fausses idées qu'on entretient à l'égard des médecines alternatives et produits naturels.

La preuve est faite

Ma pénible expérience démontre clairement que tous les efforts que j'ai déployés au fil des quatre dernières années dans mon programme de santé, dans ma recette à moi, ont donné des résultats. Pourquoi ai-je dû me rendre jusqu'ici pour en être certaine? On parle parfois d'autosabotage. C'est possible que dans l'épuisement général, on se laisse aller aux forces négatives qui nous habitent et qu'on laisse les "mauvaises langues" influencer nos choix. Car, admettons-le, lorsqu'on s'engage sur une voie nouvelle, à contre-courant des façons de faire habituelles, on a besoin d'énormément de courage et de force de caractère pour atteindre notre objectif.

Un jour à la fois

Pour répondre à la question que je me pose, à savoir comment je ferai pour retourner à mes propres avenues de guérison, je dois prendre les choses un jour à la fois. D'abord reprendre la forme (d'ici un jour ou deux) pour me débarrasser de mon poteau en me remettant à manger normalement, puis sortir d'ici pour retrouver mon environnement bienfaisant au bord de la rivière (et réentendre le ronronnement de mon fidèle compagnon qui m'attend avec impatience). Ensuite, je verrai quels sont les médicaments qui me seront prescrits pour la suite et je discuterai ouvertement avec mes médecins afin d'arriver à faire une transition qui ne nuira pas à ma condition.

Sur le chemin de la guérison

C'est certain que les remords et les regrets veulent pointer et venir me tourmenter. Je devrai donc lutter fortement pour les chasser, puisque si je crois vraiment à la vie, j'ai beaucoup à faire. En effet, dans ce "mouroir" où je me trouve (ne nous le cachons pas), la vie est très fragile et l'espoir se mesure au compte-gouttes. Je m'efforcerai de maintenir un environnement joyeux (grâce notamment aux fleurs qui embellissent ma chambre), à me recueillir dans mon coeur où Dieu m'attend pour m'accompagner sur le chemin de la guérison.

Cette chronique est longue, mais très importante. Merci d'avoir pris le temps de la lire.

Bonne journée ! Profitez bien du soleil qui est revenu ce matin.


*Je viens d'apprendre que le fameux poteau qui me transporte mon soluté est neuf !!! Il est en fonte pour plus de poids au sol, car les autres plus modernes tombaient. Eh bien !

vendredi 9 octobre 2009

La vie comme un tricot

Ici, aux soins palliatifs, on trouve beaucoup d'espoir affiché ici et là sur les tableaux fixés aux murs. J'ai mis la main sur un texte bien joli et très inspirant qui, je crois, peut nous permettre de faire la paix avec notre chemin de vie. Le voici :



La vie comme un tricot

La vie est comme un tricot.
Dieu nous donne la laine et les aiguilles.
Il nous dit : "Tricote de ton mieux une maille à la fois."
Une maille est une journée sur l'aiguille du temps.
Dans un mois : 30 ou 31 mailles ; dans dix ans : 3650 mailles.
Quelques-unes sont à l'endroit, d'autres sont à l'envers.
Il y a aussi des mailles échappées, mais on peut les reprendre.
Que de mailles manquées !
La laine que Dieu m'a donnée pour tricoter ma vie est de toutes les couleurs :
grise comme mes doutes,
verte comme mes espérances,
rouge comme mes affections,
bleue comme mes désirs,
blanche comme mon don total à celui que j'aime.

Seigneur, donne-moi le courage de terminer mon tricot,
Afin que tu le trouves digne de l'exposition éternelle des travaux des humains.



Créer des miracles


Comme vous savez, je suis dans un épisode de bilan et de réconciliation qui me permettra de retrouver la paix par rapport à ma vie (Lire Dans l'éternité, il n'est pas trop tard paru plus tôt cette semaine). Et dans ce processus qui tient lui-même du miracle, car il nous amène au-delà de nos limites souvent fixées par l'ego (le fauteur de troubles, comme j'ai tendance à le qualifier), j'ai fait un contact avec mon vieil amour pour tenter d'effacer de vieilles blessures et retrouver l'harmonie intérieure avant de partir. Eh bien, il semble qu'un miracle soit sur le point de se produire.

Je ne vous en dit pas plus pour le moment. (Je sais, Linda, chère belle-soeur, que tu ne seras pas heureuse de devoir attendre quelques jours pour en savoir plus... peut-être seras-tu tentée de me donner un coup de fil pour satisfaire ta curiosité !!!)

Je vous dis seulement de continuer à croire aux miracles tout en étant conscient qu'ils se produisent souvent à partir d'un mouvement initié par nous. C'est seulement quand on fait d'abord un pas en avant que Dieu peut faire les suivants, car c'est ainsi qu'Il comprend que nous sommes prêts à lui ouvrir la voie.

Merci d'être là avec moi pour vivre tous les bouts difficiles, mais aussi les moments divins. Préparez-vous; le poil vous dressera sûrement sur les bras.


jeudi 8 octobre 2009

Grosse journée

Hier, c'était une très grosse journée. Après avoir fait ma toilette matinale et m'être habillée "en civil" (j'ai mis de côté ma jaquette d'hôpital), j'ai reçu la visite de ma notaire, question de revoir mes dernières volontés en matière de legs et de légaliser tout ça avant qu'il ne soit trop tard. J'avais demandé à ma mère d'être présente pour me soutenir dans cette étape importante et j'étais contente de la savoir à mes côtés.

Contact spécial

La femme notaire que j'avais choisi a été sélectionnée seulement à partir de son nom sur une liste de notaires figurant sur le site de la Chambre des notaires du Québec. À mes yeux, ils étaient tous pareils, car je ne les connaissais pas du tout, mais je me suis laissée guider par mon intuition. Je voulais faire affaires avec une femme d'abord, puis j'y suis allée avec celle qui portait le même nom de famille que ma mère.

Lorsqu'elle est rentrée dans la chambre, je l'ai tout de suite aimée. Elle était élégamment vêtue, bien coiffée et avait un air des plus sympathiques. Je ne m'étais pas trompée. Puis, question de mieux nous connaître, elle s'est intéressée à mon parcours. Je lui ai fait un bref résumé de mon cheminement de guérison depuis quatre ans en mentionnant les aspects touchés par mes nombreuses démarches : physique, émotionnel, mental et spirituel. Je lui ai précisé que malgré les sombres pronostics des médecins, je croyais toujours en la possibilité d'un miracle et que ça faisait vraiment bizarre de préparer ma sortie tout en continuant d'espérer vivre.

Sur ce, elle m'a dit qu'il s'agissait pour elle de la preuve d'une grande évolution spirituelle, d'être capable de se détacher de tous ses biens matériels et d'envisager la mort tout en continuant de vivre pleinement. Et ces démarches bien terre-à-terre me permettront ensuite de me sentir totalement libre pour préparer mon âme à rejoindre l'autre monde : retrouver l'harmonie et la paix par le pardon et les réconciliations.

Avant de partir, elle m'a offert un gros câlins rempli d'énergie. J'étais un peu surprise, mais maintenant convaincue que j'avais fait le bon choix.

Première expérience en radio

Non, non, je ne me lance pas dans une nouvelle carrière d'animatrice radio ! C'est plutôt que j'ai reçu mes premiers traitements de radiothérapie hier après-midi : un pour le dos et un pour le bassin. J'étais allée jeudi dernier rencontrer le radio-oncologue et vendredi, j'avais reçu une première séance de marquage avec un scan. Mardi, c'était une deuxième séance de marquage et hier, enfin, les premiers traitements. J'en aurai six en tout sur cinq jours. Hier, la séance a duré toute une heure en salle de traitement, ce qui est beaucoup, selon ce qu'on me dit.

On m'avait prévenu que dans les 24 à 48 heures suivants les premiers traitements, il y avait de bonnes chances que la douleur soit amplifiée, donc de rester tranquille. Eh bien, dès mon retour dans ma jaquette d'hôpital, les douleurs ont émergé et ce n'était que le début d'une longue soirée de souffrances très intenses à plusieurs endroits en même temps. Calmant par dessus calmant, je souffrais atrocement.

Visiteurs inconscients

Et il y avait une famille de visiteurs dans la deuxième chambre à côté qui se croyait en party. Même ma porte fermée, je les entendais parler fort et rire à travers les murs. Certains oublient qu'ils sont dans un hôpital où il y a des gens malades. Ils n'ont aucun respect pour la souffrance des autres. J'ai dû me choquer en disant aux infirmières que si elles n'allaient pas les avertir, je le ferais moi-même. Elles ont compris mon point et la fête s'est terminée brusquement. Tant mieux.

Bonne nuit

Après tous ces calmants et un léger somnifère, j'ai réussi à passer une bonne nuit, mais je me suis réveillée très tôt, comme il m'arrive souvent, toute en sueurs, sans autre envie de dormir. J'ai donc sorti mon ordi pour vous donner des nouvelles fraîches de mes aventures en milieu hospitalier.

La suite

J'ai deux autres rendez-vous prévus aujourd'hui et demain en après-midi. Il semble que ça se poursuivra samedi et dimanche, mais j'attends toujours confirmation. Si c'est le cas, je ne pourrai sortir ce week-end pour aller retrouver mon gros chat. Je tenterai toujours d'avoir des congés d'une demi-journée pour pouvoir changer d'air et vaquer à quelques occupations faciles.

Après cette série de traitements, les douleurs devraient diminuer de façon substantielle, nous permettant ainsi de réduire la quantité d'anti-douleurs, ce qui aura un effet bénéfique sur les autres aspects de la médication (constipation, etc.), et je pourrai sans doute poursuivre ma vie presque normalement avec un bon suivi d'un médecin de famille et d'une infirmière qualifiée du CLSC. Je me croise les doigts.

Espoir renouvelé

Bien que personne ne parle de guérison ici, seulement de soulager la souffrance, je continue d'espérer en une intervention divine. Pendant mes séances de traitements, je prie Dieu et la Sainte-Vierge de m'accompagner et de faire en sorte que le laser ne fasse pas que réduire les masses, mais qu'il les détruise complètement. C'est le nouvel espoir de guérison que j'ai trouvé à travers les méandres de ce séjour triste aux soins palliatifs.

Lever de soleil tardif

Je termine cette chronique à 5h30 et il fait encore noir. J'espère qu'il fera beau. Je vous souhaite une belle journée ensoleillée dans votre tête et dans votre coeur.

mardi 6 octobre 2009

Dans l'éternité, il n'est pas trop tard

Tout comme chaque journée commence par un lever de soleil aux couleurs différentes et aux fraîches odeurs de renouveau, dans l'éternité du moment présent, il n'est pas trop tard pour accueillir un miracle, car dans la dimension divine, le temps tel qu'on le connaît ne compte pas. Dieu est présent à chaque instant dans mon coeur et il connaît mes besoins. Nul besoin de m'inquiéter :
"Le Père connaît mes besoins, et je me tiens en ce lieu en position de témoin, non pas en priant pour des occasions bonnes de se révéler demain, mais en étant assis tranquillement dans cette atmosphère de l'Ame, et en regardant les occasions bonnes venir à moi. De même que les rivières coulent vers la mer, obéissant en cela à quelque loi de Dieu, normale, naturelle pour elles, qui est de se mélanger à la mer et de nourrir ses vastes étendues, ainsi il est normal, naturel, que la grâce de Dieu vienne en moi pour me nourrir. Cette grâce était jusqu'ici retenue par mes désirs, mes peurs, mes doutes et ma croyance en un Dieu séparé et distinct de mon être, qui ainsi ne connaissait pas mes besoins. Maintenant, je suis libéré de toute inquiétude, de toute préoccupation, et je suis témoin de la bonté infinie de Dieu." (Tiré de Joël S. Goldsmith, L'Art de la guérison spirituelle, éd. Astra, 1997, p. 260)

Le renouveau réside dans le pardon

Marianne Williamson, auteure célèbre et guide spirituelle, dans son enseignement du jour, fait remarquer que le renouveau réside dans le pardon. Elle précise que si nous voulons avoir une chance de recommencer à neuf, il nous faut pouvoir fermer la porte sur le passé grâce au pardon. Sinon, c'est toutes nos blessures et nos rancoeurs que nous traînons derrière nous et que nous perpétuons, par le fait même, dans notre futur, par ailleurs encore pur. Nous contaminons volontairement ou inconsciemment notre avenir de nos vieillies histoires simplement parce que nous n'arrivons pas à pardonner et à laisser aller.

Dans cette nouvelle vie que j'espère de tout coeur, je n'ai nul besoin du passé qui m'a rendue malade. Et maintenant que je suis si près de la fin de ma vie, qu'est-ce qui m'empêche de fermer les pages du grand livre d'hier pour commencer de nouvelles aventures dans le livre d'aujourd'hui et de demain ?

Comment faire ? Cesser de considérer les événements de ma vie en pièces détachées, cesser de leur accorder tant d'importance. Ceci m'amènera à dresser un bilan général des situations pour en tirer les leçons utiles, faire amende honorable et pardonner. Je retourne à Dieu cette partie de ma vie pour qu'elle soit purifiée dans l'océan de son Amour infini. Et je reprends mon chemin le coeur léger, l'âme en paix, l'esprit joyeux tourné vers demain. Que vais-je faire de ma vie demain ? C'est tout ce qu'il me faut savoir car hier est déjà loin derrière.

Le pardon est ainsi une grande source de rédemption et de libération.

Ceci nous rappelle que dans le miracle, il y a une grande part de nous, car il se manifeste à partir du moment où l'on accepte enfin de regarder une situation d'un oeil neuf et de plonger dans l'Amour divin afin de s'abandonner dans un lâcher prise aussi effrayant que libérateur.

Petit matin tranquille

Réveil aux aurores

Ce matin, j'ai été réveillée à 4h30 par la douleur à la fesse droite. La maudite ! C'est toujours la même douleur qui vient me harceler et m'enlever tous mes moyens. À partir d'un petit point au centre de la fesse où j'ai la sensation d'avoir une pointe de couteau piquée bien profondément, la douleur descent derrière la cuisse comme une ligne de feu et peut même monter dans le dos. L'autre nuit, j'ai eu besoin de quatre doses de calmant pour la faire taire. J'étais réveillée à chaque heure puisqu'en plus, je souffrais de reflux gastriques. Et ces derniers m'ont obligée à dormir avec le haut du corps incliné à 45 degrés. Inutile de vous dire qu'au matin, je n'étais pas ici... encore droguée par les nombreuses doses de calmant, je voyagais au pays de la lune.

Ce matin, par contre, je me sens en forme, même si mon réveil s'est fait assez tôt. Je suis en forme et je suis excitée en même temps, car je peux maintenant communiquer avec vous plus facilement. (Lire ma chronique d'hier pour plus de détails.) Ma soeur a trouvé une solution à mon problème de carnet d'adresses : elle a retracé un vieux message que j'avais envoyé à une longue liste de personnes (c'était un message où j'avais omis de cacher les adresses courriel comme j'ai l'habitude de le faire par souci de confidentialité) et dans lequel je peux retrouver les adresses dont j'ai besoin. Youppi !

Ainsi donc, réveillée par le mal, j'ai commandé une dose de calmant. L'infirmière s'est exécutée rapidement, car il semble que ce soit une nuit tranquille aux soins palliatifs, et elle m'a souhaité de me rendormir rapidement pour finir ma nuit. Mais non, j'étais bien réveillée et si enthousiaste à l'idée de pouvoir vous écrire que j'ai choisi de me lever sur l'heure. Je me suis dirigée à la cuisine pour me préparer un bon café (après deux semaines de café d'hôpital, je me suis équipée avec un bodum et un pot de café) et prendre des fruits dans le frigo. Ce rituel consiste en l'un de mes petits plaisirs matinaux.

Puis, j'ai branché mon ordi et j'ai commencé à vous écrire sur cette page. J'ai d'abord pu mettre en ligne la chronique écrite hier, car au moment de l'écrire, le site Blogger connaissait des problèmes de connexion et refusait d'enregistrer mon texte. Heureusement, j'ai pris la précaution de l'enregistrer dans une page Word que j'ai pu retrouver ce matin. C'est pourquoi vous avez deux chroniques à lire aujourd'hui.

En plus, je savais que j'avais retrouvé plusieurs adresses courriel et que j'avais maintenant la possibilité de répondre à certaines personnes. Je suis donc enlignée ce matin pour faire de la correspondance, si ma fesse veut bien collaborer... la position assise, elle n'aime pas beaucoup ! Vous n'aurez pas de photos, par contre, car mes images sont dans mon ordi à la maison.

Voyage au Pérou

Bon nombre d'entre vous savez que je me préparais à aller au Pérou lorsque je suis rentrée d'urgence à l'hôpital le 18 septembre dernier. Je regrette beaucoup de n'avoir pu faire ce voyage, car j'y fondais beaucoup d'espoir de guérison. Mais la vie nous envoie souvent des messages à travers les événements qui composent nos vies.

Curieusement, c'est par l'entremise de mon neveu Carl, dont je vous parlais hier, que je vivrai ce voyage. Âgé de 16 ans, il partira bientôt, le 23 octobre, je crois, avec sa classe pour aller y vivre une expérience humanitaire au sein d'une famille péruvienne. Pendant deux semaines, il connaîtra une autre réalité et pourra certainement contempler de magnifiques paysages. Il m'a promis d'avoir une pensée spéciale pour moi lorsqu'il se trouvera en terre du Macchu Picchu à plus de deux mille mètres d'altitude. Je l'accompagnerai en pensées et espérerai son retour avec impatience.

Une bien bonne journée

En terminant, je vous souhaite une bien bonne journée. Moi, je dois me rendre en taxi au CHUS Fleurimont ce matin pour un traitement de radiothérapie dans le dos. Ceci devrait contribuer à faire diminuer les douleurs les plus intenses, et donc à réduire les doses de calmant requises pour soulager mon mal. J'ai hâte.

Revenez me voir et écrivez-moi un petit mot, car isolée que je suis dans ma chambre d'hôpital, ces contacts électroniques me procurent beaucoup d'énergie et de joie.



lundi 5 octobre 2009

De belles consolations

De retour sur la planète Internet

Je viens juste d'être connectée à l'internet depuis ma chambre d'hôpital grâce à la générosité de mon frérôt qui m'a prêté un portable et aux bons services que nous obtenons aux soins palliatifs de l'Hôtel-Dieu. Une déception, cependant : je n'ai pas tous les courriels qui sont rentrés à la maison auxquels j'aurais souhaité répondre et je n'ai pas non plus ma boîte de contacts. Pour y avoir accès, je dois, à partir de la maison, exporter ces informations sur une clé USB et les importer dans le portable à l'hôpital. Je ne sais pas si je serai capable de le faire par moi-même, mais j'ai une bonne ressource qui pourra m'aider : mon neveu Carl qui est pas mal fûté côté informatique. Alors, dès mon prochain congé, je me chargerai de tout ça.

En attendant, je peux toujours communiquer avec vous via ce blogue auquel, je constate, plusieurs sont des fidèles lecteurs et lectrices. Vous saurez donc que je suis toujours active et intéressée à garder le contact.

Quoi de neuf ?

Depuis ma dernière chronique, datée du 30 septembre, beaucoup de choses se sont passées de mon côté. J'aimerais bien vous dire que c'est tout du positif, mais ce n'est pas le cas. Je vous épargnerai, cependant, les détails de mes aventures dans le cadre de mon hospitalisation. Tout ce que je peux vous dire, c'est que les choses évoluent rapidement et que, dans ce contexte, j'ai de grands, grands lâcher prise à faire, car il est de plus en plus évident que les solutions médicales ne me sauveront pas. Elles peuvent à tout le moins me soulager, et je dois dire qu'ici, aux soins palliatifs, le personnel est des plus dévoués pour répondre à nos moindres désirs et soulager nos malaises fréquents.

Le miracle espéré

Ce matin, j'ai enfin accepté que ma lutte a été menée jusqu'au bout, et qu'à partir de maintenant, seule une solution divine pouvait me garder en vie, car je suis épuisée. Je m'en remets complètement à Dieu pour la suite des choses. Voici ce qui m'a permis d'arriver à ce lâcher prise:

"Puisque le vrai miracle est notre union à Dieu par la compréhension de sa volonté pour nous, la guérison extérieure n'est pas requise. Elle peut survenir, et peut-être pas. Nous pouvons être guéris ou non de notre maladie. Le vrai miracle est dans notre abandon à la vie telle qu'elle est. Lorsque nous sommes en paix et dans l'acceptation de notre vie, le miracle de l'amour de Dieu se répand dans notre coeur." (Tiré de Paul Ferrini, Le Silence du coeur -- Réflexions de l'Esprit Christique tome 2, éd. du Dauphin Blanc, 2008, p. 165)

De belles consolations

Dans l'épreuve de la maladie, comme dans d'autres j'en suis certaine, il y a de belles consolations. Parlons de la bonté de mes amies dévouées qui viennent prendre soin de moi le week-end. Il y a eu Lyne, Richelle, Susan et Nelly qui m'ont accompagnée dans mes sorties pas toujours sans soucis. Elles préparent des repas, font du lavage, des courses pour moi et sont toujours prêtes à me porter secours au besoin, même au beau milieu de la nuit. Je découvre en elles, même si je les connais depuis très longtemps (20, 30 et 40 ans), des soeurs d'une grande générosité et je les aime encore davantage.

Je ne pourrais passer sous silence également le soutien dévoué et constant des membres de ma famille : ma maman qui va prendre soin de mon gros chat abandonné tous les jours et qui me visite régulièrement à l'hôpital en m'apportant les choses qui me permettent de rendre mon séjour plus agréable. Il y a aussi ma soeur de Montréal qui se précipite à ma rencontre au moindre signe de ma part et mon frère aussi qui, malgré son emploi du temps très chargé, se rend disponible dès que je manifeste un besoin particulier. Merci du fond du coeur à vous tous.

L'automne à ma fenêtre

Avant d'entrer précipitamment à l'hôpital, je planifiais une petite escapade dans Charlevoix, ma région préférée, pour pouvoir mieux admirer les couleurs de l'automne. Le paysage charlevoisien n'a pas son pareil en la matière. Malheureusement, j'ai dû me résigner à voir changer les couleurs à partir de la fenêtre de ma chambre. Et chaque fois que j'avais un congé temporaire pour retourner à la maison et tenir compagnie à mon pauvre chat abandonné, je n'allais pas bien. Je devais rester à la maison pour soulager mes maux de toutes sortes. L'automne me passe sous le nez effrontément.

Mais je me surprends à contempler ce paysage, perdue dans mes pensées et j'aime ça.

L'espoir dans une étincelle de vie

Cette chronique improvisée se veut un petit bonjour en passant pour vous dire que je tiens toujours le coup et que je garde espoir, et ce malgré toutes les mauvaises nouvelles que je reçois jour après jour, car dans l'éternité, il n'est jamais trop tard pour un miracle. (Je vous reviendrai sur cette notion.)

Merci du fond du coeur

Dans mon excitation d'être à nouveau branchée, j'allais presque oublier de vous remercier du fond du coeur pour tous vos messages d'encouragement et les commentaires inspirants que j'ai pu lire sur mes plus récentes chroniques. Vous êtes très importants pour moi, surtout en ces temps plus difficiles. Merci, Merci !

Je vous envoie une pluie de bénédictions.