mercredi 23 avril 2008

Dieu comme partenaire

On entend depuis toujours : "Aide-toi et le Ciel t'aidera." Et on est, en général, d'accord avec l'idée, car elle correspond assez bien à notre façon de fonctionner en société, entre humains. Ainsi, nous comprenons ce principe en lui accordant une forte notion de condition, un peu comme : "si tu es gentil, tu auras du bonbon".

Par ailleurs, si vous entendiez : "Lorsque tu demandes quelque chose, imagine que c'est déjà là.", comment réagiriez-vous ? Cette parole m'a laissée perplexe l'autre jour. Moi, ça fait très longtemps que je demande la guérison, et je ne l'ai pas encore obtenue. Et quand je m'imagine qu'elle est déjà accordée, je me mets dans le trouble en relâchant mes efforts à différents niveaux et mon corps me le fait vite savoir.

J'ai aussi souvent demandé des miracles de guérison. Ils existent, les miracles, vous savez ! Mais pas nécessairement comme on les a conceptualisés. Il est écrit que les miracles sont essentiellement un changement dans notre façon de penser grâce à l'action de l'Esprit divin. "Chaque miracle est une démonstration que l'Amour est plus puissant que la peur." (Extrait de Ferrini, Paul, L'Amour sans conditions - Réflexions de l'Esprit Christique, éd. Le Dauphin Blanc, 2006, p. 34) (Notez que nos vies, en bonne partie, sont conditionnées par la peur, même inconsciente, qui se manifeste par nos inquiétudes sur demain et des drames hypothétiques qui ne se produiront jamais.)

Dans ma lecture d'hier, j'ai été grandement inspirée par un passage qui est venu apporter de la lumière sur mon questionnement au sujet du fait que nos requêtes puissent être accordées instantanément sur demande. Voici : "Tu es partenaire avec l'Esprit divin. Je t'en prie, n'essaye pas de faire de l'abondance une responsabilité qui appartient seulement à toi ou seulement à Dieu. Tu as besoin de Lui et Il a besoin de toi." (id., pp. 79-80)

Ainsi, dans l'idée que notre rapport avec Dieu est un partenariat, Il ne fera rien sans notre consentement et Il attend notre participation pour agir sur les événements. Ceci m'amène à réaliser que lorsqu'il est dit : "Lorsque tu demandes quelque chose, imagine que c'est déjà là.", cela signifie que Dieu, en tant que partenaire, a déjà placé en nous sa part de la mise. Son soutien bienveillant nous est déjà accordé. Mais si on ne met pas la nôtre (notre volonté, notre action, notre confiance), il ne se passera rien. Ici, la participation de Dieu est inconditionnelle contrairement à : "Aide-toi et le Ciel t'aidera."

Une histoire touchante fort inspirante

Tout est question de perception et d'interprétation. Sur ce, j'aimerais vous raconter l'histoire d'une femme que j'ai connue il y a une quinzaine d'années. Nous collaborions ensemble sur des mandats de production de documents.

Cette femme que je considérais comme une amie avait un fils de 7-8 ans qu'elle élevait avec son mari dans une vie toute simple qui me paraissait parfaitement heureuse. Un jour, elle m'annonce qu'elle est enceinte de jumeaux qu'elle n'attendait pas. Une surprise ! Nous avons donc dû ajuster notre travail en fonction de sa condition, et nos rapports amicaux se sont poursuivis.

Quand les bébés ont eu un an, quelques semaines plus tard, son mari apprît qu'il était atteint d'un cancer très agressif et que sa vie était très sérieusement menacée. Il n'avait que 39 ans quand il est décédé six mois plus tard. Mon amie était dévastée par cette perte, surtout qu'elle se retrouvait maintenant seule pour élever sa famille de trois jeunes enfants. Heureusement, elle était très proche de sa mère et celle-ci l'aidait beaucoup dans sa tâche.

Seulement trois mois après le décès de son mari, sa mère est retrouvée inconsciente dans sa voiture par des passants. Elle avait été victime d'un accident vasculaire cérébral et quelques heures s'étaient déjà écoulées au moment d'être trouvée là. Ainsi, les dommages au cerveau étaient très sérieux et on doutait fort qu'elle puisse s'en sortir.

Ces circonstances tragiques pour mon amie l'ont transportée d'une tempête d'émotions à une autre. Elle a presque dû vite sécher ses larmes sur son deuil de jeune veuve pour s'occuper du cas de sa mère. Finalement, avec sa soeur, elle a fait ce qui lui semblait le mieux et se résigna à laisser partir leur mère.

Vous vous imaginez la suite... En effet, cette femme ne savait plus quoi penser. Elle considérait le sort comme une punition du "Bon Dieu", au début. Puis, le temps aidant, la profonde tristesse dans laquelle elle était plongée s'estompait au travers du quotidien qui se poursuivait immanquablement grâce à sa marmaille. Et fort heureusement d'ailleurs, car sinon sa vie se serait arrêtée là, en même temps que le coeur de sa mère.

Au fil des semaines et des mois qui ont suivi, je l'accompagnais dans son deuil et ça lui faisait grand bien, me disait-elle. Pour ma part, je tirais de grands trésors de sagesse dans son vécu difficile. Puis, un jour, elle m'a donné une importante leçon de FOI. Voici : longtemps, pendant sa période de révolte, elle blâmait Dieu en l'accusant de lui avoir enlevé deux personnes chères à son coeur. Elle allait même jusqu'à lui mettre ces paroles dans la bouche : "Maintenant que Je t'ai donné deux nouvelles personnes (les jumeaux arrivés en surprise), Je peux t'en enlever deux."

Bien évidemment, cette idée lui déchirait le coeur et les entrailles, en l'encrant encore plus profondément dans son désarroi.

Un jour, sans doute en laissant l'Esprit divin faire son chemin jusqu'à son coeur, une nouvelle idée a émergé pour permettre à la situation de prendre une toute autre couleur. La voix/voie de Dieu voulait plutôt dire (en remontant dans le temps, bien avant l'arrivée des jumeaux dans leur vie) : "Tu perdras bientôt deux personnes chères à ton coeur, alors Je t'en envoie deux autres tout aussi chères qui sauront adoucir ta peine." (Ses jumeaux étaient un garçon et une fille !)

À partir de ce moment-là, cette femme a pu commencer véritablement à vivre son deuil sereinement avec une perspective plus joyeuse pour l'avenir de sa jeune famille.

Pistes de réflexions

En terminant, j'aimerais vous laisser avec ces extraits pour alimenter vos réflexions :

"La vie est soit résistance, soit abandon. Ce sont les seules possibilités. La résistance mène à la souffrance. L'abandon mène à la béatitude. La résistance est la décision d'agir seul. L'abandon est la décision d'agir avec Dieu." (id., p. 32)

"Ne forcez pas le cours de la rivière. N'essayez pas de la retenir. Cela ne vous fera aucun bien. L'Esprit divin est à l'oeuvre en ce moment dans votre pensée, là, maintenant même. En cela, vous devez apprendre à faire confiance." (id., p. 33) Sur ce dernier extrait, je vous invite à relire "La leçon de l'eau" publiée sur ce blogue le 27 février 2008.

À défaut de retracer un dernier passage qui illustre bien cette histoire, je vous en rapporte l'essentiel : c'est bon d'apprendre à écouter ses sentiments et à lire dans les événements de la vie (grands ou petits); ce sont de bons guides, car nous ne connaissons pas tous les éléments d'une circonstance qui nous touche. (Quand je retrouverai le passage, je vous promets de le remplacer.)

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