mardi 7 avril 2009

Cuba : Le grand paradoxe

(Cette chronique conclut sur mon expérience de vacances à Cuba la semaine dernière. Lire les premières chroniques parues depuis le 2 avril.)

Cayo Santa Maria, Cuba
le 31 mars 2009 (Jour 7)

Ce matin, alors que nous en sommes à nos derniers instants à Cuba, je vois clairement la bulle dans laquelle nous venons de passer une courte semaine. Cette bulle, le resort au bord de la mer turquoise et tapissé de sable blanc, regorge d'abondance, tant au niveau de la nature avec ses magnifiques haies de bougainvilliers tout en fleurs et ses buissons d'hibiscus au milieu de majestueux palmiers, que de la générosité des Cubains mis à notre disposition pour rendre notre séjour agréable, et ce, sans compter les comptoirs de nourriture préparée (pas toujours de la meilleure qualité, toutefois) et de la bière et autres boissons alcoolisées qui coulent à flots.

Premier paradoxe

Cette bulle, ne l'oublions pas, se trouve dans l'un des pays les plus miséreux des Caraïbes en raison de son régime politique et du long conflit qui subsiste avec ses voisins les USA et qui l'isole de la richesse nord-américaine. Heureusement que les Canadiens sont là pour amener des fonds neufs dans leur système économique. Il est par ailleurs désolant de constater que ces dollars tant recherchés ne rejoignent pas les habitants de l'Ile, ou si peu. C'est pourquoi les pourboires sont si précieux, parce qu'ils restent aux employés.

Deuxième paradoxe

Sur la plage, là où les bien-nantis comme nous jouissons de toute cette abondance servie sur un plateau d'argent, on expérimente la pénurie de parasols qui non seulement garantissent un coin d'ombre tant convoité, mais déterminent aussi un territoire donné. C'est là que se jouent les petites gueguerres... l'animosité et la frustration caractérisent les débuts de journée et divisent les vacanciers pourtant là pour goûter pleinement aux cadeaux de la vie dans toute sa splendeur. Ces petites gueguerres se rejouent chaque matin qui annonce une belle journée chaude, mais ne mènent jamais vraiment à des incidents fâcheux, bien que les frictions soient susceptibles de survenir à tout moment.

De tout pour tous

Ces expériences matinales sur la plage nous font prendre conscience que la pénurie (ici, de parasols, et ailleurs dans le monde, de nourriture, de territoire, d'eau, etc.) est un ingrédient important des guerres qui éclatent aux quatre coins de la planète. Quand la misère côtoie l'abondance, quand certains ont la chance d'avoir le meilleur sans se soucier du bien-être de leur frère, la faim dicte les comportement guerriers.

Au nom de la paix dans le monde, partageons, s'il vous plaît !


"Le monde commence à deux pas de nous; une main tendue dans un geste venant du coeur sème des graines de paix dans notre jardin intérieur... et la floraison illumine et parfume tout l'entourage." -- Josée Martin

Aucun commentaire: