Virage inattendu
Je me préparais à me rendre au Pérou pour recevoir des soins spéciaux avec l'espoir d'améliorer ma condition physique, alors que je venais d'apprendre que la médecine traditionnelle ne pouvait plus rien pour moi.
Mais mon parcours a pris une tournure aussi brusque qu'inattendue ; un malaise aigu et des vomissements répétés m'ont conduite directement à l'hôpital le 18 septembre dernier. Alors que ce problème digestif se réglait grâce aux soins reçus dans l'unité de gastroentérologie de l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke, j'attirais l'attention des médecins sur mes maux de dos de plus en plus présents afin qu'ils puissent m'offrir des avenues de soulagement.
Le choc !
Moi qui scande depuis le début de mon odyssée, telle une militante pure et dure, l'espoir et la foi comme premiers ingrédients d'un éventuel retour à la santé, je tombais moi-même brusquement dans le désespoir. Et je pleurais avec ma mère, mes amies et devant les médecins qui avaient eu la très difficile tâche de m'annoncer les sombres résultats d'examen et leurs conséquences possibles.
Secours divin
J'ai eu besoin de réconfort et d'une solution divine pour arriver à me raccrocher à cet espoir qui m'a si bien servi au cours des quatre dernières années. (Je vous rappelle que le pronostic initial pour moi était seulement d'une année.)
J'ai donc repris ma lecture du Silence du coeur (Réflexions de l'Esprit Christique tome 2, Paul Ferrini, éd. Le Dauphin Blanc, 2008) pour la troisième fois. Ce livre me réconforte profondément car j'ai le sentiment que Jésus me parle comme un frère, dans un langage contemporain et adapté à nos situations de vie actuelles. Et voici ce qu'il me dit au sujet des miracles et ce que je dois en comprendre et en espérer :
Tu démontres ta conscience des miracles en t'abandonnant à ce que tu vis et en t'unissant à la volonté divine à chaque instant. Ton travail n'est pas d'essayer d'altérer la réalité physique, mais d'être pleinement présent à elle. Alors que tu t'évertues à le faire, tes peurs, tes dépendances, ton attachement au passé vont se dresser devant toi. Ton travail est de rencontrer ces peurs, ces dépendances et cet attachement avec amour et compassion. Ton travail est de créer un espace sécurisant pour ressentir tes sentiments, pour marcher à travers tes peurs et ta souffrance." (p. 167)
Lâcher prise
Depuis que j'ai accepté de me pencher sur la fin de ma vie pour mieux m'y préparer, je me sens beaucoup plus sereine. J'ai longtemps résisté dans mon combat pour la vie. j'ai aussi jonglé avec les notions de lâcher prise et d'abandon en me demandant si ce n'était pas ça baisser les bras, être lâche. Ces notions se confondent souvent dans notre esprit. Quand faut-il lâcher prise ?
Eh bien, semblerait que c'est à chaque instant. Ma mère m'a souvent répété : "Il faut tout faire comme si tout dépendait de nous et s'abandonner en même temps comme si tout dépend de Dieu." Autrement dit, nous avons une responsabilité face à notre vie. Dieu n'agit jamais seul, sans notre collaboration ni notre consentement. Mais une fois que nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour régler une situation, il nous faut lâcher prise avec confiance sur l'issue de cette situation, car les vues de Dieu sont imprévisibles, inattendues et impénétrables.
Comme vous voyez, ma pratique spirituelle m'est d'un grand secours dans cette aventure. Et j'aurais encore beaucoup à partager sur cet épisode des plus difficiles, mais toujours dans un esprit lumineux afin de toujours créer plus d'espoir et d'espérance.
Merci d'être toujours là à m'appuyer et m'envelopper de votre amitié. Ça me réconforte beaucoup.
À bientôt,
P.S. : Hier, j'ai été transférée à l'unité des soins palliatifs. Méchant choc ! Je vous en reparlerai.