jeudi 5 février 2009

Qu'est-ce que ton coeur te dit ?

Nous nous retrouvons parfois face à des situations qui posent dilemme ou qui nous laissent perplexe, démuni même face à la direction à suivre. Comme on voudrait avoir une boule de cristal pour y lire notre avenir ! Qui répondrait aux questions qui, quoi, quand, comment et surtout pourquoi.

Certains se tourneront vers des clairvoyants -- ça m'est arrivé d'aller les consulter sans toujours trouver satisfaction. C'est que les vrais réponses se trouvent au fond de notre coeur. Le problème, c'est qu'on a perdu le chemin pour s'y rendre ou qu'on n'a pas appris à l'écouter. Disons que ces messages sont souvent très subtils et qu'il est nécessaire de faire silence et d'abandonner nos propres réponses, celles qu'on souhaiterait trouver, pour les entendre.

Voici quelques-unes des expériences que j'ai vécues dans la quête de ma vérité intérieure :

"Ce n'est pas lui."

Dans ma jeune vingtaine, je fréquentais un garçon depuis quelques mois quand le doute s'est installé dans mon coeur : Est-ce le bon ? J'étais soucieuse de trouver une réponse rapidement, car je ne voulais pas lui causer trop de peine en laissant traîner les choses. Un soir en me couchant, j'ai demandé d'être éclairée sur le sujet. À mon lever, j'ai pris la peine de m'asseoir quelques minutes au bord de mon lit pour attendre la réponse. Comme elle ne venait pas, j'ai commencé à me préparer pour aller travailler, un peu déçue, disons-le.

En route vers le travail, je roulais seule en voiture lorsque, en empruntant la sortie de l'autoroute menant à mon bureau, j'ai entendu une voix très claire, comme si quelqu'un était assis à mes côtés : "Josée, tu sais que tu ne l'aimes pas vraiment dans ton coeur. Tu serais mieux de le laisser pour lui éviter des blessures plus grandes plus tard." C'était tellement clair comme indication que je me suis retournée pour regarder qui était à mes côtés. Personne.

Par manque de courage, je n'ai pas suivi les directives reçues. Pas tout de suite, en tout cas. Quelque temps plus tard, j'ai voulu obtenir une confirmation. J'ai donc posé ma question à nouveau, mais aucune réponse n'est venue... J'avais compris que tout avait été dit et qu'il n'en tenait qu'à moi de prendre les actions nécessaires pour mettre fin à cette relation sans issue.

"Ça va aller."

L'été dernier, je me trouvais dans le pitt de sable derrière chez mes parents pour me recueillir. C'est un endroit merveilleux pour reprendre contact avec la grandeur de la vie, car on s'y trouve au milieu d'une grande étendue de nature qui reprend vie (le pitt est fermé depuis 20 ans et la végétation y reprend sa place tranquillement) et la vue au loin est magnifique avec le mont Orford en arrière plan. De temps en temps, on y rencontre des chevreuils qui broutent tranquillement.

Je venais d'apprendre une troisième récidive de la maladie que je combats avec tant d'efforts depuis septembre 2005. J'étais un peu découragée, il faut bien le dire. Puis, en regardant au loin, j'ai prié Dieu de me dire ce qui allait advenir de moi... Dans mon esprit, une brise aussi légère que soudaine a soufflé trois mots : "Ça va aller." Ce message très bref était des plus réconfortants pour moi. J'en comprenais que je ne devais pas m'en faire et continuer à lutter de tout mon coeur. J'avais la bénédiction de Dieu dans la traversée de ce désert. Ça voulait aussi dire : "Ne t'inquiète pas. Prends les choses un jour à la fois et je t'enverrai la force nécessaire pour te rendre jusqu'au bout. Fais-moi confiance." Trois petits mots qui en disaient long. J'ai aussitôt retrouvé la paix.

"Fais comme si."

Cette fois-ci, j'étais à la chapelle de l'hôpital après avoir rencontré mon oncologue. Si je me souviens bien, je venais de recevoir des nouvelles peu encourageantes. C'était au printemps 2007. J'avais senti le besoin d'aller prier pour demander soutien dans l'épreuve et courage. "Permettez-moi de retrouver la santé, Seigneur..." Alors agenouillée devant la face du Christ, un message aussi bref que le précédent a surgi dans mon esprit : "Fais comme si."

Qu'est-ce que je devais comprendre de ces trois mots ? "Fais comme si." ne voulait pas nécessairement dire "Abandonne tous tes efforts, tu es guérie." Certainement pas. Ça voulait plutôt dire : "Cesse de t'en faire. Continue ta lutte au jour le jour en mettant toutes les chances de ton côté, mais fais-le sans te soucier du résultat. Il se manifestera en temps et lieu. Remplis ta vie de joie et de légèreté et chasse les soucis et les tracas de ton esprit. Tu verras, tout va bien aller." Encore une fois, trois petits mots qui en disaient long et qui m'ont permis de retrouver la paix.

"Qu'est-ce que tu veux"

Dans un contexte tout autre, plus récemment, j'étais en compagnie de mon amoureux à sillonner les routes de l'Estrie en quête d'une maison qui me conviendrait pour réaliser mon rêve (lire Un grand rêve à naître paru le 20 janvier dernier).

En raison de mon budget limité, les options qu'on avait étaient plutôt déprimantes. Sur le chemin du retour de cette escapade, je tentais d'analyser tout ça pour y voir plus clair et trouver une option qui répondrait à mes besoins. Puis mon amoureux m'a lancé tout bonnement : "Pourquoi tu ne viendrais pas habiter avec moi ?" Sur le coup, je n'ai pas dit non, même si je sentais au fond de mon coeur que ce n'était pas la chose à faire. Pas pour le moment, en tout cas.

Je lui ai donc répondu que je ne savais pas trop où tout ça me mènerait, mais que j'allais laisser les événements me guider dans ma quête d'un chez-moi. Il n'en fallu pas plus pour que la réponse se manifeste très clairement : "Qu'est-ce que tu veux ?" Qu'est-ce que je veux ? Je veux une maison, une petite fermette avec des petits animaux et de la terre pour me mettre les mains dedans. Et ce n'était pas ce que mon copain avait à m'offrir. C'était réglé. Je n'avais pas pour autant trouvé l'endroit recherché, mais je savais au moins ce que je voulais.

Je pourrais continuer encore, car plusieurs autres anecdotes se sont produites dans ma vie pour me faire sentir la présence de Dieu. J'y reviendrai peut-être un jour. En attendant, ce que j'ai compris, c'est que :

  • La subtilité des manifestations nécessite une attention particulière et un lâcher-prise certain.

  • Les réponses sont souvent très brèves. Il faut s'y attarder un peu pour en comprendre tout le sens.

  • Les réponses ne tracent pas une longue route devant soi. Elles ne donnent qu'un pas à la fois. C'est donc dire qu'il est important de se brancher le plus souvent possible à son coeur pour connaître les étapes suivantes.
L'obéissance

Voici une dernière anecdote : Un jour, je me trouvais dans un magasin d'aliments naturels au Marché Jean-Talon, un de mes endroits préférés à Montréal, en compagnie d'un ami. Ça n'allait pas très bien, car j'étais soumise à des doses quotidiennes de Neupogen, un médicament très puissant qui stimule la moelle épinière pour produire des globules blancs. C'était en novembre 2006 dans le cadre de la première série de traitements de chimio que je poursuivais depuis quelques mois déjà.

Ce médicament cause des douleurs aux os et a de quoi nous rendre marabout. Heureusement, je n'ai pas fait plus que quatre jours avec ce traitement spécial. Ce jour-là, je venais juste de recevoir mon injection au CLSC et quand j'ai retrouvé mon ami, je me sentais courbaturée de partout et j'avais le moral à plat.

Rendue à la caisse du magasin en question, la dame me propose de piger une carte dans un petit panier de paille : "Vous allez piger votre plus grande qualité." Ah oui ? Ah bon ! Je pige "L'obéissance" et cela me laisse perplexe : "Je ne suis pas certaine qu'il s'agisse là d'une qualité souhaitable..." La femme me précise : "C'est une grande qualité du coeur. Lisez, vous allez voir."

Voici ce que cette carte disait :


"L'obéissance est une compréhension juste des lois spirituelles et de celles de la nature. L'obéissance au principe de l'amour pur donne toujours une bonne direction à la vie. L'amour pur est altruiste et inconditionnel et prend sa source dans la conscience de l'être véritable. En obéissant à cette vérité intérieure, notre vie devient une célébration."

Quelle belle conclusion à ce message du jour ! N'est-ce pas ?

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