jeudi 24 décembre 2009

L'envol

Josée s’est envolée ce mardi 22 décembre 2009 à l’hôpital Hôtel Dieu CHUS de Sherbrooke suite à son courageux combat contre le cancer.
Nous tenons à remercier tout particulièrement toute l’équipe des soins palliatifs pour leurs soins et leur dévouement extraordinaire, les auxiliaires bénévoles à qui nous devons la pensée qui suit et tous ses fidèles lecteurs et supporteurs.

¨Une personne chère ne nous quitte jamais!
Elle vit au plus profond de notre cœur
et pour la revoir…
iI suffit de fermer les yeux!¨


Josée est déjà confortablement installé au plus profond de nos cœurs et veillera, sans aucun doute, sur nous tous.

De plus, elle nous laisse en héritage ses plus belles pensées sur ce magnifique blog.

La famille sera heureuse de vous accueillir à la maison funéraire des Cantons 951, rue Haut-Bois Sud, Sherbrooke mardi le 29 décembre 2009 de 19 :00h à 21 :00h et le jour des funérailles le 30 décembre 2009 de 10 :30 à 11 :00h en l’église St-Roch, 2700 rue St-Roch à Sherbrooke.


Merci

La Famille.

vendredi 4 décembre 2009

Ouverture sur l'énernité.

Je pense à vous,mes chers amis, et je me trouve en assez bonne forme pour écrire un petit bonjour avec quelques nouvelles.

Les jours passent lentement, mais ils semblent toujours bien remplis de projets et de missions tous aussi importants les uns que les autres.

Je trouve l'énergie pour atteindre mes objectifs: une visite qui finira par être touchante, un échange surprenant qui atteindra le coeur d'un proche qui se laissera attendrir par la situation dans ce qu'elle dégage (paix,sérénité,lumière divine ). Même si nous n'entrons pas toujours dans des échanges très profonds le contexte dicte les propos et enrichit les contacts.

Il y a des jours où j'ai envie de reculer...je ne vous ai pas parlé de l'entonoir,non ? l'autre jour ,lorsque j'ai été en présence du prêtre, je lui disais qu'une de mes angoisses était liée au fait que je me dirigeais vers un entonoir, sans possibilité de retour. Il m'a alors tout simplement suggéré de la tourner de côté, au lieu d'avoir le sentiment de me diriger dans une ouverture qui rétrécit toujours, pourquoi ne pas se voir entrer dans une ouverture qui s'ouvre à l'infini ? Quelle belle image !
Bonne journée.

dimanche 29 novembre 2009

Chemin de croix

Deux trois mots ce matin pour vous donner signe de vie. Les derniers jours ont été difficiles. Le chemin vers la sortie se rétrécit de plus en plus et cela comporte bien des surprises, des mystères et des angoisses inattendues. (Lire mon commentaire ajouté ce matin sur ma chronique du 20 novembre à ce sujet.)

Je souhaitais compléter ma chronique du 17 novembre dans ces quelques lignes que je vais écrire. L'heure est au repos et surtout à me brancher très intimement à la Paix du Christ, car c'est là que se trouve le courage nécessaire pour franchir le dernier bout. J'ai remarqué, en effet, que la Paix, elle va et elle vient. Parfois, on sent qu'on y est enfin, puis les pensées viennent la troubler. Par exemple, lorsque tôt le matin au lit, on se met à faire un retour rapide sur sa vie et que les deuils surviennent.

Mes grands deuils

Ma rivière : après avoir finalement fait le grand saut de la ville vers la campagne, j'arrive à m'installer au bord de la rivière qui m'a vue grandir, mais je n'aurai pas le temps d'en profiter. Et le fameux grand jardin qui faisait l'objet de toutes mes fantaisies que je ne pourrai jamais réaliser.

Je n'oublierai certainement pas mon fidèle compagnon Kiwi qui devra apprendre à vivre dans un nouvel environnement avec une nouvelle maîtresse et même une petite amie plus jeune et plus enjouée. Peut-être que ça fera du bien à son bedon un peu trop volumineux. !

Et il y a l'appartement que j'ai tout aménagé à mon goût; l'appartement juste de la bonne taille pour pouvoir y travailler et m'amuser à tous mes projets de création qui, bien sûr, resteront en plan. Et ma voiture. (Lire ma chronique du 22 mai dernier à ce sujet.) Ça, ça me fait de la peine, car pour une fois que j'avais la voiture de mes rêves avec juste assez de luxe pour me sentir vibrer dans la dimension de l'abondance et profiter pleinement de la vie.

Et le plus importante, ce sont toutes les personnes aimées que je laisse derrière. Je planifiais une grande fête pour pouvoir tous les revoirs et les embrasser une dernière fois. Mais ça ne sera pas possible.

Prochaines chroniques

Je ne sais pas si je serai en mesure d'en publier de nouvelles, mais sachez que je pense à vous beaucoup et je sais que vous êtes avec moi dans cette dernière tranche de vie.

Que Dieu vous accompagne et qu'Il me garde pleine de foi et de paix.

vendredi 20 novembre 2009

Miracle à la bijouterie

Je dois vous raconter ma journée exceptionnelle d'hier en compagnie de mon amie d'enfance qui avait pris sa journée de congé pour passer du bon temps avec moi. Et la journée était parfaite, car le soleil était plein ciel et le temps était assez doux en cette fin novembre.

J'étais prête quand Richelle est arrivée. J'avais tellement hâte d'aller prendre l'air, il y manquait que le maquillage sur mon visage, mais ça, j'ai déjà oublié ça depuis plusieurs semaines. Elle a même été surprise de me voir en si bonne forme.

J'avais quelques projets précis pour profiter du temps précieux que mon amie de coeur (connue à 9 ans) m'accordait si généreusement. Mon premier stop était le Sushi Shop. Bien que je sois toujours restreinte à la diète liquide (avec mes fameux potages et autres petites permissions santé), moi, je m'accordais le droit incontesté d'un plat de sushi pour bien commencer cette journée. "Advienne que pourra !" Mais on m'a souvent répété que ce qui est consommé avec plaisir et gratitude profonde ne pouvait que faire du bien.

Après ce lunch divin, Richelle et moi nous dirigeons au centre commercial pour compléter les achats importants que je tenais à faire moi-même, car il s'agissait de présents offerts en souvenir de moi. Des cadeaux du coeur que personne d'autres ne pouvait choisir à ma place.

J'avais pris le soin de réserver une chaise roulante parce que je n'aurais jamais été capable de parcourir à pied les distances imposées par la grande superficie d'un centre d'achat, surtout quand on ne sait pas trop où on s'en va. (De toute façon, à 1,50$ l'heure, il ne valait pas la peine de s'en passer... pour 3$, nous avons roulé pour au moins 50$ !!!)

Alors, bien assise dans mon fauteuil peu confortable, je me laissais conduire allègrement sans me soucier de rien.

Richelle et moi rentrons dans la première bijouterie que nous rencontrons avec l'idée de regarder d'abord. J'avais plusieurs bijoux à acheter (au moins pour trois neveux et nièces). Pour la première, j'avais déjà un coeur en or en pendentif qui m'appartenait; il ne manquait maintenant qu'une petite chaîne. Achat facile et vite fait.

Pour la deuxième, j'avais clairement en tête un pendentif coeur qui s'avérait être un modèle réduit du coeur que mon amie avait reçu en cadeau de noce de son mari 20 ans auparavant. Comme il n'y a pas de hasard, c'est elle qui l'a repéré sur la deuxième plaquette de coeurs présentée par la vendeuse. Autre achat facile.

Maintenant, il restait mon filleul à qui je voulais offrir une belle montre. (Et en secret, il y avait son frère avec qui j'ai un vieux conflit qui perdure et j'avoue que cette situation me rendait très perplexe dans ce que j'étais en train de faire à la bijouterie.)

Je tiens dans mes mains une très, très belle montre qui me tente beaucoup. Elle est presque achetée. Puis, Richelle m'en montre une autre, toute aussi belle, mais différente. Le dilemme, bien sûr, laquelle choisir ?

Et c'est à ce moment précis que le miracle s'est produit : "Prends les deux." ont été les trois mots qui m'ont été soufflés doucement, mais clairement dans mon coeur par le Seigneur. (J'ai souvent parlé que mes inspirations divines venaient en groupe de trois mots simples et clairs. Eh bien, les voilà à nouveau !)

Sans grande surprise, j'ai obéi. La question d'argent n'en était même plus une. Je comprenais, par ce moment unique et saint, ce moment de grâce, que c'était la voie du pardon véritable.

Je dois ajouter que dans mon désir de réconciliation avec ce neveu, je lui ai déjà adressée une lettre ouvrant la porte au dialogue, mais cette démarche est restée sans réponse. Je sais qu'il m'aime, mais j'estime que c'est son ego qui le retient de faire le bout de chemin qui lui appartient de faire pour tout effacer.

Je le laisse aller à son rythme. Mais si, par malheur, il n'arrivait pas à temps, tout ce qui lui resterait de souvenir de moi, c'est une lettre qui n'a pas rempli sa mission. C'est un peu amer comme souvenir.

Mais quand le Seigneur m'a soufflé de prendre les deux, c'était clairement une commande de pardon : "Reviens, Michel, on oublie tout. Tu es de retour dans mon coeur au même titre que tes frères et soeurs. Et voici ton cadeau de bienvenue."

Dans mon lit le soir, mon coeur est comblé de joie profonde. Je suis convaincue que ce miracle n'aurait pas été possible, ou moins probable, avant ma rencontre spéciale d'hier avec le Seigneur dans le cadre du sacrement des malades.

jeudi 19 novembre 2009

Une belle rencontre avec le Seigneur mon Dieu

Hier matin, j'écrivais dans mon petit cahier : "Aujourd'hui, le sacrement des malades". Et j'enchaînais avec le texte suivant :

J'essaie de m'y préparer et je sens de la résistance. J'ai du mal à laisser aller ma vie de vivante pour apprivoiser la mort, l'autre vie qui m'attend. J'ai beaucoup de travail spirituel à faire, moi qui en ai tant fait jusqu'ici.

Je m'acharne sur des choses matérielles qui me reste à régler ou que je veux bien régler pour les autres. Maman me ramène au spirituel ; elle a raison.

J'ai peur de ce que me réserve la maladie : la grande faiblesse, la maigreur, l'incapacité totale, le lit constant. Je n'y suis pas encore, mais je m'y dirige rapidement. Et puis, on parle de semaines de vie qu'il me reste. Je ne voudrais pas que ce soit trop de semaines et je voudrais bien partir avant Noël pour éviter de trop grandes tristesses à ma famille.

Je trouve surréaliste cette situation; c'est-à-dire que je parte la première, moi la plus jeune de la famille, et dans ces conditions particulières. Cela représente aussi la grande frustration de tous les autres membres de cette famille qui s'expliquent mal le dénouement du sort de la vie. Il n'y en a pas d'explication. C'est comme ça, c'est tout.

Je regarde par la fenêtre; il va faire une très belle journée. J'ouvrirai ma fenêtre et j'aurai un peu de cet air frais d'hiver. Ce matin, je vais aller au bain puisqu'hier je n'ai pas eu le temps (j'avais beaucoup à faire avec ma belle-soeur). Dans l'après-midi, j'étais très fatiguée; alors, j'ai dormi beaucoup. En soirée, j'ai écouté les nouvelles et je me suis couchée assez tôt.

Je disais donc que je vais aller au bain tôt, puis je me reposerai, car, en après-midi, maman viendra me rejoindre pour l'administration du sacrement des malades par le prêtre de l'hôpital. J'espère que cela va m'aider à trouver la Grande Paix et à m'orienter davantage sur ma préparation spirituelle, car pour le moment, je sens de la résistance.

Ce matin, 19 novembre, voici ma page d'écrit :

La peur m'a accompagnée une bonne partie de la journée hier, jusqu'à ce que le prêtre arrive et me prenne la main, comme un frère qui me connaît depuis toujours. Avec un grand sourire chaleureux et un air rassurant, il m'a tout de suite demandé si j'avais trouvé la paix. On dirait qu'il avait deviné mes états d'âme. Je lui ai donc parlé de ma peur, puis, grâce à Dieu, il a trouvé les bonnes paroles pour m'amener sur le terrain de la foi.

Nous avons eu un long échange plein d'amour et d'espérance, puis le rituel a démarré, tout ça, en présence de ma mère. Nous étions trois à partager ce moment divin et ce fut vraiment d'une grande sérénité spirituelle.

Après, je puis dire que la Paix a fait son chemin jusqu'à mon coeur et un regain d'énergie et de vitalité a envahi mes veines.

Je suis très heureuse d'avoir vécu ce beau rituel religieux rempli d'Amour divin.

mardi 17 novembre 2009

Le précieux temps de la fin

4h a.m. le 17 novembre 2009 (à la plume dans mon lit)
Il est temps de dire au revoir

J'ai démarré ce blogue le 1er novembre 2007 sans tambours ni trompettes, juste pour partager mon vécu à travers l'épreuve du cancer que j'avais à porter. J'ai surtout parlé de la vie dans son infinité avec Dieu et je vous ai amenés à le connaître davantage dans sa dimension spirituelle, c'est-à-dire dans l'Océan d'Amour dans lequel il nous invite à chaque instant d'éternité qu'est le moment présent.

S'il est temps de dire au revoir maintenant, c'est que mon énergie me glisse trop rapidement entre les veines. Lorsque je suis sortie ce week-end pour me retrouver dans mon univers avec gros chat, j'avais peur. Dès que je me penchais pour ramasser quelque chose par terre, je n'étais pas capable de me relever seule ; mes jambes ne me supportaient plus. J'avais besoin d'un coup de main pour me relever. Rendue ici (à l'hôpital -- dans ma 8e semaine) lundi, ma formule sanguine a révélé un taux d'hémoglobine à 70. Faites le calcul (une femme normale en santé a un taux à 120 -125): c'est extrêmement bas. Ça veut dire, en quelque sorte, que toutes les bonnes choses que je mange maintenant pour nourrir mon corps (grâce aux bons soins de ma nutritionniste qui m'a fourni des potages et des soupes qui me permettent, avec la bénédiction du médecin de respecter mon régime liquide tout en évitant leur maudit bouillon de poulet trop salé) sont absorbées par le cancer qui s'en sert pour grossir et me gruger mes forces.

Mon docteur m'a expliqué qu'à cette étape, nous sommes proches de la fin. Et pour continuer d'avoir une certaine qualité de vie, j'aurai besoin de transfusions sanguines de temps à autres et énormément de repos. Ce n'est pas dans la pratique d'en donner en surdose, mais j'aurai droit à des doses au besoin. Hier, j'ai reçu deux culots de sang. Ça s'est bien déroulé, mais je vais voir plus tard de quelle façon, cela a affecté ma formule sanguine (le résultat donnera 96 en fin de journée. C'est très bien et je suis contente.)

J'interromps mon message ici pour ce soir, car il est déjà l'heure du dodo. Je reprendrai demain. (Message retranscrit sur l'ordi plus tard en journée.)

mardi 10 novembre 2009

Des jours très difficiles

Mon silence de la dernière semaine s'explique par des jours plutôt difficiles au niveau de ma condition de santé. Il m'a été impossible de sortir ce week-end pour retourner à la maison et prendre un peu d'air. J'en suis très peinée, surtout du fait que nous connaissons un superbe été des indiens (entre 9 et 12 degrés celsius) que je vis essentiellement de la fenêtre de ma chambre d'hôpital. Heureusement, j'ai une grande fenêtre qui s'ouvre suffisamment pour pouvoir bien aérer mon espace de vie et sentir l'air doux de l'extérieur.

Retour à la case départ

La semaine dernière, j'étais toujours en danger de subocclusion intestinale et la situation s'aggravait de jour en jour. Vendredi, mon docteur a dû m'annoncer des nouvelles très peu réjouissantes : pour éviter une péritonite (soit la rupture du petit intestin et les conséquences désastreuses d'une telle éventualité), nous devions absolument procéder à l'installation d'un "levine", soit l'installation d'un tube dans l'estomac en passant par le nez et la gorge. Inutile de vous dire combien cette intervention peut être pénible, particulièrement pour le fond de la gorge. Et, bien sûr, pas question de manger ou de boire quoique ce soit, car le tube empêche tout ingestion de nourriture. Seuls des cubes de glace sont autorisés pour pouvoir adoucir la douleur. Mais, il faut y aller molo avec la glace, car la quantité de liquide autorisée est, elle aussi, restreinte.

Après trois jours de ce calvaire, j'ai enfin pu être libérée de mon tube, bien que les résultats atteints après 72 heures étaient un peu moins concluants que ceux obtenus après les premières 48 heures. J'étais très, très heureuse de retrouver ma capacité de respirer librement et de parler sans en souffrir.

Une fois le levine retiré, nous reprenons à la case départ côté alimentation : régime liquide stricte, soit bouillon de poulet trop salé et sans nouilles, gelée à saveur de fruits (jell-o), thé vert. Rien pour ajouter un peu de graisse sur mon corps amaigri par ces nombreuses semaines passées à l'hôpital (j'en suis maintenant à ma septième). Mais, au moins, ça change des cubes de glace à faire fondre doucement.

Étapes 2 et suivantes

Dans le retour à une alimentation presque normale, il y a plusieurs étapes. L'étape 1 étant celle du régime liquide, la deuxième est celle de la nourriture molle : petit potage, pudding, thé. Ensuite, ce sera l'étape de la boule raide de pommes de terre avec la viande en purée (comme la purée pour les bébés). Bien que cette dernière puisse sembler un peu plus appétissante que les premières, il y a tout de même quelques problèmes de goût, car la viande en purée ressemble beaucoup à quelque chose de "sauceux", donc d'un peu soyeux et bon, mais c'est plutôt sec... mais c'est un certain progrès.

Un jour à la fois

Aujourd'hui, j'ai repris à l'étape 2, mais rien n'est gagné. Nous sommes très prudents dans l'évolution de mon régime, car déjà j'ai connu quelques inconvénients : reflux gastriques, douleurs épigastriques (au haut de l'estomac), etc. Enfin, l'objectif ultime est de faire en sorte que la fonction digestive et le transit intestinal reprennent leur activité normalement le plus rapidement possible, car c'est ce qui assurera le succès de tous nos efforts.

Des histoires croustillantes

Pour changer un peu des histoires sombres des derniers jours, j'ai quelques bonnes anecdotes à vous raconter. Dès que je le pourrai, je vous reviendrai pour vous faire rire un peu. Soyez au rendez-vous, car ce n'est pas tout triste à l'hôpital !

À bientôt !

mercredi 4 novembre 2009

Un carré dans un cercle

Le matin à l'hôpital, lorsque mon infirmière me demande comment je vais et que tout ce que je suis capable de répondre, c'est "bien" dans un flot spontané de larmes, elle me demande toujours : "Est-ce que tu te sens comme un carré qui essaie de rentrer dans un cercle ?" Et je trouve l'image tellement bonne que je réponds par l'affirmative en me remettant à pleurer de plus belle.

Ça se sent comment un carré qui essaie de rentrer dans un cercle ? Eh bien, ça se sent coincé, à l'étroit, mal quoi. C'est là que je commence vraiment à sentir ma vulnérabilité, ma fragilité. Et ma maigreur me renvoie l'image d'une femme malade qui a une longue côte à remonter pour reprendre le dessus sur l'ennemi.

Le message de la colère

Un après-midi la semaine dernière, j'ai eu la visite de la responsable du service des soins palliatifs. Elle s'est assise à côté de mon lit pour me parler en tête-à-tête. Sa première question était : "Josée, vis-tu de la colère ?" Je me suis mise à pleurer. Oui, je suis en colère, car la maudite maladie a pris le dessus pendant que j'avais le dos tourné cet été. (Vous vous rappelez ? J'étais occupée à déménager, peinturer, aménager, etc.) Je me suis faite avoir quand je pense à la chimio que j'ai pris pendant cette période-là qui non seulement n'a donné aucun résultat, mais elle m'a empêchée de poursuivre mon programme de médecine chinoise qui aurait très certainement pu ralentir les effets dévastateurs de cette maladie sournoise.

Je suis en colère aussi parce que j'ai ouvert une porte qui aurait dû restée fermée, car ça m'a fait perdre une quantité phénoménale d'énergie qui a, j'en suis sûre, permis à la maladie de s'installer encore plus profondément dans mes os et mon abdomen. J'ai mal évalué le risque que je prenais et j'ai perdu gros. Là aussi, je me suis faite avoir.


La "petite Josée" a de la peine

Sa deuxième question était : "Josée, as-tu de la peine ?" Et ma réponse spontanée fut aussi claire que la première fois : un flot de larmes s'est mis à couler.

Je me suis levée comme ça ce matin : incapable de ramasser mon sourire; les nuages étaient trop épais. Qu'est-ce qu'on fait dans ce temps-là ? Eh bien, j'ai décidé de ne rien forcer; d'accueillir le moment tel qu'il se présente. C'est une belle façon de prendre soin de moi.

C'est tout simplement plonger dans le moment présent et s'en faire l'observateur, le témoin. J'ai le goût de pleurer ? Je pleure. J'ai besoin de me refermer sur moi-même ? Je m'en donne la permission. Et je laisse le flot continu de pensées me traverser l'esprit sans tenter d'en attraper une au vol pour la ruminer; ceci ne ferait qu'alourdir ma peine. Mais s'il y en a une qui me suggère que je me sens inutile présentement dans ce monde, je lui donne raison et la laisse filer à nouveau.

Je suis fatiguée

Maintenant, c'est la fatigue qui me gagne. Il n'est que 10h du matin. Je dois donc écouter cet appel au repos et abandonner mon projet de terminer cette chronique. Je vous reviendrai bientôt avec la suite. D'ici là, portez-vous bien et gardez le sourire. ;o)))

Que Dieu vous bénisse.

dimanche 1 novembre 2009

Ouvre tes bras à la vie

Comme je n'ai pas eu la chance d'écrire beaucoup cette semaine, et ce n'était pas par manque de temps, mais plutôt en raison des difficultés rencontrées au fil des jours côté santé, j'ai décidé, aujourd'hui, de vous faire un cadeau que j'emprunte à Maya Angelou, une grande amie et collaboratrice d'Oprah Winfrey. Une femme d'une très grande sagesse.

Alors, voici une belle leçon d'optimisme à pratiquer. En avril dernier, Maya Angelou a été interviewée par Oprah à l'occasion de ses 70+. Oprah lui a demandé ce qu'elle pensait de vieillir. Et là, à la television, elle a dit excitée : "En ce qui a trait aux changements de mon corps, il y en a plusieurs qui se produisent chaque jour... en particulier mes seins. Ils semblent faire une course pour voir lequel se rendra le premier à ma taille." Le public a tellement ri qu'il en pleurait. C'est une femme tellement simple et honnête et qui fait preuve d'énormément de sagesse dans ses mots!

Maya Angelou a dit ceci: "J'ai appris une chose: c'est que peu importe ce qui arrive, ou à quel point aujourd'hui semble éprouvant, la vie continue quand même, et demain ira mieux.

J'ai aussi appris qu'on peut dire beaucoup sur une personne à sa façon de voir trois choses: une journée pluvieuse, beaucoup de baggage et des lumières de Noël entremêlées.

J'ai appris que peu importe quelle a été ta relation avec tes parents, ils vont te manquer lorsqu'ils ne seront plus dans ta vie.

J'ai appris que "gagner sa vie" est bien different de "faire sa vie."

J'ai appris que la vie nous donne parfois une deuxième chance.

J'ai appris qu'on ne devrait pas traverser la vie avec un gant de baseball dans chaque main, il faut parfois être capable de renvoyer quelque chose.

J'ai appris que chaque fois que je décide quelque chose avec un coeur ouvert, je prends généralement la bonne décision.

J'ai appris que même si j'ai des douleurs, je n'ai pas besoin d'en être une.

J'ai appris qu'à chaque jour, on devrait tendre la main à quelqu'un. Les gens aiment qu'on les serre dans nos bras ou qu'on leur donne une petite tape amicale.

J'ai appris qu'il me restait encore beaucoup à apprendre.

J'ai appris que les gens vont oublier ce que tu as dit, les gens vont oublier ce que tu as fait, mais les gens n'oublieront jamais comment ils se sont sentis avec toi."

C'était le message de Maya Angalou. Et moi. récemment, j'ai appris que l'étreinte que j'ai donnée généreusement et sincèrement à une amie d'enfance que je n'avais pas vue depuis fort longtemps a fait toute une différence dans sa vie, car elle a senti qu'elle avait encore une place dans mon coeur. Elle s'est sentie aimée profondément malgré la distance et l'absence. Et ça c'est l'amour divin !

Bon dimanche !

mardi 27 octobre 2009

Laisse Dieu décider (suite)

Enfin, voilà la suite de l'histoire débutée le 17 octobre dernier sur ces pages.

Je disais, en terminant mon message précédent, que je m'apprêtais à faire le voyage au Pérou les yeux fermés serrés sur les risques que je courais à m'envoler dans les conditions qui prévalaient alors et que, dans mes premiers jours d'hospitalisation, j'avais toujours en tête de me faire débloquer au plus vite pour aller rejoindre le maître soignant au Pérou.

J'ai discuté de ce mon projet avec un médecin qui se montrait très ouverte à l'idée qu'un patient puisse tenter divers moyens pour sauver sa vie, donc elle n'avait rien contre les médecines alternatives. Cependant, elle qui se trouve avoir beaucoup voyagé dans sa vie (un hasard que je sois tombée sur elle !!!), elle me dit qu'elle ne voulait pas me décourager d'aller à Arequipa, ville magnifique où elle a déjà séjourné, mais qu'il fallait tout de même que je sois consciente dans quel bateau je m'embarquais, car le voyage est très long. De plus, si jamais je devais partir sans assurance, elle se dirait très, très inquiète. À cet effet, elle m'a fourni les coordonnées d'un courtier d'assurance voyage de la région qui offre une large gamme d'assurance voyage, même pour des passagers à risque. Elle me dit : "Si tu n'en as pas avec eux, tu n'en auras pas ailleurs."

Elle a poussé ses recherches un peu plus loin pour moi : elle est allée consulter le site internet de British Airways dans la page "restrictions particulières pour passagers" et elle a trouvé une restriction concernant la subocclusion intestinale. Pourquoi ? Eh bien, me dit-elle, parce qu'en altitude, les gaz prennent de l'expansion. Ainsi, comme nous avons tous des gaz dans l'intestin, et moi j'en ai plus et ils sont coincés par la maladie, elle prévoyait qu'une fois rendue en haut, à 33 000 pieds, je pourrais avoir de très gros maux de ventre et des nausées sévères. De plus, l'altitude pouvait causer la rupture de l'intestin.

Imaginez la suite ! Pas d'assurance... je risque de décéder en plein vol : dans ce cas, c'est ma famille qui est prise avec les arrangements pour rapatrier le corps, opération qui peut être plus ou moins compliquée selon le pays survolé à ce moment-là.

Autre conséquence possible : le pilote doit faire un atterrissage d'urgence pour aller chercher les premiers secours. Cette manoeuvre entraîne des frais faramineux pour une famille non-assurée...

Pour le reste, je n'ose même pas imaginer.

Si j'avais suivi mon plan, j'aurais fort pu causer des problèmes très importants à ma famille et il y a de bonnes chances que je ne me sois pas rendue là-bas.

Rester attentif aux signes

Suivre le plan de Dieu, c'est rester ouvert aux signes : 1. je ne trouve personne pour m'accompagner, 2. il n'y a plus de place sur le vol de mon thérapeute, 3. je rentre d'urgence à l'hôpital, etc. Ça peut être une question de vie ou de mort !

Méditation

Je vous invite à regarder une situation qui vous concerne, que ce soit dans le présent ou le passé, et de tenter d'identifier les signes qui peuvent vous guider vers la plan de Dieu. Vous serez sans doute surpris de voir combien de fois Dieu se manifeste dans notre vie et que nous ne l'écoutons pas.

Bonne journée !

vendredi 23 octobre 2009

C'est l'heure des bonnes nouvelles !!!

Une fenêtre s'ouvre enfin sur ma chambre d'hôpital. Au retour de ma sortie d'hier avec mes amies, j'ai vu le médecin. Il semble que nous soyons sur le bon chemin pour un retour à la maison imminent : j'ai recommencé à manger presque normalement, avec des restrictions normales et, MIRACLE, l'intestin fonctionne ! Il a lâché sa paresse et s'est mis à éliminer régulièrement les aliments ingérés.

Je suis convaincue que les prières de toutes la communauté de prières que j'ai créée par mon cri du coeur du début de la semaine a porté fruit. Beaucoup de gens m'ont, en effet, confirmé avoir prié pour moi, à leur façon. Ma sonde urinaire a été retirée ce matin pour voir si la vessie a repris sa fonction. Nous ferons une tentative aujourd'hui jusqu'à demain matin, avant que je sois libérée pour un nouveau congé temporaire ce week-end. (C'est mon gros chat qui va être content !)

Puis, en début de semaine prochaine, on devrait parler d'un congé définitif avec assistance d'une infirmière à la maison et d'un médecin de famille du CLSC. Je serai bien entourée avec toujours ma mère à proximité et mes amies prêtes à bondir à ma rescousse au premier appel de détresse.

Une fois revenue dans mes affaires et ma routine, il sera important, même primordial que je retrouve mon régime santé et mes suppléments alimentaires avec ma naturopathe chinoise afin d'éviter à tout prix de me retrouver à nouveau dans une situation aussi précaire et inquiétante. Bien entendu, une période d'arrimage sera nécessaire entre les deux types de médecines pour éviter les interactions négatives.

La grande fête

Dès que j'aurai retrouvé la forme et que mes pneus d'hiver auront été achetés et installés (car l'hiver est déjà à nos portes avec la neige qui nous est tombée dessus hier), je vais lancer la grande fête que je promets depuis quelques semaines pour rassembler tous ceux qui auront envie de célébrer la grandeur de la vie avec moi.

Ce sera une soirée toute simple empreinte d'authenticité, de joie de vivre et d'amour sincère. Nous mangerons des mets succulents et boirons dans une ambiance chaleureuse et vraie. J'ai très hâte ! Je vous en reparlerai très bientôt.

D'ici là, restez au poste pour d'autres belles nouvelles miraculeuses.

Mot de sagesse / Méditation

(Extrait de Joël S. Goldsmith, L'Art de la guérison spirituelle, éd. Astra, 1997, pp. 103-104)
Dieu est vie éternelle.
Dieu est loi.
Dieu est amour.

Si Dieu, l'Amour divin, prend soin de lui-même, n'est-il pas clair que la loi et l'amour de Dieu suffisent à maintenir Sa création dans l'harmonie, la joie et la perfection ?


Bonne journée !

Rencontre authentique dans la souffrance

(Écrit le 23 octobre à 4h30 a.m.)

Au moment où j'éteignais ma lampe de lecture hier soir, après avoir rendu hommage à mes amies Jessica et Claudette dans Belles Madames bénies, le téléphone sonnait. Il était 21h50 et l'infirmière m'avait déjà donné toutes mes injections pour la nuit.

Ma première pensée fut : "Qui peut bien appeler si tard ?" Et j'avoue que je n'avais vraiment pas le coeur à la jasette. Mais j'ai saisi un grand chagrin dans cette voix que je ne reconnaissais toujours pas.

-- "Qui parle ?"
-- "C'est Claude."
-- "Claude qui ?"

C'était un ami de longue date qui demeure présent dans mon paysage de connaissances privilégiées, mais dont les contacts sont plutôt rares. J'avais reçu, quelque temps auparavant, un long courriel de sa part pour m'inviter à aller passer du temps chez lui et sa femme dans les Laurentides afin qu'ils puissent tous les deux prendre soin de moi, et ce, malgré les problèmes de santé qu'ils connaissent eux-mêmes. Puis, sa femme m'avait téléphonée à l'hôpital pour réitérer l'offre tout en soulignant leur appui inconditionnel.

Cette offre unique m'avait beaucoup touchée. J'en avais été d'abord surprise, car elle m'arrivait comme un cadeau du Ciel inattendu.

Hier soir, Claude avait enfin trouvé le courage de me téléphoner, si bouleversé qu'il était par ma condition pour le faire avant. Il s'en voulait un peu de pleurer, comme si la situation exigeait qu'il joue l'homme fort. Non, pas du tout. Il était profondément triste et il avait besoin de me le manifester concrètement, à ce moment précis, au moment où le courage était venu.

Nous avons parlé un bon moment se remémorant nos belles années de collaboration au travail et il a pris le soin de me souligner les bonnes choses qu'il avait retenues de nos échanges (à travers mes qualités et façons de faire et d'être, etc.). Nous avons eu beaucoup de plaisir ensemble et nous en gardons de bons souvenirs.

Finalement, trente minutes plus tard, nous nous sommes quittés sur la promesse de garder le contact plus vivant et de nous revoir très bientôt. Il semblait soulagé et moi, comment dire, comblée d'une si belle rencontre de deux coeurs réunis dans l'émotion de la souffrance... et de l'espérance.


Pistes de méditation

Sur la souffrance, voici quelques extraits tirés de Paul Ferrini, Le Silence du coeur -- Réflexions de l'Esprit Christique - tome 2, éd. Dauphin Blanc, 2008.

"La souffrance est le grand égalisateur. Elle nous met tous à genoux. Elle nous rend plus humbles et plus sensibles aux besoins des autres. La souffrance est la plus grande enseignante sur la terre. Elle désamorce toute hiérarchie. Elle dissout le statut social et elle rend nulles les richesses matérielles. Elle ramène tout à la guérison." (p. 175)

"Mais pour ceux qui ont le courage d'être présents à leur souffrance, un passage sacré s'ouvre. Le coeur fermé s'étire et s'ouvre, le corps commence à respirer et l'énergie retenue est libérée. C'est le premier pas dans le processus de guérison. Dans la reconnaissance de la douleur et la volonté d'en être conscient, le voyage sacré débute." (p. 176-177)

Lorsque l'on ressent sa souffrance, on commence à la traverser. C'est un passage, un moyen de faire pivoter sa vie. (...) C'est un train en mouvement. Une fois à bord, il nous amène là où l'on doit aller. (p. 177)

La souffrance est le grand égalisateur. Elle nous permet d'être honnêtes et authentiques. Elle nous encourage à demander l'amour inconditionnel et l'appui des autres et à être prêts à offrir la même chose en retour. Elle nous relie à une communauté de guérison. (p. 178)

En cheminant dans notre peur et notre souffrance, nous avançons vers notre joie. (p. 179)

En partageant avec authenticité, nous nous donnons de la force et nous en donnons aux autres aussi. (p. 179)

Belles "Madames" bénies

Vous vouliez des nouvelles de ma sortie au resto avec mes amies ? Voici un beau récit d'une authenticité des plus touchantes.

(Écrit le 22 octobre à 21h30, juste avant d'aller au lit)

J'ai reçu un cadeau extraordinaire aujourd'hui de deux belles madames qui voulaient me faire plaisir. Ce sont deux grandes amies venues de Montréal pour me sortir de mon univers triste et changer d'air l'histoire de quelques heures. Nous sommes allées luncher ensemble dans un bon restaurant de Sherbrooke, comme il nous arrivait de le faire alors que mes activités étaient encore concentrées à Montréal.

Nous avons pris un excellent repas accompagné d'un bon vin et le ton était parfait : une réunion de trois coeurs ouverts à l'amitié sincère et à l'émotion profonde. Bien sûr, nous avons discuté du défi énorme que je traverse présentement, sans oublier la longue lutte que j'ai livrée jusqu'à ce jour pour rester en vie. Puis, inévitablement, les yeux se sont mouillés dans un débordement soudain d'émotion lorsque j'ai répété avec force et conviction : " JE VEUX VIVRE !"

Je n'ai pas peur de la mort, car je sais que la vie se poursuit après, mais je préférerais VIVRE pour pouvoir réaliser tous les projets qui attendent toujours sur ma table de travail.

À voir les yeux humides devant moi, je savais que le contact d'âme à âme était fait. Nous sommes des soeurs d'âme depuis au moins 15 ans déjà et ça fait tellement de bien de se savoir entourée et soutenue par de telles amitiés. Jamais je ne trouverai les mots pour rendre grâce à Dieu de m'offrir de si beaux cadeaux de vie.

Mille fois merci !

Avant de fermer les yeux pour la nuit sur ces souvenirs impérissables, je vous redis, chères Claudette et Jessica, mille fois merci pour cette journée de plein soleil. Je vous aime profondément. Que Dieu vous bénisse ainsi que votre famille.

Mot de sagesse

Sur le mandala affiché sur mon tableau au pied de mon lit et que nous avons regardé ensemble, on peut lire :

La joie, un antidote

La joie produit des petites bulles qui transportent des messages de régénérescence aux cellules. Chaque fois que nous émettons des pensées joyeuses, que nous faisons des gestes harmonieux, nous contribuons à améliorer notre santé, car la joie renforce le système immunitaire.

Je cultive ma joie lorsque je prends soin de mes petits bobos de coeur et de corps et quand j'assume les différents aspects de ma vie. Lorsque je fais rire mon coeur, je guéris mon corps.

jeudi 22 octobre 2009

Aujourd'hui, je sors

Juste un mot pour vous dire que je ne vous ai pas oubliés au sujet de mon message de samedi dernier laissé inachevé, intitulé Laisse Dieu décider. Je veux prendre le temps qu'il faut pour exprimer mes idées sans escamoter certains bouts.

Aujourd'hui est une journée bien spéciale, car je sors dîner à l'extérieur avec deux amies de Montréal, Claudette et Jessica, qui feront l'aller retour pour venir me voir en cette journée grise de la fin d'octobre.

Je viens d'allumer sur un point : elles m'ont dit qu'elles viendraient dans l'auto deux places de Jessica... Oups ! Et moi, je vais m'asseoir où ? Lorsque je les ai téléphonées ce matin juste avant leur départ pour signaler le problème que j'y voyais, elles m'ont ramenée à ma place : "Cesse de gérer, Germaine. On va t'organiser ça ! " C'est assez clair, ça !

À moi, par contre, de trouver un bon resto dans les environs pour les accueillir convenablement tout en respectant mon régime stricte de post-subocclusion. Avec l'aide des infirmières, j'ai déjà pu faire une courte liste de restos dans les environs où il fera bon s'y retrouver pour déguster des plats extraordinaires (pas difficile, comparés aux menus de l'hôpital) et rire en bonne compagnie. Je vous tiendrai au courant.

Bon, je dois vite me préparer avant leur arrivée : douche, habillement, etc.

Sur ce, je vous envoie tout plein de soleil et de magie pour une journée des plus magnifiques. Et je suis de tout coeur avec vous.

Bonne journée !

P.S. : Comme vous pouvez le constater, je vais beaucoup mieux et mon état s'améliore de jour en jour. Je suis convaincue que toutes vos prières et vos bonnes pensées y font pour beaucoup. Mille mercis de votre soutien si précieux.

lundi 19 octobre 2009

Une demande bien spéciale

Je sais que je vous dois encore la suite de mon histoire débutée samedi dernier dans Laisse Dieu décider, mais ce soir, de retour dans ma chambre d'hôpital après un week-end passé à la maison, le coeur est lourd. J'ai peur.

J'ai peur de perdre cette lutte, car les dernières semaines, comme vous savez, n'ont rien démontré de très encourageant côté santé. Nous travaillons fort à réduire la douleur, mais pour le reste, il semble que la maladie continue de gagner du terrain et ne crée davantage de problèmes, surtout au niveau digestif.

Alors, j'étais assise dans mon fauteuil à m'ennuyer en regardant le débat des candidats à la mairie de Montréal parler tous en même temps et, comme venant du plus profond d'un gouffre, un cri du coeur a émergé vers vous : S.V.P. priez !

Cette demande bien spéciale m'a rappelé une histoire lue dans un livre jamais cité sur ce blogue intitulé Le livre du bonheur dont l'auteure est Marcelle Auclair. C'est un livre qui date de 50 ans au moins (on me dit que la nouvelle édition est magnifique) et qui relate de courtes histoires de vie pour nous amener vers une vie plus pleine d'espoir et de richesses du coeur. Une de ces histoires concernait un jeune couple dont la femme était tombée gravement malade et dont la vie était menacée. C'était dans le temps de la guerre, je crois. L'homme qui avait très, très peur de perdre sa douce épouse a utilisé les moyens de communication de l'époque pour amener le plus de gens possible à prier pour la guérison de sa femme, et ce, même s'il leur ferveur était faible ou inexistante. "S.V. P. priez ! même si vous n'y croyez pas " était sa demande précise. Son voeux avait été exaucé et sa femme a survécu.

Et moi, ce soir, je vous demande la même chose : "S.V.P. priez ! même si vous n'y croyez pas."

Quelques mots sur la prière

Avant de vous adresser cette demande, j'ai pensé vous offrir quelques points d'appui sur la prière, car je comprends que pour une personne qui ne la pratique jamais, ça peut être utile. J'ai simplement cliqué sur le thème "prière" tout au bas de cette page pour retracer quelques-unes des chroniques qui en parlent. Deux de ces chroniques ont retenu mon attention : la première parue le 4 mai 2009, intitulée En Dieu, la grâce ! nous invite à nous élever au plan de Dieu. C'est-à-dire que tout existe déjà et est parfait : santé, harmonie, abondance. Il n'en tient qu'à nous de nous élever spirituellement à cette dimension, comme s'il nous suffisait de traverser un mince voile pour connaître et vivre l'immensité et la miséricorde de Dieu. La prière nous permet de faire ça.

Je me voyais trop faible pour m'élever toute seule à ce plan divin et je me disais qu'avec beaucoup de prières, vous pourriez contribuer à cette miraculeuse élévation, et ce, même si vous n'y croyez pas. Vous n'avez pas à réciter de prière spécifique. Tout ce qu'il vous faut, c'est d'adresser une demande spontanée qui vient du coeur, dans vos mots avec vos intentions et tout l'amour dont vous êtes capables. Je sais que déjà beaucoup de gens prient pour moi et je vous en suis infiniment reconnaissante.

Dans le deuxième texte, paru le 16 juin 2008 et intitulé La force de la prière, je vous adressais également une demande spéciale de prière et quelques lecteurs en avaient ajoutées à la section commentaires. Je vous rappelle que durant ce mois de juin 2008, nous vivions un grand drame familial puisque ma nièce de 20 ans avait eu un accident de skateboard et avait été blessée très gravement à la tête. C'est miraculeusement qu'elle s'en est sortie, car tous les médecins ne croyaient pas pouvoir la sauver. Et aujourd'hui, elle est en mesure de mener une vie assez normale, bien qu'elle souffre de séquelles plutôt mineures si on considère la gravité de son état alors. Je crois que la prière de tous y a fait pour beaucoup dans cette guérison spectaculaire.

En me couchant ce soir, je penserai à vous et je me dirai que je ne suis pas seule dans mon épreuve. Je me laisserai porter par vos prières et je saurai que j'ai de bonnes chances de m'en sortir.

Merci mille fois de votre soutien inconditionnel. Que Dieu vous bénisse et vous soutienne en tout.

samedi 17 octobre 2009

Laisse Dieu décider

Sortie longuement attendue

Je me prépare à sortir pour le week-end, enfin ! Je ne suis pas encore dans le meilleur état possible, toujours réduite au régime liquide, je suis encore un peu faible. Mais mon estomac s'est bien comporté hier, ce qui me donne une chance de passer du bon temps si je respecte les consignes côté alimentation.

Avec le peu d'énergie dont je dispose, j'ai tout de même des plans pour profiter de la vie au maximum, dans la mesure où le corps voudra bien collaborer.

D'abord, j'ai une amie de Montréal qui viendra prendre soin de moi tout le week-end. Cet après-midi, nous irons nous faire pomponner : coiffure, facial, manucure, pédicure, etc. Ça, ça va nous raviver et nous emplir de bonnes énergies de guérison. Pour le reste, on verra jusqu'où mes énergies me conduiront. J'espère bien pouvoir faire quelques petites commissions, prendre une marche dans la nature qui entoure mon chez-moi. Rien de bien exigeant. Bref, tirer le meilleur de cette sortie.

Mes infirmières m'ont préparé tous les médicaments dont j'aurai besoin pour les deux jours et m'ont montré comment procéder avec les différentes injections. Ça devrait aller. Et si jamais ça ne va pas, je pourrai toujours rentrer plus tôt que prévu.

J'imagine déjà Kiwi, mon gros chat, qui doit jubiler à l'idée d'avoir de la compagnie tout le week-end et un bras rassurant pour dormir la nuit prochaine. Il me manque beaucoup. La semaine dernière, ma soeur et ma mère me l'ont amené à l'hôpital, mais il était tellement nerveux qu'il a passé les trois quarts de l'heure de sa visite caché sous le lit. C'était prévisible.

Voilà pour les nouvelles. Mon propos du jour est plus important. Alors, voici :

Le plan divin

Je vous ramène à deux chroniques écrites plus tôt ces dernières semaines : Dans la foi, rien n'est impossible (le 18 septembre, le matin même de mon hospitalisation imprévue) et Dans l'éternité, il n'est pas trop tard (le 6 octobre). Dans mon esprit, ces deux chroniques s'inscrivaient dans une série de trois, et la troisième avait pour thème Laisse Dieu décider. Je vous remets brièvement en contexte.

C'était dans la semaine qui suivait l'annonce dramatique de mon oncologue de Montréal qu'il n'y avait plus rien à faire (dont il est question dans la première chronique de cette trilogie). Inutile de dire que je cherchais désespéremment des sources d'espoir, car ça ne se pouvait pas que j'en sois réduite à accepter banalement la mort après tous les efforts déployés au cours des quatre dernières années. Il fallait que je trouve une nouvelle piste, ou que je retrouve le levier de l'espoir.

Je m'accrochais à tout message inspirant, dont à ceux que je recevais quotidiennement de l'auteur Marianne Williamson déjà citée dans les pages de ce blogue (voir le site Oprah.com pour la retrouver à titre de collaboratrice). Dans le premier, elle disait que Dieu est grand et que dans sa grâce, rien n'est impossible. Dans le deuxième, elle parlait d'éternité et assurait qu'il n'était pas trop tard pour un miracle. Dans le dernier, elle nous invitait à se soumettre au plan de Dieu, car nous, dans notre petit univers, nous n'avions aucune idée de l'ensemble du plan. C'est comme un grand puzzle de plusieurs milliards de pièces : nous connaissons notre petit morceau et les quelques pièces autour de nous, mais nous n'avons aucune idée de se qui se trame à plus grande échelle ni comment nos décisions peuvent aller influencer notre vie dans un coin inconnu de notre être.

Voyage au Pérou

Je cherchais bien à savoir comment Dieu pouvait bien orchestrer les choses autrement qu'à ma façon. J'imagine qu'on est tous comme ça, car on se croit maître de notre destinée. Je tentais de suivre les signes pour comprendre le plan divin et mon rôle spécifique dans ça. Et je sentais que ç'avait un lien avec mon voyage imprévu au Pérou.

D'abord, je ne trouvais personne pour m'y accompagner, même si certains de mes amis inquiets m'encourageaient à m'y rendre (je dois, par ailleurs, admettre que mes proches étaient morts de peur à me voir partir comme ça sans garantie). J'avais demandé à quelques-unes de mes amies proches, sans succès. Puis, j'ai lancé le message à plus grande échelle en me disant qu'il en revenait sans doute de choisir pour moi la personne qui m'accompagnerait.

J'avais bien une occasion de voyager avec mon thérapeute qui s'y rendait justement pour un an avec sa famille dans les jours qui suivaient, mais il n'y avait pas de place à bord du même vol que lui. Et puis, faut dire qu'il en avait déjà plein les bras. Bon, que me restait-il d'option ?

Le jeudi 17 septembre, j'ai commencé à magaziner un billet d'avion qui offrait de bonnes conditions de vol et je l'ai mis en réserve pour deux jours (sans obligation), le temps que je poursuive ma recherche d'une accompagnatrice.

Le vendredi 18 au soir, je suis hospitalisée d'urgence pour une subocclusion intestinale sévère.

Les premiers jours, je n'avais que le Pérou en tête me disant qu'il s'agissait de ma dernière chance de m'en sortir vivante. Je voulais qu'on se dépêche à me débloquer pour que je puisse poursuivre mon projet de voyage. J'ai parlé à mon thérapeute le 23 pour lui donner des nouvelles qui empiraient de jour en jour. Il s'inquiétait pour moi, car il me voyait glisser sur la pente du désespoir. Puis, il me ramène à Dieu comme il peut.

Le vrai message de Dieu

Après avoir pris le temps d'observer et de réfléchir objectivement sur les événements entourant mon impossibilité à faire le voyage en raison des obstacles qui ont été mises sur mon chemin, j'ai compris que je ne devrais ABSOLUMENT pas faire ce voyage dans les conditions qui étaients présentes à ce moment-là. Autrement dit, je m'apprêtais à partir à l'aventure avec qu'une seule idée en tête : me rendre là-bas pour être soignée au plus vite. Je ne tenais aucunement compte des risques et des dangers que je courais. Ce n'est que plus tard que la réalité m'a frappée. Écoutez bien :

D'abord, je savais que je partais sans être assurée convenablement puisque les assureurs ne couvrent pas les problèmes qui surviennent en lien avec une condition de santé connue avant le départ. Ainsi, pour toute complication liée au cancer, j'étais laissée à moi-même.

Deuxièmement, je n'ai pris aucune information médicale sur les risques que je couraient à m'envoler avec une subocclusion sévère en formation.

(Je dois m'interrompre ici, car ma maman s'en vient me chercher. Je reprendrai sans doute lundi matin.)

Bon week-end ! On annonce du beau temps. Profitez-en bien.

vendredi 16 octobre 2009

L'arbre de l'espoir

Quelques nouvelles

L'espoir a dégringolé hier... Nous étions sur la bonne voie pour que je puisse tranquillement recommencer à manger des aliments solides, mais il y a eu une erreur à la cuisine. Les demandes de nourriture "molle tendre" ont mal été interprétées et je me suis retrouvée avec des repas beaucoup trop lourds pour mon estomac fragile réduit au régime liquide depuis plusieurs jours.

Je sentais bien qu'il y avait quelque chose de pas normal et je n'ai pas sonné l'alerte. J'avais faim, faut croire. Mais j'ai payé pour, car l'estomac a rejeté tout ce que j'avais avalé, tant au déjeuner qu'au dîner. Le docteur était découragée, surtout lorsqu'elle s'est aperçue de l'erreur.

Ceci m'a ramenée à la case départ, soit le droit de sucer des glaçons uniquement. Hier soir, j'en pleurais, car quand c'est comme ça, on n'est pas trop loin du tube dans le nez jusqu'à l'estomac, ce qui me forcerait à rester à l'hôpital encore quelques jours. Moi, je compte beaucoup sur le week-end pour sortir, car ça fait maintenant deux semaines que je n'ai pas eu l'occasion d'aller voir mon minou et dormir dans mon lit.

Il me reste aujourd'hui pour me reposer très bien et tenter de retrouver le moyen de m'alimenter au moins de liquide. Je prie le Ciel pour que ce miracle se produise.

Un cadeau extraordinaire d'espoir

Comme vous savez, ma mission est de répandre l'espoir à travers l'expérience difficile que je traverse. Et c'est le but premier de ce blogue. Cette semaine, j'ai reçu la visite de deux amies d'enfance qui ont su me réalimenter en espoir grâce à un cadeau magnifique. Je vous en parle :

C'est une magnifique boule de verre soufflé qui renferme un arbre. La boule elle-même est en verre clair, ce qui nous permet de voir l'arbre à l'intérieur, et elle a des touches de couleurs variés. Y est attachée une petite carte qui la présente. Voici ce qu'on peut y lire :



"L'arbre de l'enchantement - sentiments

Exprimez vos sentiments pour un être cher avec une collection de superbes ornements en verre. L'amour, l'espoir, la paix et la joie sont comme des arbres qui poussent naturellement, parfois avec un optimisme débridé. Partagez ces sentiment avec une personne qui vous est chère."

puis, sur l'autre volet de la carte :


" L'arbre de l'espoir

L'espoir est essentiel à la croissance et nous donne le courage d'aller de l'avant lorsque nous traversons l'adversité. Tout comme un arbre qui grandit malgré des conditions parfois difficiles, l'espoir nous élève au-dessus des obstacles de la vie. L'Arbre de l'espoir nous rappelle que rien n'est jamais vraiment perdu, aussi longtemps que nous gardons de l'espoir."


Cette boule est tellement magnifique que je l'ai prise en photo pour pouvoir vous la montrer, mais je dois aller chez moi pour pouvoir la mettre en ligne.

Le sens profond de ce cadeau

Mes amies ont compris le message que je m'efforce de véhiculer jour après jour par mon combat et mes écrits. Et elle ont surtout compris que celle qui sème à tout vent peut parfois manquer de graines et avoir, à son tour, besoin d'être nourrie d'un espoir renouvelé. C'était mon cas lorsque Liliane et Linda sont arrivées avec ce cadeau du coeur.

Liliane a tout de suite pensé aux boules de lumière sacrée que j'avais moi-même créées et distribuées à Noël passé avec mon conte de bons sentiments. (Lire Un conte de Noël en cadeau paru le 19 décembre 2008 pour en savoir plus.)

Gardons espoir ensemble et prions sans relâche. Dieu répondra.

Bonne journée !

mercredi 14 octobre 2009

Repos complet

Je prends une petite minute pour vous donner des nouvelles de mon état. Je suis au repos complet puisque mes réserves sont complètement vidées suite à la série de traitements de radiothérapie subis la semaine dernière, conjugués à la formation et au traitement d'une nouvelle subocclusion intestinale.

La radiothérapie m'a jetée par terre et la subocclusion a occasionné des problèmes digestifs qui ont forcé les médecins à interrompre tout nouvel apport de nourriture solide pendant quelques jours, le temps que les choses rentrent dans l'ordre.

Au travers de ces problèmes de santé, il y a les nombreuses visites (je ne veux pas me plaindre d'en avoir trop, car beaucoup de gens en ont trop peu, mais ça épuise lorsque la forme n'y est pas) et les appels téléphoniques qui demandent également de l'énergie. N'oublions pas les douleurs qui viennent gruger leur part d'énergie et les nuits parfois perturbées par celles-ci ou encore par les angoisses et les pensées qui nous trottent dans la tête.

Vendredi, ça fera un mois que je suis ici et ma patience commence à s'effriter. Celle de gros chat aussi, j'imagine. L'hiver s'annonce avec des gels de plus en plus sévères la nuit. L'automne passe trop vite, moi qui manque tout le meilleur de cette belle saison colorée de mille feux.

J'ai une très belle chronique en réserve pour vous qui s'intitulera L'arbre de l'espoir. Elle est inspirée d'un magnifique cadeau que j'ai reçu de deux grandes amies hier soir. Dès que je serai en mesure de trouver les mots (qui reviendront assurément avec la forme), je vous offrirai un texte des plus inspirants. C'est à surveiller.

Bon, je vous laisse là-dessus. Au plaisir de vous retrouver bientôt. Et encore merci d'être au rendez-vous avec vos encouragements de toutes sortes. J'apprécie sincèrement.

lundi 12 octobre 2009

Avis important aux sceptiques

Douloureuse prise de conscience

Hier soir, j'ai fait un mégaflash. J'étais couchée dans mon lit, toujours aux soins palliatifs de l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke, et je venais de recevoir la panoplie de médicaments et de calmants nécessaires à mon soulagement présentement : injections sous-cutanées pour la douleur et la nausée (j'ai quatre cathéters plantés dans les cuisses pour ça, une autre injection intraveineuse pour le Gravol contre les nausées et autres médecines administrées par les veines, une patche sur l'épaule pour la douleur, un suppositoire pour je ne sais plus quoi, des comprimés variés pris par la bouche encore pour la douleur et la stabilisation de l'estomac et du système digestif en général, etc.). J'ai l'air d'un arbre de Noël. Et pour couronner le tout, hier, on a dû me poser un soluté qui doit me suivre partout accroché sur un poteau qui date de 1930* et qui pèse trois tonnes -- ils veulent être bien certains que je ne me sauve pas -- et auquel je dois aussi penser à accrocher mon sac d'urine, car j'ai aussi une sonde pour aider ma vessie à se vider -- elle est devenue paresseuse, on en ignore toujours la cause.

Dans la prise de conscience qui m'a frappée hier au coucher, je me disais que ça n'avait pas d'allure d'être obligée de me soumettre à tout ça et je me demandais comment je ferais pour m'en débarrasser une fois rendue à la maison. Puis, j'ai revu en images tous les produits qui composaient mon programme de médecine naturelle (nutrition et suppléments alimentaires), élaboré spécifiquement pour mon cas par une naturopathe chinoise qui a une longue expérience, et j'en faisais l'inventaire thérapeutique : tel comprimé pour réduire l'acidité, tel autre pour maintenir la régularité intestinale, etc. J'en avais une vingtaine à prendre trois fois par jour, plus le matin, moins le soir. À cela venait s'adjoindre un plan de nutrition personnalisé composé d'aliments sains, biologiques et nutritifs adaptés aux particularités et aux contraintes de mon système digestif malade.

Et là, j'ai clairement reconnu l'efficacité de ce programme que j'ai suivi rigoureusement d'août 2008 à janvier 2009. À partir ce de moment-là, j'ai commencé à avoir un relâchement côté rigueur. Je commençais à être lasse de manger souvent la même chose, je reportais constamment la prise de comprimés -- ça devenait une tâche de tous les avaler à chaque repas -- et cela, je crois, s'expliquait par le fait que j'étais épuisée de la chimio qui se poursuivait sans arrêt depuis le mois de juillet précédent. En ce sens, mon niveau d'anémie s'aggravait et le taux de globules blancs chutait aussi. Nous étions en plein milieu de notre hiver québécois et je sentais que je manquais de support de mon entourage pour maintenir la rigueur nécessaire à la poursuite de mon plan de traitement alternatif (les gens préfèrent souvent nous voir manger ce que l'on aime plutôt que de suivre un régime sévère qui peut leur sembler ardu et restrictif).

Période éprouvante et découragement

J'étais un peu découragée. Et c'est dans cette période de fin d'hiver, entre janvier et avril, que la maladie a commencé à donner des signes de vigueur... en avril, les résultats du scan étaient décevants. Tandis que mon oncologue attribuait ces résultats à l'inefficacité de la chimio (à un certain moment, le corps s'y adapte, ce qui ouvre une porte à la progression de la maladie), moi je pouvais facilement pointer les lacunes de mon programme dans sa globalité (négligence au niveau nutritionnel et des suppléments, déprime hivernale, épuisement général du système immunitaire détecté dans les résultats d'analyses sanguines, vécu émotionnel plus difficile, etc.). Mon médecin en doutait, mais, moi, je savais. Le pire, c'est que je n'ai pas réagi avec toute la vigueur requise par le revirement subi que la situation nécessitait (j'étais sans doute encore un peu sceptique). J'ai plutôt choisi de m'appuyer sur un nouveau protocole de traitement de chimio en comprimés qui, j'en avais été avisée par l'oncologue, présentait peu d'espoir de guérison. On en attendait, à tout le mois, un ralentissement de la progression des masses.

Avancer quand même

Et puis, j'avais d'autres projets : celui de déménager en Estrie avec mon copain d'alors. Je me souviens très bien, en mai, j'étais encore très affaiblie par la série de 15 traitements de chimio reçus pendant plus de la moitié de l'année, je n'arrivais pas à faire mes boîtes. J'avais des projets, mais ma condition ne me permettait pas de les réaliser. Bref, je me suis fiée à une chimio douteuse plutôt que de reprendre du service dans mon programme de soins alternatifs qui avait déjà largement démontré son efficacité au cours des trois années et demi précédentes. (En mai dernier, j'ai abordé cette question dans quelques-unes des chroniques publiées alors. Je vous invite à les relire pour en savoir plus sur ce programme de guérison peu ordinaire.) Par ailleurs, je continuais de visiter mon ostéopathe chaque deux semaines. Ces visites aussi servaient à calmer ma conscience. (Je continuais à fermer les yeux sur ma négligence.)

Grand bouleversement

Début juin, c'est le grand déménagement. Comment j'ai fait, je ne le sais pas ? Tout ce que je sais, c'est que cette opération m'a propulsée dans un épisode de trois mois de "travaux forcés" qui ont aggravé ma négligence côté santé. Bien que je prenais fidèlement mes comprimés de chimio (cela apaisait ma conscience, encore une fois), je mangeais ce que je pouvais ayant beaucoup moins de temps pour la préparation des repas, je ne prenais plus mes suppléments alimentaires (notons que ces derniers pouvaient entrer en interactions négatives avec la chimio), je travaillais fort et dormais peu en raison des douleurs au dos qui s'accentuaient au fil des jours et des semaines (la maladie s'installait dans le dos). De plus, j'étais complètement déstabilisée par les nombreux mouvements de ma vie (lire Sérénité entre deux vies paru en juillet dernier pour plus de détails) et je vivais un stress émotionnel énorme lié aux conflits qui marquaient la fin de ma relation amoureuse.

Je me suis mise la tête dans le sable, car je n'avais ni le temps ni les conditions nécessaires pour respecter les très nombreuses exigences de mon plan de guérison. Et, dans cet état de survie que j'avais moi-même provoqué, je me disais : "advienne que pourra", justement parce que j'étais en survie et que je ne voyais vraiment pas comment je pouvais m'en sortir autrement qu'en mettant les bouchées doubles pour retrouver rapidement une stabilité de vie essentielle au retour de l'harmonie dans ma vie.

Quand, enfin, j'ai eu complété (à 80%) mon installation dans mon nouveau chez-moi au bord de la rivière, j'ai reçu le triste verdict de l'oncologue : "Il n'y a plus rien à faire. Nous en sommes rendus aux soins palliatifs." Il a prononcé ces mots non sans un certain trémolo dans la voix.

Beau jeu pour la maladie

"Merde, je me suis faite avoir ! La maudite, elle m'a eue !" fut ma réaction profonde et intime. Et la prise de conscience a débuté. Mais il me restait encore une carte dans mon jeu : un voyage au Pérou (dont je vous ai déjà glissé un mot dans une chronique précédente) sur invitation spéciale de mon thérapeute pour recevoir des soins d'une médecine ancestrale composée de traitements d'ostéopathie, de concoctions de plantes et autres méthodes que j'ignore. J'étrais prête à partir lorsque la sub-occlusion intestinale m'a forcée à plutôt me rendre à l'urgence en ambulance. "Merde, elle m'a encore prise de court, la maladie !"

Puis, une fois rendue ici, j'ai réalisé que j'avais été avalée par un système de médecine traditionnelle qui soigne à sa façon à l'aide de produits chimiques de toutes natures et qu'une fois rendue dans ce système-là, j'aurais beaucoup de mal à retourner à mes méthodes alternatives. Les médecins me suivront de près et s'assureront que je prenne mes médicaments et que je leur fasse rapport régulièrement.

Hier soir, j'ai tout vu ça et j'ai enfin pu reconnaître que tous les produits naturels que j'ingurgitais chaque jour jouaient effectivement un rôle crucial dans le maintien de ma condition et surtout dans mes espoirs de retour à la santé. Pourquoi avoir douté ? Parce que, je crois, les produits naturels n'agissent pas aussi rapidement que les médicaments chimiques. Il nous est donc moins facile de faire des liens entre le fait de les prendre et le soulagement de nos divers maux. Ceci s'ajoute, bien sûr, à tous les mythes et fausses idées qu'on entretient à l'égard des médecines alternatives et produits naturels.

La preuve est faite

Ma pénible expérience démontre clairement que tous les efforts que j'ai déployés au fil des quatre dernières années dans mon programme de santé, dans ma recette à moi, ont donné des résultats. Pourquoi ai-je dû me rendre jusqu'ici pour en être certaine? On parle parfois d'autosabotage. C'est possible que dans l'épuisement général, on se laisse aller aux forces négatives qui nous habitent et qu'on laisse les "mauvaises langues" influencer nos choix. Car, admettons-le, lorsqu'on s'engage sur une voie nouvelle, à contre-courant des façons de faire habituelles, on a besoin d'énormément de courage et de force de caractère pour atteindre notre objectif.

Un jour à la fois

Pour répondre à la question que je me pose, à savoir comment je ferai pour retourner à mes propres avenues de guérison, je dois prendre les choses un jour à la fois. D'abord reprendre la forme (d'ici un jour ou deux) pour me débarrasser de mon poteau en me remettant à manger normalement, puis sortir d'ici pour retrouver mon environnement bienfaisant au bord de la rivière (et réentendre le ronronnement de mon fidèle compagnon qui m'attend avec impatience). Ensuite, je verrai quels sont les médicaments qui me seront prescrits pour la suite et je discuterai ouvertement avec mes médecins afin d'arriver à faire une transition qui ne nuira pas à ma condition.

Sur le chemin de la guérison

C'est certain que les remords et les regrets veulent pointer et venir me tourmenter. Je devrai donc lutter fortement pour les chasser, puisque si je crois vraiment à la vie, j'ai beaucoup à faire. En effet, dans ce "mouroir" où je me trouve (ne nous le cachons pas), la vie est très fragile et l'espoir se mesure au compte-gouttes. Je m'efforcerai de maintenir un environnement joyeux (grâce notamment aux fleurs qui embellissent ma chambre), à me recueillir dans mon coeur où Dieu m'attend pour m'accompagner sur le chemin de la guérison.

Cette chronique est longue, mais très importante. Merci d'avoir pris le temps de la lire.

Bonne journée ! Profitez bien du soleil qui est revenu ce matin.


*Je viens d'apprendre que le fameux poteau qui me transporte mon soluté est neuf !!! Il est en fonte pour plus de poids au sol, car les autres plus modernes tombaient. Eh bien !

vendredi 9 octobre 2009

La vie comme un tricot

Ici, aux soins palliatifs, on trouve beaucoup d'espoir affiché ici et là sur les tableaux fixés aux murs. J'ai mis la main sur un texte bien joli et très inspirant qui, je crois, peut nous permettre de faire la paix avec notre chemin de vie. Le voici :



La vie comme un tricot

La vie est comme un tricot.
Dieu nous donne la laine et les aiguilles.
Il nous dit : "Tricote de ton mieux une maille à la fois."
Une maille est une journée sur l'aiguille du temps.
Dans un mois : 30 ou 31 mailles ; dans dix ans : 3650 mailles.
Quelques-unes sont à l'endroit, d'autres sont à l'envers.
Il y a aussi des mailles échappées, mais on peut les reprendre.
Que de mailles manquées !
La laine que Dieu m'a donnée pour tricoter ma vie est de toutes les couleurs :
grise comme mes doutes,
verte comme mes espérances,
rouge comme mes affections,
bleue comme mes désirs,
blanche comme mon don total à celui que j'aime.

Seigneur, donne-moi le courage de terminer mon tricot,
Afin que tu le trouves digne de l'exposition éternelle des travaux des humains.



Créer des miracles


Comme vous savez, je suis dans un épisode de bilan et de réconciliation qui me permettra de retrouver la paix par rapport à ma vie (Lire Dans l'éternité, il n'est pas trop tard paru plus tôt cette semaine). Et dans ce processus qui tient lui-même du miracle, car il nous amène au-delà de nos limites souvent fixées par l'ego (le fauteur de troubles, comme j'ai tendance à le qualifier), j'ai fait un contact avec mon vieil amour pour tenter d'effacer de vieilles blessures et retrouver l'harmonie intérieure avant de partir. Eh bien, il semble qu'un miracle soit sur le point de se produire.

Je ne vous en dit pas plus pour le moment. (Je sais, Linda, chère belle-soeur, que tu ne seras pas heureuse de devoir attendre quelques jours pour en savoir plus... peut-être seras-tu tentée de me donner un coup de fil pour satisfaire ta curiosité !!!)

Je vous dis seulement de continuer à croire aux miracles tout en étant conscient qu'ils se produisent souvent à partir d'un mouvement initié par nous. C'est seulement quand on fait d'abord un pas en avant que Dieu peut faire les suivants, car c'est ainsi qu'Il comprend que nous sommes prêts à lui ouvrir la voie.

Merci d'être là avec moi pour vivre tous les bouts difficiles, mais aussi les moments divins. Préparez-vous; le poil vous dressera sûrement sur les bras.


jeudi 8 octobre 2009

Grosse journée

Hier, c'était une très grosse journée. Après avoir fait ma toilette matinale et m'être habillée "en civil" (j'ai mis de côté ma jaquette d'hôpital), j'ai reçu la visite de ma notaire, question de revoir mes dernières volontés en matière de legs et de légaliser tout ça avant qu'il ne soit trop tard. J'avais demandé à ma mère d'être présente pour me soutenir dans cette étape importante et j'étais contente de la savoir à mes côtés.

Contact spécial

La femme notaire que j'avais choisi a été sélectionnée seulement à partir de son nom sur une liste de notaires figurant sur le site de la Chambre des notaires du Québec. À mes yeux, ils étaient tous pareils, car je ne les connaissais pas du tout, mais je me suis laissée guider par mon intuition. Je voulais faire affaires avec une femme d'abord, puis j'y suis allée avec celle qui portait le même nom de famille que ma mère.

Lorsqu'elle est rentrée dans la chambre, je l'ai tout de suite aimée. Elle était élégamment vêtue, bien coiffée et avait un air des plus sympathiques. Je ne m'étais pas trompée. Puis, question de mieux nous connaître, elle s'est intéressée à mon parcours. Je lui ai fait un bref résumé de mon cheminement de guérison depuis quatre ans en mentionnant les aspects touchés par mes nombreuses démarches : physique, émotionnel, mental et spirituel. Je lui ai précisé que malgré les sombres pronostics des médecins, je croyais toujours en la possibilité d'un miracle et que ça faisait vraiment bizarre de préparer ma sortie tout en continuant d'espérer vivre.

Sur ce, elle m'a dit qu'il s'agissait pour elle de la preuve d'une grande évolution spirituelle, d'être capable de se détacher de tous ses biens matériels et d'envisager la mort tout en continuant de vivre pleinement. Et ces démarches bien terre-à-terre me permettront ensuite de me sentir totalement libre pour préparer mon âme à rejoindre l'autre monde : retrouver l'harmonie et la paix par le pardon et les réconciliations.

Avant de partir, elle m'a offert un gros câlins rempli d'énergie. J'étais un peu surprise, mais maintenant convaincue que j'avais fait le bon choix.

Première expérience en radio

Non, non, je ne me lance pas dans une nouvelle carrière d'animatrice radio ! C'est plutôt que j'ai reçu mes premiers traitements de radiothérapie hier après-midi : un pour le dos et un pour le bassin. J'étais allée jeudi dernier rencontrer le radio-oncologue et vendredi, j'avais reçu une première séance de marquage avec un scan. Mardi, c'était une deuxième séance de marquage et hier, enfin, les premiers traitements. J'en aurai six en tout sur cinq jours. Hier, la séance a duré toute une heure en salle de traitement, ce qui est beaucoup, selon ce qu'on me dit.

On m'avait prévenu que dans les 24 à 48 heures suivants les premiers traitements, il y avait de bonnes chances que la douleur soit amplifiée, donc de rester tranquille. Eh bien, dès mon retour dans ma jaquette d'hôpital, les douleurs ont émergé et ce n'était que le début d'une longue soirée de souffrances très intenses à plusieurs endroits en même temps. Calmant par dessus calmant, je souffrais atrocement.

Visiteurs inconscients

Et il y avait une famille de visiteurs dans la deuxième chambre à côté qui se croyait en party. Même ma porte fermée, je les entendais parler fort et rire à travers les murs. Certains oublient qu'ils sont dans un hôpital où il y a des gens malades. Ils n'ont aucun respect pour la souffrance des autres. J'ai dû me choquer en disant aux infirmières que si elles n'allaient pas les avertir, je le ferais moi-même. Elles ont compris mon point et la fête s'est terminée brusquement. Tant mieux.

Bonne nuit

Après tous ces calmants et un léger somnifère, j'ai réussi à passer une bonne nuit, mais je me suis réveillée très tôt, comme il m'arrive souvent, toute en sueurs, sans autre envie de dormir. J'ai donc sorti mon ordi pour vous donner des nouvelles fraîches de mes aventures en milieu hospitalier.

La suite

J'ai deux autres rendez-vous prévus aujourd'hui et demain en après-midi. Il semble que ça se poursuivra samedi et dimanche, mais j'attends toujours confirmation. Si c'est le cas, je ne pourrai sortir ce week-end pour aller retrouver mon gros chat. Je tenterai toujours d'avoir des congés d'une demi-journée pour pouvoir changer d'air et vaquer à quelques occupations faciles.

Après cette série de traitements, les douleurs devraient diminuer de façon substantielle, nous permettant ainsi de réduire la quantité d'anti-douleurs, ce qui aura un effet bénéfique sur les autres aspects de la médication (constipation, etc.), et je pourrai sans doute poursuivre ma vie presque normalement avec un bon suivi d'un médecin de famille et d'une infirmière qualifiée du CLSC. Je me croise les doigts.

Espoir renouvelé

Bien que personne ne parle de guérison ici, seulement de soulager la souffrance, je continue d'espérer en une intervention divine. Pendant mes séances de traitements, je prie Dieu et la Sainte-Vierge de m'accompagner et de faire en sorte que le laser ne fasse pas que réduire les masses, mais qu'il les détruise complètement. C'est le nouvel espoir de guérison que j'ai trouvé à travers les méandres de ce séjour triste aux soins palliatifs.

Lever de soleil tardif

Je termine cette chronique à 5h30 et il fait encore noir. J'espère qu'il fera beau. Je vous souhaite une belle journée ensoleillée dans votre tête et dans votre coeur.

mardi 6 octobre 2009

Dans l'éternité, il n'est pas trop tard

Tout comme chaque journée commence par un lever de soleil aux couleurs différentes et aux fraîches odeurs de renouveau, dans l'éternité du moment présent, il n'est pas trop tard pour accueillir un miracle, car dans la dimension divine, le temps tel qu'on le connaît ne compte pas. Dieu est présent à chaque instant dans mon coeur et il connaît mes besoins. Nul besoin de m'inquiéter :
"Le Père connaît mes besoins, et je me tiens en ce lieu en position de témoin, non pas en priant pour des occasions bonnes de se révéler demain, mais en étant assis tranquillement dans cette atmosphère de l'Ame, et en regardant les occasions bonnes venir à moi. De même que les rivières coulent vers la mer, obéissant en cela à quelque loi de Dieu, normale, naturelle pour elles, qui est de se mélanger à la mer et de nourrir ses vastes étendues, ainsi il est normal, naturel, que la grâce de Dieu vienne en moi pour me nourrir. Cette grâce était jusqu'ici retenue par mes désirs, mes peurs, mes doutes et ma croyance en un Dieu séparé et distinct de mon être, qui ainsi ne connaissait pas mes besoins. Maintenant, je suis libéré de toute inquiétude, de toute préoccupation, et je suis témoin de la bonté infinie de Dieu." (Tiré de Joël S. Goldsmith, L'Art de la guérison spirituelle, éd. Astra, 1997, p. 260)

Le renouveau réside dans le pardon

Marianne Williamson, auteure célèbre et guide spirituelle, dans son enseignement du jour, fait remarquer que le renouveau réside dans le pardon. Elle précise que si nous voulons avoir une chance de recommencer à neuf, il nous faut pouvoir fermer la porte sur le passé grâce au pardon. Sinon, c'est toutes nos blessures et nos rancoeurs que nous traînons derrière nous et que nous perpétuons, par le fait même, dans notre futur, par ailleurs encore pur. Nous contaminons volontairement ou inconsciemment notre avenir de nos vieillies histoires simplement parce que nous n'arrivons pas à pardonner et à laisser aller.

Dans cette nouvelle vie que j'espère de tout coeur, je n'ai nul besoin du passé qui m'a rendue malade. Et maintenant que je suis si près de la fin de ma vie, qu'est-ce qui m'empêche de fermer les pages du grand livre d'hier pour commencer de nouvelles aventures dans le livre d'aujourd'hui et de demain ?

Comment faire ? Cesser de considérer les événements de ma vie en pièces détachées, cesser de leur accorder tant d'importance. Ceci m'amènera à dresser un bilan général des situations pour en tirer les leçons utiles, faire amende honorable et pardonner. Je retourne à Dieu cette partie de ma vie pour qu'elle soit purifiée dans l'océan de son Amour infini. Et je reprends mon chemin le coeur léger, l'âme en paix, l'esprit joyeux tourné vers demain. Que vais-je faire de ma vie demain ? C'est tout ce qu'il me faut savoir car hier est déjà loin derrière.

Le pardon est ainsi une grande source de rédemption et de libération.

Ceci nous rappelle que dans le miracle, il y a une grande part de nous, car il se manifeste à partir du moment où l'on accepte enfin de regarder une situation d'un oeil neuf et de plonger dans l'Amour divin afin de s'abandonner dans un lâcher prise aussi effrayant que libérateur.