mardi 28 avril 2009

Et le lendemain, quoi ?

Selon le titre de ma chronique du jour, vous vous doutez bien qu'hier, il s'est passé quelque chose d'important dans ma vie. En effet, j'ai rencontré mon médecin pour recevoir le rapport du scan du 15 avril dernier sur lequel je fondais beaucoup d'espoir.

Les limites du progrès

Eh bien, l'oncologue n'avait pas de bien bonnes nouvelles à m'apprendre. Les résultats n'allaient pas dans la direction souhaitée suite aux traitements de chimiothérapie qui se poursuivent sans arrêt depuis juillet 2008. Les masses ont légèrement grossi. Pire, le doc n'avait pas d'autres avenues de solution à me proposer pour plus d'efficacité dans notre lutte. Inutile de vous dire qu'il avait la mine bien basse en m'annonçant ces constats déprimants. C'est compréhensible, car c'est comme d'admettre un échec en même temps que son impuissance. Et puis, il m'aime bien et voit combien je veux vivre avec tous les efforts que j'investis pour vaincre.

Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Après avoir écouté sereinement les grandes lignes du rapport, je suis vite passée au plan d'action. J'étais, bien sûr, déçue mais je ne me suis pas effondrée en larmes, à son grand étonnement d'ailleurs. En me revoyant assise devant lui avec tout ce sang-froid, j'en suis moi-même étonnée. Comment se fait-il que je sois capable d'entendre d'aussi terribles nouvelles sans tomber dans le drame ni être balayée par la bourrasque d'émotions qui l'accompagnent habituellement ?

Je ne suis pas seule

Alors, d'où me vient cette sérénité ? D'abord, à la pensée que je ne suis pas seule, car Dieu m'accompagne à chaque instant à travers l'épreuve et qu'Il est plus fort que tout. (Et si l'envie vous prend de vous emporter en criant : "S'Il est plus fort que tout, alors pourquoi permet-Il à cette maudite maladie de persister ?" Premièrement, je crois qu'Il a son plan divin dont plusieurs aspects nous échappent. Et j'accepte volontiers de servir sa cause sans la connaître encore. Deuxièmement, c'est en partie moi qui permet à cette maladie de m'habiter encore, ce qui m'amène à mon point suivant : ma responsabilité dans tout ça.)

Et moi, alors ?

Je demeure sereine devant la tête déconfite du doc parce que je suis convaincue que j'ai un grand rôle à jouer dans le processus de ma guérison (la raison d'être du présent blogue est d'en faire état pour que ma démarche puisse être utile à d'autres qui livrent un combat similaire) et la chimio n'est qu'un ingrédient dans mon cocktail de "remèdes miracles". Le docteur, lui, ne croit qu'à son traitement, ce qui explique son air solennel et son immense compassion. Il me voit déjà dériver, impuissant, vers le haut des chutes du Niagara craignant le pire. Ce qu'il n'est pas en mesure de voir, ce sont toutes les paires de rames dont je dispose pour regagner la rive. Il ne voit pas non plus les nombreuses paires de bras qui sont là pour ramer avec moi, car ce sont mes ressources et mon réseau.

"Ne perds pas le Nord"

Avant de clore notre entretien, il me promet qu'il fouillera à nouveau dans la documentation pour voir s'il n'y aurait pas une autre alternative de traitement pour mon cas. Et, dans mon esprit, je me promets de faire le point avec moi-même sur les dimensions qui sont sous ma gouverne qui pourraient expliquer ce recul. (J'y reviendrai dans la suite de ma chronique demain.)

Avant de sortir du bureau, je lui lance : "Ne soyez pas trop déprimé pour moi, je continue à croire aux miracles." Il a tout simplement répondu : "C'est ça." (En ajoutant sans doute dans sa tête : "Bonne chance !") Il a bien dû se demander d'où je sors pour réagir de cette façon.

Et ce matin, alors que je reprenais contact avec la nature, les deux mains dans la terre de mes futurs bacs à fleurs, j'observais les volées d'outardes qui traversaient le ciel dans leur formation de grand "V" pour regagner leur destination nordique pour l'été et je les entendais me répéter : "Ne perds pas le Nord. Ne perds pas le Nord. Ne perds pas le Nord. Ne perds pas le Nord.........."
(À suivre demain.)

Voyez la lumière qui est toujours présente même quand on a le sentiment d'être perdu en forêt ! Et plus loin, il y a un banc à la droite du chemin pour s'asseoir et prendre une pause lorsque la route se fait ardue...

Gardons courage !


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