mardi 14 octobre 2008

Prendre l'air d'automne

La belle température qui prévaut ces jours-ci m'a permis d'entreprendre mes tâches d'automne la semaine dernière : ranger mon balcon (avec tristesse), laver mes fenêtres, etc. Regarder dehors par des fenêtres propres, quel bonheur ! C'est tout comme aérer la maison pour y faire entrer de l'air pur, de l'oxygène et de doux parfums de vitalité.

J'ai récemment abordé le thème de la respiration comme outil de guérison (lire S'accrocher au souffle de vie, parue le 4 septembre) et ce n'était qu'une introduction, car il y a beaucoup plus à dire sur l'importance d'avoir recours à la respiration pour harmoniser les forces de guérison interne du corps.

Fonction vitale de l'oxygénation

Jean-Paul Simard, dans son livre intitulé Pèlerinage aux sources de la vie -- spiritualité, santé, guérison (éd. Anne Sigier, 2006), consacre tout un chapitre au souffle de vie dans des propos fort inspirants. D'abord, il parle de la fonction vitale de l'oxygène dans le bon fonctionnement du corps, car c'est ainsi qu'il brûle les éléments nécessaires pour produire son énergie. À cet effet, remarquez comme vous êtes las lorsque l'air est malsain ou trop rare. L'auteur poursuit :
"Une mauvaise oxygénation entraîne toutes sortes de problèmes de santé allant de la fatigue générale aux maladies chroniques graves telles otites, infections respiratoires, malaises au coeur, aux reins, aux intestins, au système nerveux, etc." (p. 171)


Une précieuse ressource négligée

L'oxygène est l'élément le plus important de la santé, selon ce que l'auteur rapporte. Et combien négligé dans nos sociétés occidentales par la mauvaise qualité de l'air ambiant, la fumée de cigarette, le stress ou tout simplement par le manque de conscience sur l'importance de bien respirer. Par contre, pour les maîtres de sagesse de l'Orient, "la respiration est plus qu'un moyen d'obtenir de l'oxygène pour alimenter le sang et éliminer le gaz carbonique : elle représente l'énergie vitale permettant à l'homme de puiser au pouvoir cosmique de l'univers." (p. 171)

"Pour les yogis, la force vitale du souffle devient une réalité sacrée qui est omniprésente, une essence subtile qui donne la vie." (p. 172) C'est ce qu'ils appellent le prana.

Le souffle coupé par la détresse

Un jour, il y a près de huit ans de cela, j'ai subi un choc émotionnel si intense que j'en ai eu le souffle coupé. C'était suite à un appel téléphonique bouleversant qui allait changer définitivement le cours de ma vie. Dans les jours qui ont suivi, j'ai remarqué que ma respiration était différente : je ne respirais plus qu'au niveau de l'oesophage, l'air ne se rendait même plus aux organes internes. Bien sûr, de temps en temps, il me fallait prendre un grand respire pour pouvoir alimenter mes poumons qui manquaient sérieusement d'air.

Et ce scénario s'est poursuivi pendant quelques années, tout en s'aggravant, car la situation qui avait pris naissance avec le fameux coup de fil prenait des allures dramatiques et j'en étais la grande victime. Ma respiration de survie, si on peut la nommer ainsi, est devenue saccadée, comme quand on vient de pleurer à gros sanglots. C'était vraiment étrange. Plus étrange encore, c'est lorsque la tristesse contenue dans tout mon être (toujours en lien avec mon drame personnel) a commencé à se manifester dans ce respire de survie : en plus de l'effet saccadé, un goût de larmes montait dans ma gorge, puis apparaissait la sensation des yeux rougis par le chagrin.

J'étais de plus en plus confuse face au phénomène car, à l'époque, je ne savais pas écouter les signaux de détresse envoyés par mon être profond (mon âme) à travers les manifestations physiques de mon corps. J'étais en grand danger et je refusais de l'admettre, car j'avais peur de ce que ça allait provoquer si je le faisais.

Finalement, un jour, je suis allée consulter un professionnel en massothérapie pour un problème de tension dans le bras droit qui durait depuis plusieurs années. Cet homme aux allures un peu mystiques pouvait voir la couleur de l'âme dans le fond des yeux d'une personne. À notre première rencontre, il me regarde droit dans les yeux et m'annonce : "Il y a beaucoup de tristesse dans vos yeux." Sur ces paroles, les larmes ont monté instantanément. Enfin, quelqu'un reconnaissait ma détresse profonde. Mais comment pouvait-il savoir ?

Plus tard, lors d'une séance de traitement, il a appuyé fermement sur une région du dos avec son poing et, comme s'il venait de presser une poire pleine d'eau (à la Bobinette), j'ai fondu en larmes... c'était le premier pas vers ma libération. Quelques semaines plus tard, je trouvais le courage d'annoncer à mon conjoint des douze dernières années mon intention de me séparer. C'est ainsi que je revenais peu à peu à la vie, et ma fonction respiration s'en portait beaucoup mieux.

Le souffle engendre l'harmonie

Avant de conclure, je souhaite faire un lien important, à partir de mon anecdote, avec ce qu'en dit Jean-Paul Simard :
"Dans les grands courants de sagesse, le souffle est ce qui engendre l'harmonie et le mouvement. À ce titre, la respiration se présente comme une régulation du système nerveux. Elle agit directement sur un plexus important, le plexus solaire, situé au creux épigastrique. On sait que ce plexus appelé cerveau abdominal, régit les émotions, les mouvements passionnels, la peur, le chagrin, le désir, la colère, la timidité et le trac. Le candidat à la maîtrise de soi doit être très soucieux de la respiration." (p. 172)


Respirez, respirez

Dans une prochaine chronique, je vous proposerai un exercice de respiration afin que vous puissiez développer une certaine maîtrise de cette fonction vitale. En attendant, je vous invite à devenir plus conscient de votre respiration et de prendre de grands respires lorsque vous vous rendrez compte qu'une situation vous préoccupe ou engendre trop de stress malsain. Vous verrez comme l'effet bénéfique est rapide.

Aucun commentaire: