lundi 26 janvier 2009

Les histoires que racontent nos vies

"La joie de l'âme est dans l'épanouissement, dans la révélation de soi et dans la capacité de vivre de plus en plus profondément uni avec la personne que l'on est vraiment. Bien qu'il s'agisse d'un travail introspectif à faire soi-même, il est indubitable que le fait d'être vu, connu et aimé par une autre personne procure la chaude lumière de l'encouragement qui adoucit notre coeur envers nous-même, lorsque nos défauts humains nous découragent." (Tiré de Mountain Dreamer, Oriah, La Danse - Vivez au rythme de votre vraie nature, Éditions Logiques, 2004, p. 224)

J'ai été inspirée par cet extrait ce matin qui est suivi dans le livre d'une méditation (pp. 226-228) qui nous invite à porter un regard sur nos vies. En adoptant le même processus de méditation que décrit dans le texte précédent ("Je rentre chez moi"), voici les questions qu'on nous propose pour alimenter notre réflexion :

D'abord,

  • Comment agiriez-vous en découvrant que ce que vous faites n'est pas vraiment important ? Si c'était votre façon de faire les choses qui compte vraiment ? Comment les feriez-vous ?
Dans un deuxième temps,

  • Qu'est-ce que je ferais si ce n'était pas aussi risqué ? (Pensez à un projet qui vous habite depuis longtemps et que vous hésitez à mettre en oeuvre... On en a tous !)
Puis,

  • Comment faites-vous l'amour au monde ? (dans un sens très fraternel et non intime)
  • Si la façon dont vous agissez envers vous-même, envers ceux que vous aimez et que vous connaissez et envers les étrangers raconte une histoire, quelle sorte d'histoire votre vie raconte-t-elle au monde ?
Si vous tentez l'expérience de ce regard introspectif, assurez-vous de ne pas juger les réponses qui vous viennent et surtout de ne pas vous juger. Vous êtes un spectateur disposé à accueillir avec amour et compassion les images qui apparaîtront sur l'écran de votre esprit. Pour aller plus loin, vous pouvez choisir d'écrire les pensées, sentiments ou nouvelles questions que l'exercice a mis au jour.

La Française et l'itinérant

C'est le titre que j'avais envie de donner à la présente chronique, car ce sont de bien belles rencontres que j'ai faites ce weekend. Avec le froid qui balayait le Québec ces derniers jours, mon compagnon et moi avons tenté de nous organiser des sorties qui nous permettaient de prendre l'air sans trop subir les températures glaciales.

Samedi, nous avons voyagé en métro pour nous rendre dans le Vieux-Montréal pour aller voir le film IMAX présenté sur l'océan sauvage du sud de l'Afrique. Après avoir mangé une soupe chaude et un sandwich pour le lunch, nous avions une bonne heure devant nous pour flâner dans les boutiques.

"Le hasard n'existe pas"

Je propose donc à mon amoureux de faire quelques galeries d'art, car je me plais beaucoup à admirer les tableaux d'artistes. Dans le Vieux-Montréal, il y a une galerie qui m'attire tout particulièrement, car y sont exposés les oeuvres de Nicolin Gublin (voir http://www.nicolingublin.com/), des oeuvres très colorées remplies de vie qui ramènent à un côté enfantin de notre être. Nous avons bien besoin de lumière et de légèreté en ce samedi glacial.

Nous entrons dans cette galerie très joyeuse où nous sommes accueillis par une gentille Française ! Elle nous présente en gros ce qu'on y trouve, car il n'y a pas que des tableaux, et nous invite à faire le tour. Et tout bonnement, nous engageons la conversation parlant d'abord d'art et de créativité, le talent que ça demande, les bienfaits qu'ils procurent à ceux s'y laissent transporter, le contact que ça permet avec la profondeur de l'être, etc. Je m'avance un peu plus en partageant sur mon expérience de l'art-thérapie dans un processus de guérison, et patati et patata.

Bref, la conversation a pris un ton de confidence personnelle et nous nous sommes rejointes, la dame et moi, comme si nous ne formions qu'une, par un lien spécial du coeur. Ce bref instant d'échange nous a réchauffées en dedans. Avant de nous quitter, nous nous sommes embrassées par une sincère accolade en nous promettant de penser à l'une et l'autre dans nos prières du soir. Et avant de sortir, j'invite la dame à visiter mon blogue. De son côté, elle me recommande une lecture, selon elle, fort intéressante : "Le hasard n'existe pas" de K.O. Schmidt... J'ai bien hâte de le lire.

Émile le grand et le petit

Dimanche après-midi, nous nous habillons chaudement pour aller prendre une belle marche au parc-nature de l'Ile-de-la-Visitation au nord de Montréal (voir http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=174,4820950&_dad=portal&_schema=PORTAL&nomPage=bt_parc_10). Un beau grand parc qui nous remet en contact avec la nature. Puis, nous allons nous réchauffer au salon de thé de mon quartier où nous nous retrouvons régulièrement pour profiter du temps qui passe. Mais avant, j'ai une petite commission à faire à l'épicerie du coin.

À l'entrée, nous sommes salués par un itinérant qui a l'habitude de s'y trouver pour vendre son magazine L'Itinéraire, une publication montréalaise qui se veut une alternative à la mendicité et un outil de réinsertion sociale. (voir http://www.itineraire.ca/) À notre sortie, il nous offre, par contre, un document personnel plutôt que le magazine habituel, et ce, pour la même somme, soit 2$. Je m'arrête pour voir de quoi il s'agit et il m'explique qu'il ne distribue plus L'Itinéraire. Plutôt, il offre un recueil de textes qui aborde des thèmes de la vraie vie et qu'il a produit lui-même, parce que, comme il dit : "J'haïs ça quêter. J'aime mieux vendre quelque chose."

Je suis impressionnée par l'initiative de cet homme qui a l'allure d'un grand-père. Et je lui dis que moi aussi j'écris. "Ah oui ! Sur quoi ? Aimeriez-vous me soumettre des textes pour ma publication ?" J'ai trouvé ça bien charmant de sa part; bien sûr, il a besoin de s'inspirer, comme moi, de diverses sources. J'ai dit oui spontanément, puis il m'a invitée à le retrouver même heure, même poste au cours des prochains weekends. C'est son spot et c'est la façon de le rejoindre !

Enfin, une fois au café, ma curiosité m'incite à lire les quelques textes contenus dans le document de mon nouvel ami. C'est léger et amusant, rien qui ne vaille plus que 25 cents, mais c'est la cause qui importe, et surtout l'initiative de ce sans-abri qui doit être encouragée. (Et le courage que ça prend pour se poster pendant des heures à un endroit pour recueillir quelques dollars de passants trop souvent indifférents et parfois méprisants.) Je suis touchée par un texte écrit de sa main (d'un français sans fautes, je tiens à le préciser) qui s'intitule "Grand-papa pour la première fois". En voici un extrait :

"Voilà, je suis grand-père. Depuis un an déjà, ma fille Nancy a un petit garçon. Et devinez quoi, elle a décidé de l'appeler Émile ! J'en suis pas mal fier, comme vous pouvez l'imaginer, sans compter que j'aime beaucoup mon prénom. (...) En ce qui concerne ma fille, je suis heureux qu'elle ne soit pas tombée dans la drogue ni dans la rue, car sa maman avait des problèmes de consommation. Pour la petite histoire, ma fille Nancy a été conçue sur le Mont-Royal à l'occasion de la St-Jean-Baptiste. La mère de Nancy a également appris la naissance d'Émile, et je sais qu'elle a été très heureuse de la nouvelle. Malheureusement, je n'ai pu voir mon petit-fils qu'en photo, mais j'espère le rencontrer en personne prochainement.

Je crois que l'arrivée du petit Émile me fait grandir. Le fait de devenir grand-père m'a fait réaliser que ma famille continue de s'élargir et que je ne suis pas seul dans la vie. Je suis content qu'un autre Émile puisse me survivre lorsque je ne serai plus de ce monde."

*Les noms ont été changés et les lieux, légèrement modifiés, afin de protéger l'identité de l'auteur de ces lignes.


De bien belles histoires

Émile, le camelot grand-père, m'a dit qu'il souhaitait partager de bien belles histoires dans sa publication. Eh bien, moi aussi, et je crois que cette dernière en est une bien belle.

Aucun commentaire: