mercredi 20 février 2008

5 secrets des gens heureux (suite)

(Suite du dossier "O" Happiness - voir chroniques précédentes)

Voici les trois autres secrets des gens heureux :

3. Éviter les "Si"

Si j'avais un chum,... Si j'avais un char,... Si j'avais un million de dollars,... etc., la vie serait parfaite !

C'est faux. Les gens heureux évitent de tomber dans ces suppositions faciles. À cet effet, les études démontrent qu'on est très mauvais à prédire ce qui nous rendra véritablement heureux. De plus, les gens évaluent mal leur contentement lorsqu'ils s'arrêtent sur un aspect de leur vie en particulier par rapport à leur satisfaction générale.

Par exemple, si vous vous arrêtez pour qualifier votre situation financière, il y a fort à parier que vous aurez envie de vous en plaindre (car on n'en a jamais assez par rapport à ce qu'on souhaiterait...). Par ailleurs, si vous regardez votre vie dans sa globalité, vous vous direz sans doute heureux, car le bonheur se compose de beaucoup de petites et de grandes choses.

De plus, on a constaté que la nouveauté engendre du plaisir. Vous venez d'avoir une nouvelle voiture ? Il est fort probable que cette idée vous excite pour quelques semaines ou mois. Puis la nouveauté s'estompe et vous avez retrouvé votre état normal de contentement. L'idée ici n'est pas nécessairement de changer de voiture à tous les trois-quatre mois. On ne parlerait plus de bonheur, mais plutôt de dépendance ou de compulsion.

En fait, ce qu'on nous propose, c'est de savoir créer de la nouveauté dans notre routine. Par exemple : changer les meubles de place dans notre chambre, emprunter un nouveau parcours lors de notre marche de santé, explorer un quartier de la ville qu'on ne connaît pas ou encore aller s'imprégner de l'atmosphère d'un petit village perdu par un bon dimanche après-midi. Juste pour le fun. Ce genre de nouveauté ne coûte rien et aura autant d'effet sur notre bonheur que de grands changements de vie.

4. Mettre ses meilleurs amis en priorité

Il n'est pas surprenant d'apprendre que l'engagement social est l'un des plus importants générateurs de bonheur. Ce qui est nouveau, c'est que la nature de la relation compte beaucoup. Selon Dr. Meliksah Demlir, PhD, assistant professeur de psychologie à la Northern Arizona University, il est clair qu'on se sent généralement plus heureux de passer une certaine période de temps avec une bonne amie (une journée à la campagne ou une soirée autour d'une bonne table) que d'aller se pavaner dans un 5 à 7 pour placoter anodinement avec quelques connaissances de la place.

Elle ajoute que le plaisir ne vient pas nécessairement de longues et profondes discussions. Le plaisir le plus essentiel de l'amitié sincère est simplement le compagnonage, c'est-à-dire d'être ensemble point, peu importe l'activité choisie. À la limite, on pourrait être ensemble en silence à jardiner ou à jouer à un jeu, ou encore à ne rien faire, et on y trouverait son contentement.

5. Se permettre d'être heureux

Bien que nous recherchions tous le bonheur, plusieurs croient dans leur for intérieur (sans doute inconsciemment) qu'ils n'ont pas le droit d'être heureux, ou trop heureux. Que cette croyance vienne de notre éducation religieuse, culturelle ou encore de la famille, elle a pour effet de laisser des traces de culpabilité à la vue du bonheur dans notre vie.

Howard Cutler, MD, co-auteur avec le Dalaï Lama de L'art du bonheur dans un monde troublé affirme que "certaines personnes diront même qu'on n'a pas le droit de rechercher son propre bonheur avoir d'avoir pris soin de tout le monde autour, et ce, sachant que tous ne mangent pas à leur faim, etc." (traduction libre) Eh bien, le Dalaï Lama croit qu'on devrait travailler les deux plans en même temps.

D'une part, il est clairement démontré dans certaines recherches que les gens heureux sont plus ouverts à aider leur prochain. Ils s'avèrent également être de meilleurs conjoints et conjointes et de meilleurs parents. De plus, une de ces études sur le bonheur, effectuée auprès de religieuses qui se distinguaient par leurs émotions positives de gratitude et d'optimisme, a mis en lumière une plus grande longévité de 7 à 10 ans chez ces sujets comparé à leurs consoeurs.

Ainsi, pour les éternels pessimistes qui ont encore besoin de persuasion quant à leur pouvoir sur leur bonheur, il vous suffit de penser à combien vous pouvez mieux servir la vie et le monde si vous laissiez entrer quelques parcelles de joie dans votre vie.

Tiré de l'article de Gabrielle Leblanc, auteure et neuroscientifique à Washington, D.C. intitulé 5 Things Happy People Do, dans O The Oprah Magazine, pages 233-235, mars 2008.

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