vendredi 10 avril 2009

Ma première transfusion

Hier, c'était jour de traitement, le 15e depuis juillet dernier. Ça en fait beaucoup, selon mon oncologue. Selon mon corps aussi, semble-t-il, car il s'essouffle de plus en plus en raison de l'effet cumulatif des effets secondaires.

Depuis le début de cette série de traitements, c'est surtout le taux de globules blancs (les neutrophiles, plus particulièrement) qui nous préoccupait. Avec un taux de neutros de moins de 1,5 (la norme est autour de 5), le traitement devait être reporté pour leur donner une chance de remonter, car ce sont eux qui constituent la protection contre les infections. Les globules blancs sont les soldats du système immunitaire.

Après les fêtes, c'est le taux d'hémoglobine (les globules rouges) qui a commencé à chuté passant sous la barre du 100 (la norme pour une femme est de 120, et à moins de 90, on considère une transfusion sanguine). En janvier, les chiffres oscillaient entre les 98, 101, 103, puis en février, ils sont descendus à 94 et 96... Et le 13 mars, lors de mon 14e traitement, quelques jours avant de m'évader pour une semaine à Cuba, on en était à 98.

À mon retour de vacances, tel qu'il en a été question dans ma chronique du 2 avril dernier (Alimentation et vitalité), j'étais à terre. Je croyais que ma grande fatigue était liée à une carence alimentaire et au stress du voyage, sans doute, mais il était aussi question du taux d'hémoglobine qui avait encore chuté à 88... Hier, il était encore plus bas, à 84 (au 2/3 du taux normal). L'alarme a donc été sonnée.

Quand la coordonnatrice des soins oncologiques est venue aviser mon infirmière de prévoir un "code 50", j'ai eu une petite frousse... Code 50 ??? C'est quoi ça ? C'est là qu'elles m'ont expliqué que nous devions nous préparer à donner un culot de sang en raison du taux d'hémoglobine trop faible. C'est alors pour ça que j'étais si fatiguée !!!

Je ne croyais pas en arriver là... Je m'imaginais qu'avec tous les efforts que je mettais côté alimentation et suppléments, je pourrais m'en tirer comme une vraie héroïne... Vous voyez ? Encore le rôle de superwoman qui veut prendre le dessus. Pas facile de s'avouer vulnérable. C'est d'ailleurs comme ça que je me suis sentie hier matin, assise au bord de mon lit d'hôpital. Bref moment de découragement.

Je suis un peu tannée... J'ai hâte de passer au chapitre suivant et retrouver mon énergie débordante d'avant. OK, assez le pleurnichage. Ce n'est pas comme ça que je vais passer au travers.

Après réflexion et suite à une discussion avec mon oncologue, j'ai décidé de me laisser aider par la transfusion qui devait faire augmenter mon taux d'hémoglobine de 10 points instantanément. C'est vrai, je l'ai senti dans les heures qui ont suivi que j'étais un peu moins amorphe. Et c'est important, car quand on est fatigué, le moral en prend un coup... Même les capacités cérébrales sont amoindries, un peu comme si on avait pris un coup. Et pour lutter, le moral joue un rôle de premier plan.

Ce coup de main m'a été tendu par une personne qui a donné de son sang... Je la voyais presque et je lui étais reconnaissante d'avoir fait ce cadeau si précieux. Ma journée d'aujourd'hui sera dédiée à elle, car elle m'a permis de retrouver la forme. Ma chandelle du vendredi saint a été allumée à son intention.

Avez-vous donné du sang récemment ? Si vous avez envie de tendre la main à une personne qui lutte pour sa vie, je vous invite à visiter le site de Hema-Québec (http://www.hema-quebec.qc.ca/francais/index.htm) qui vous permettra de tout savoir sur ce geste important et de connaître les cliniques de dons de sang qui s'organisent ces jours-ci près de chez vous.

Merci de votre générosité !




Aucun commentaire: