samedi 12 avril 2008

Matin de confidences

En ce triste matin gris d'avril, où les dernières frasques de l'hiver s'accrochent au sud-ouest du Québec et viennent ainsi bousculer nos projets (je devais partir pour le weekend), il semble que les conditions soient réunies pour un petit partage tout en confidences.

Ces derniers jours, je jonglais beaucoup avec les thèmes à aborder dans mes prochaines chroniques sur ce blogue et je n'arrivais pas à me décider. Devais-je écrire sur les trésors de vitalité qu'on trouve dans différents légumes (pour faire suite à ma chronique du 21 mars intitulé "La vie dans les végétaux"), ou encore aborder un thème plus printanier comme le ménage à faire à l'intérieur de soi (mais j'ai déjà abordé le sujet le 10 février avec "Alléger sa vie"), et puis, il y avait le fameux "Qui suis-je ?" qui me travaillait l'esprit (inspiré d'un article paru dans le Châtelaine de mai). Bref, beaucoup de tergiversation dans mon désir d'alimenter cette page de contenus utiles et intéressants.

Assise à ma table de cuisine à méditer sur la question, l'inspiration m'est venue d'une simple phrase : "Si vous connaissiez votre vraie valeur, vous ne ressentiriez pas que quelque chose manque à votre vie. Vous vous sentiriez débordants de gratitude pour tout ce que vous avez." (Extrait de : Ferrini, Paul, L'amour sans conditions - réflexions de l'Esprit Christique, éd. Le Dauphin Blanc, 2006, p. 60)

Ouf ! Quelle grande vérité ! Cette parole m'a tout de suite orientée sur le thème de "Qui suis-je ?" (que je traiterai dans une prochaine chronique), puisque pour connaître sa vraie valeur, il faut absolument se connaître mieux, plus intimement, et apprendre à s'aimer sans conditions. Le chemin de la guérison de l'être dans sa globalité passe inévitablement par cet amour infini qui cherche à se manifester dans toute forme de vie et à tout instant. Mais il se bute sans cesse à des tempêtes d'obstacles créés par nos peurs.

Maintenant, les confidences

La peur, je la rencontre aussi à l'occasion, particulièrement lorsque j'ai à communiquer un message qui va à contre-courant de nos croyances habituelles. Parler de guérison sans aborder la dimension spirituelle, c'est possible car il y a tant à dire. Mais explorer les avenues de guérison de l'être sans parler de spiritualité, c'est se leurrer, puisque nous sommes d'abord des êtres spirituels vivant une expérience matérielle, et non le contraire.

Bref, j'ai développé une façon d'aborder le thème en tournant autour du pot, pour éviter les résistances et les confrontations. La peur de m'exprimer clairement sur mon vécu à travers l'épreuve et sur l'expérience spirituelle que j'en tire est associée à la possibilité d'être mal interprétée, jugée et même rejetée. La peur de voir mes amis prendre leur distance. La peur de me retrouver isolée... Voilà !

Et ce matin, lorsque j'ai lu la phrase ci-dessus, je me suis rappelée l'engagement solennel que j'avais pris dans mon lit d'hôpital au lendemain de mon opération. Je venais d'apprendre la gravité de la situation ; la docteure qui m'avait opérée venait de me faire le rapport de la chirurgie en prenant soin de me recommander de "préparer mes papiers" (vous savez, testament, etc. ?). C'est dire qu'elle ne donnait pas cher de ma peau. Ceci se passait en septembre 2005.

J'ai tout de suite rejeté cette option, puis je suis entrée en conversation avec Dieu : « Je sais que Tu es là avec moi, que Tu m’accompagnes dans l’épreuve pour m’aider, me supporter et me protéger et que Tu me mèneras vers la guérison complète. Je te fais confiance et je me laisse guider dans cette traversée. »

L'atmosphère qui régnait dans la chambre appartenait à une autre dimension. Je me sentais tout près du divin, branchée directement à la Source de l'amour infini. J'avais compris que j'avais un travail très important à faire pour atteindre mon objectif de guérison, c'est-à-dire entreprendre une démarche de retour vers mon être profond pour guérir les souffrances et les blessures qui s'étaient incrustées dans ma chair et qui constituaient des petites bombes à retardement (car j'ai compris que le cancer revient tant qu'on n'a pas dénoué ces impasses émotionnelles et fait la paix avec soi-même).

Mon engagement se traduisait ainsi : "Mon Dieu, je sais que j'ai beaucoup de travail à faire pour guérir et j'accepte de faire le chemin du mieux que je peux, sans tenter de m'esquiver pour éviter d'avoir mal à nouveau. Je vais me consacrer assidûment à ce périple au coeur de mon être et si mon cheminement peut ensuite servir à d'autres, eh bien, je m'engage à partager mes précieuses découvertes en toute transparence. Mais pour y arriver, j'ai besoin de toi. Alors, comme Tu es le Créateur de mes cellules, Tu sais très bien les réparer. Je te les confie; ce sera ta responsabilité." (Précisons qu'en confiant mes cellules au divin, c'était une façon de me prémunir contre la peur qui pouvait surgir à tout moment à l'idée qu'une dysfonction cellulaire pouvait me gruger de l'intérieur. Et cette stratégie a très bien fonctionné.)

Ce matin, donc, face à ma page blanche, j'ai senti qu'il était temps pour moi d'emprunter des avenues plus directes pour communiquer l'essentiel de mon message. Je vous convie donc à un univers de paix, d'amour et de joie.

Pistes de réflexion

Voici deux extraits tirés du même ouvrage qui vous permettront de débuter une réflexion sur ce chemin de guérison intérieure :

"Tu manifestes l'amour en te le donnant à toi-même, inconditionnellement. Et faisant cela, tu attires dans ta vie d'autres êtres capables d'aimer sans conditions." (p. 50)

"Celui qui aime sans conditions ne met aucune limite à sa liberté ni à celle d'un autre, quel qu'il soit. Il n'essaye pas de garder l'amour - car essayer de le garder, c'est le perdre." (p. 51)

1 commentaire:

Croque la Vie a dit…

Parlant de gratitude, je vous invite à relire la chronique du 5 novembre dernier intitulée "Le pouvoir de la gratitude"