vendredi 3 avril 2009

Donner au suivant avec le coeur

Cayo Santa Maria, Cuba, le 25 mars 2009

J'ai rencontré Ernesto au restaurant buffet du complexe hôtelier où nous séjournons maman et moi. C'est un jeune Cubain dans la vingtaine qui y travaille comme cuisinier. Il sourit et se montre aimable envers tous les clients qui se présentent à son poste; il est chargé de préparer des plats de riz selon les goûts des clients.

La première fois qu'il s'est adressé à moi, c'était pour me complimenter sur le collier que je portais. Ce qui a davantage attiré son attention, c'est la breloque en or que j'y avais accrochée : une représentation de la face de Jésus. Cette breloque m'avait été offerte comme un cadeau du coeur de ma thérapeute lors d'une séance de travail spirituel deux ans auparavant. Je ne portais pratiquement plus ce collier, comme si je n'avais plus besoin d'afficher ma foi aussi clairement, mais j'avais décidé de le porter durant ce voyage à Cuba, sans doute pour en tirer une certaine protection divine.

Le jeune cuisinier aimait beaucoup ce bijou et il me semblait même qu'il aurait souhaité l'acheter. Je sentais que le collier avait un sens profond pour lui, car il avait la foi et en témoignait ouvertement.

De retour à notre table avec un bol de soupe chaude comme entrée, j'ai commencé à jongler avec l'idée d'offrir à Ernesto le collier en cadeau; je sentais aussi que le moment était venu pour moi de laisser aller, de donner au suivant. J'ai donc retiré le collier de mon cou pour le déposer sur la table et j'ai pris un moment pour me recueillir au sujet du geste que je m'apprêtais à poser.

Un cadeau du coeur de Jésus

Pendant que mon coeur s'ouvrait à ce frère étranger, je revoyais dans mon esprit, un peu comme dans un film, toutes les maisons piteuses rencontrées sur notre chemin qui cachent une misère plus qu'évidente. Plus j'y pensais, plus il devenait clair que Jésus appartenait maintenant à Ernesto, le cuisinier. Il n'y avait plus de doute maintenant. Ainsi, avant de quitter la salle à manger, je me suis dirigée vers la cuisine et me suis postée dans la filée de gens qui attendaient pour le riz. Quant Ernesto m'a aperçue, il m'a demandé si je voulais encore du riz. C'est là que je lui ai d'abord demandé son nom. Il m'a retourné la politesse en me demandant mon nom. Puis, je lui ai tendu le collier en lui disant : "Es une regalo para ti." (C'est un cadeau pour toi.)

Je crois qu'il a failli perdre connaissance... il ne le croyait pas au début et quand j'ai insisté en ajoutant : "de mi corazon." (de mon coeur), il a été très ému et est demeuré sans mots pour me remercier. Je suis partie sans tarder, car des clients attendaient en ligne. Il a mis sa main sur son coeur puis m'a soufflé un bisou d'un geste de la main.

En fait, c'était un cadeau du Ciel qui lui était destiné, comme tous les cadeaux que j'ai reçus au cours de la dernière année, dont ce voyage de ressourcement qui m'a été généreusement offert par une grande amie qui voyait que j'en avais bien besoin. Son cadeau m'avait gênée, tout comme Ernesto, mais elle m'avait dit : "Ne sois pas gênée de le recevoir, tu le mérites... et c'est de l'énergie qui circule. Moi, je suis gâtée par la vie : j'ai une belle carrière qui me procure de bons revenus, deux beaux enfants, la santé." Son coeur est branché à l'abondance de l'Univers et elle redonne pour remercier. Merci Annie !


P.S. : J'aurais aimé pouvoir vous présenter Ernesto, mais j'ai eu des problèmes avec ma caméra, ce qui m'a empêchée de prendre toutes les photos que je souhaitais.

1 commentaire:

Hans Georg Lundahl a dit…

pour écrir cœur correctement sur ces blogs:

oe forment une ligature, écrir le gras entre & et ; sans espaces

fonctionne également avec OE, et avec AE et ae, si l'allemand fait defaut aussi sz

æ Æ Œ œ ß