samedi 28 février 2009

Lettre à la fille que je n'ai pas eue

Ma belle enfant, je t'ai rencontrée un jour alors dans ma vingtaine avancée. Je marchais sur le boulevard de Maisonneuve à la sortie du métro Atwater en direction de mon bureau rue Greene à Westmount. Dans un flash, tu m'es apparue à l'âge approximatif de 16 ans. Nous partagions un beau moment de complicité et d'affection, moi, assise sur le sofa du salon, ta tête sur mes genoux, tu regardais vers le ciel. Nous parlions de tout et de rien, juste à être bien ensemble.

Ce flash m'est-il parvenu d'une vie antérieure où j'avais été ta mère ? Ou était-il un heureux présage d'une relation spéciale qui m'unirait plus tard à une belle jeune fille qui serait mienne ou non ?

Je t'ai longtemps cherchée dans les yeux et le coeur d'une ado affectionnée : nièce, belle-fille ou autre, et souvent, je me suis trompée sur l'issue de la relation, avec tristesse. Je me suis trompée tant et si bien que j'ai abandonné mes recherches. Inutile d'appeler l'équipe de Claire Lamarche, car ce dont je suis certaine, c'est que tu n'as jamais occupé mon bedon resté plat.

Je pense maintenant t'avoir trouvée dans la joyeuse folie, l'intelligence et l'ambition d'une jeune femme qui me rappelle celle que j'étais à cet âge. Il me manquait alors la foi en la bonté infinie de ce monde qui nous semble trop souvent austère et menaçant. J'ai appris depuis que l'image qu'on s'en fait prend naissance dans les lunettes qu'on choisit de porter. Les lunettes roses, bien qu'empreintes d'une certaine naïveté, nous feront voir les beaux côtés de la vie et les bonnes intentions de ceux qui composent notre monde. Et cette perspective saura nous emplir l'âme de chaleur divine et le coeur, de joie profonde. Les lunettes noires, qui se disent plus réalistes et au garde-à-vue constant, nous présentent un monde plutôt sombre dépourvu d'espoir et parfois menaçant. Cette façon de regarder le monde laissera un grand vide au creux de notre être grelottant, constamment balayé par un vent de froidure humaine.

Si j'avais un conseil à te donner, ma belle fille, je te dirais d'abord de porter des lunettes roses pour regarder la vie avec tout ce qu'elle a de merveilleux. Puise tous les jours à ce puits intarissable de ressources et sers-toi s'en pour rayonner et faire le bien autour de toi, car tout ce que nous faisons à l'autre, nous nous le faisons à nous-mêmes... On récolte ce que l'on sème, dit-on. Alors, sème la joie, l'amour, la paix, en pratiquant la bonté, la compassion et le respect afin que chacun retrouve sa dignité et sa lumière sacrée en ta présence.

Ne juge pas avec tes yeux d'humain, mais accueille plutôt avec ton coeur d'être de lumière que tu es. Ainsi seulement tu rencontreras Dieu et tu créeras ton propre paradis ici même et maintenant.

Et aux parents d'une telle enfant, rendez grâce pour le privilège que vous avez d'être chaque jour aspergés de la joie qui émane d'elle. Remerciez pour tant de bénédictions et soyez heureux à ses côtés.

Que Dieu te bénisse, ma belle fille. Et bon voyage !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je dis merci a tout les jours d'avoir une fille comme celle là. C'est elle qui m'a soutenu dans les moments les plus déchirants de ma vie et aujourd'hui je partage des moments heureux, un p'tit mot sur la table, une bec pour une bonne journée, un soleil dessiné sur un pot de fleurs, un repas que l'on cuisine ensemble, elle est tellement belle a voir grandir, oui je peux dire merci, merci Marie-Pier

cl

Croque la Vie a dit…

Merci de partager ton bonheur avec nous. Goûtes-y pleinement; tu le mérites bien.

JM