jeudi 8 janvier 2009

Le taxi d'Alexis

Je m'apprêtais à écrire un texte sur la bonté suite à un article paru dans La Presse du 21 décembre dernier quand on m'a raconté une récente anecdote illustrant, en partie, mon propos.

Ça se passait dans la nuit du 2 janvier après le réveillon du Nouvel an qu'Alexis avait passé chez un copain. Ce jeune homme de 15 ans, lorsqu'il fut prêt à rentrer chez lui un peu passé minuit, se trouva démuni côté transport, car il n'avait pas pris les arrangements nécessaires avec l'un de ses parents. Il tenta de communiquer avec eux sans succès.

Il décida donc de rester chez son ami pour continuer à s'amuser. Les heures passaient et peu à peu les invités prenaient le chemin du retour. Plusieurs se dirigeaient vers l'autoroute, environ à mi-chemin d'où habitait Alexis, mais personne ne semblait disposé à faire un petit détour de quelques kilomètres pour aller le reconduire à la maison à cette heure tardive de la nuit. Égoïsme, inconscience ou malentendu ? Difficile à dire.

Finalement, un peu avant 4h du matin, Alexis décida d'appeler un taxi pour faire le trajet de quelques kilomètres. En montant dans la voiture, il avise le chauffeur qu'il n'a que 8$ dans ses poches et lui donne sa destination. Le chauffeur, lorsque le compteur indiqua 8$, s'immobilisa pour laisser descendre Alexis. Il se trouvait alors à environ 1,5 km de chez lui sur une route de campagne par un froid glacial de moins 20 degrés Celsius. Et en plus, mal habillé pour se protéger contre le froid, comme le sont habituellement les jeunes.

Le reste du chemin, il a dû se résigner à le faire à pied. Pourtant le taxi duquel il venait de descendre a poursuivi sa route dans la même direction que lui. Qu'est-ce que ç'aurait été pour le chauffeur de faire un petit extra pour permettre à Alexis de rentrer en sécurité sans se geler les extrémités ? Difficile de ne pas juger un tel comportement.

Peut-être que si Alexis avait su demander la sollicitude du chauffeur, il aurait obtenu une faveur. C'est sans doute l'orgueil qui l'en a empêché car normalement, ces ados ne se privent pas de quémander des faveurs de toutes sortes à leurs parents.

Cet épisode m'a beau choquée car il démontre le visage de l'ingratitude, de l'esprit business et de l'égocentrisme de notre société nombriliste qui a peu d'égard pour les autres. Les temps durs qu'on annonce sans cesse aux bulletins de nouvelles changeront possiblement les réactions des gens pour plus de bonté et de générosité. Je l'espère, car c'est la seule façon de se doter d'un monde meilleur... ne pas attendre que ça vienne des autres.

La gentillesse : semence de bonheur

L'article cité plus haut résulte d'une entrevue menée auprès d'un auteur à succès, le médecin suédois Stefan Einhorn, qui a écrit L'art d'être bon, traduit en 15 langues. Voici quelques extraits de cette entrevue :

"Il existe un moyen de réduire le stress, toucher au bonheur et accéder à la réussite. Une méthode qui, de surcroît, ne coûte rien. Quel est ce remède qui nous échappe ? La gentillesse."

"Être gentil, c'est bon pour le moral. Tenir une porte, saluer quelqu'un et vraiment l'écouter, aider quelqu'un à porter des paquets, toutes ces bonnes actions agissent comme une drogue, sans les effets secondaires."

"Au fil de ses recherches et en jetant un oeil à des études sur l'altruisme, il a constaté qu'un simple petit geste entraînait une suite de bonnes actions pouvant avoir des conséquences beaucoup plus grandes."

La bonté : véritable vitamine

Pour sa part, l'auteur de Cessez d'être gentil, soyez vrai !, le psychanalyste belge Thomas D'Ansembourg affirme : "La gentillesse, c'est de la vitamine ! C'est la vitamine des relations humaines ! (...) Le premier bénéfice que l'on retire de ces petits gestes, c'est un profond sentiment de bien-être, explique-t-il. On se sent moins tendu, moins crispé. Puis, les gens nous remarquent et ils font davantage attention à nous à leur tour. On profite de la gentillesse sur le coup et aussi à long terme."

Il ajoute enfin : "Tous les petits mots du genre merci ou bravo pour votre travail me font un grand plaisir. Quand ça m'arrive, c'est toujours comme une belle surprise. Ceux qui le font ne savent pas le bien qu'ils font."

Simple, mais pas sans effort

L'auteur et médecin Stefan Einhorn admet cependant que le concept de la gentillesse est plutôt simple, mais dans la vie courante, son application l'est moins. Surtout quand on a appris que pour faire sa place, il faut jouer du coude. Il précise qu'être bon impliquerait un bonne dose de courage, particulièrement s'il s'agit de rendre service à quelqu'un en lui disant qu'il a un grain de persil entre les dents ou, pire encore, qu'il a mauvaise haleine...

Il conclut que sans tomber dans la flatterie ou, au contraire, dans la bonasserie, on peut très bien être bon pour éprouver soi-même de bons sentiments. C'est l'acte qui compte.

Le bénévolat : bon pour la santé

Selon un rapport de la Gerontological Society of America cité par l'Agence de santé publique du Canada, le bénévolat serait non seulement bon pour le moral des aînés, mais aussi, pour la majorité des cas, excellent pour leur santé. Une étude menée en 2005 par l'organisme américain précise que ces bienfaits pourraient comprendre une diminution de l'incidence des maladies du coeur, du diabète et des maladies cardiovasculaires, de même que l'amélioration de la santé mentale.

Conclusion

Bref, si un abonnement chez Énergie Cardio vous rebute comme moyen d'améliorer votre état de santé, vous pouvez toujours essayer d'être bon... ça ne coûte rien et c'est accessible partout et en tout temps. Mais ça ne remplace pas l'activité physique. Alors, une marche de santé en plein air, sur une base régulière, saurait combler une autre part de notre entraînement.

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