samedi 27 septembre 2008

Charabia nocturne

Il est 3h27 du matin... je ne dors plus et mon gros chat m'achale pour manger. C'est son sport préféré. J'ai mal aux mains et aux pieds, juste à la surface de la peau, je sens un peu d'acidité dans l'oesophage; ces derniers jours ont été moches. J'ai reçu mon sixième traitement de chimio mercredi et les jours qui ont suivi m'ont laissée affaiblie et un peu fiévreuse. J'ai dû me plier aux exigences de ce corps qui lutte sans cesse en demeurant au repos.

Au bout de la langue

Je me suis enfin débarrassée d'un ulcère situé juste sur le bout de la langue, autre effet secondaire des traitements. Ça faisait plus d'une semaine que je zézayais et que manger me faisait terriblement souffrir. On n'a pas idée de tout le travail que la langue peut faire, que ce soit en mangeant, en parlant ou encore en chantant.

Mardi soir, c'était mon premier atelier de chant-chorale, une activité offerte par OMPAC (Organisme multiressources pour personnes atteintes de cancer) dont je suis membre. Ce n'est pas que je souhaite faire découvrir mon "grand talent" de chanteuse... sinon, je serais allée auditionner pour Star Académie. Non, non. C'est plutôt que l'oxygène est une ami d'une valeur inestimable pour toutes les petites cellules qui voyagent dans le sang et qui transportent les précieux nutriments nécessaires à la guérison. L'activité a donc pour but de nous oxygéner à plein en apprenant à respirer profondément.

Je disais donc que j'avais un bobo sur le bout de la langue... Et la première chanson qu'on nous a apprise comportait beaucoup de "du". Ce son force la langue à se frotter aux dents inférieures avant. Prononcé à répétition, le "du" amplifie l'inflammation, et la douleur devient insupportable. Je me suis finalement décidée à aller à la pharmacie me procurer le fameux "cocktail Sacré-Coeur", un espèce de mixe gargarisant, une recette secrète de l'hôpital, qui aide à venir à bout de ces épouvantables ulcères. Au bout de trois jours, ma langue a repris son allure normale. Pourquoi ai-je attendu si longtemps avant d'agir ?

Un grand deuil

Je vais perdre mon arbre. Les bourreaux de la ville sont passés cette semaine pour condamner l'érable devant chez moi en le marquant d'un ignoble trait rouge. Ma voisine est aussi catastrophée que moi. Cet arbre représente notre fraîcheur en été, notre intimité aussi et surtout le chant des oiseaux qui y nichent.

J'habite au troisième étage d'un immeuble de cinq logements dans un quartier très vert au nord de Montréal. De gros arbres ornent chaque côté de la rue, mais de mon côté, ils ont été charcutés au fil des années en raison des fils électriques qui passent juste au centre de leur feuillage imposant. Je savais depuis quelques temps que ses jours étaient comptés, car il présentait des faiblesses importantes, dont une grande cavité dans son tronc, et au printemps, par une nuit de grands vents, il a perdu la dernière grosse branche qui lui permettait de rester "en équilibre". Depuis ce temps, tout son feuillage est orienté d'un seul côté des fils électriques.

Depuis trois ans, déjà trois gros arbres ont été coupés sur les 50 mètres de trottoirs devant la maison. Le nôtre sera le quatrième. On peut faire notre deuil de la fraîcheur, puisque les arbres qui les remplacent sont tout petits et maigrichons. Il leur faudra bien 25 ans avant de pouvoir fournir une petite brise et un peu d'intimité. Quelle tristesse !

Un cadeau précieux

La semaine dernière, j'ai une amie qui se préparait à faire une vente de garage. De passage chez elle, j'ai pris connaissance d'un objet fort intéressant pour moi. Son mari, qu'elle a perdu l'année dernière, a lui aussi longtemps lutté pour sa vie. Comme moi, il buvait son petit jus d'herbe de blé tous les matins. Mais lui, il le faisait pousser... Il s'était fabriqué un rack spécial dont mon amie n'avait plus besoin. Eureka !!! "Je vais te l'acheter, moi, ton système !" que je lui dis.

Depuis que j'ai entrepris mon programme en médecine chinoise, je consomme du jus d'herbe de blé que j'achète congelé en petits contenants d'un once. Une douzaine de ces contenants coûte 30$ !!! Ce qui revient à 75$ par mois à raison d'un par jour. C'est plus cher que du pot (je pense) ! En le faisant pousser, je peux obtenir le même résultat pour environ un dollar. Quel beau cadeau ! Car elle s'est empressée de me l'offrir en cadeau avec le moulin pressoir qui complète le kit. C'était un moment émouvant.

Rendez-vous avec les baleines

Je prends des vacances la semaine prochaine. Je pars avec mon amoureux sur la Côté-Nord pour admirer les baleines et surtout pour voir loin et respirer du bon air. Nous avons loué un chalet sur le bord du fleuve aux Escoumins, à trente minutes de Tadoussac. Nous partons avec tout notre kit (chaise longue, couverture, bouffe santé, etc.) et nos beaux projets. Je parie que nous reviendrons avec des plans à mettre en oeuvre prochainement... Ça promet !

Mes belles lectures

Je continue de me plonger dans des lectures inspirantes et passionnantes. J'ai terminé Le Pouvoir de l'intention (Dr. Wayne W. Dyer, éd. J'ai Lu, 2004) dont je vous ai parlé dans mes récentes chroniques. C'est un livre qui m'a amenée beaucoup plus loin dans ma quête de spiritualité. De plus, il offre des pistes concrètes de cheminement à la fin de chaque chapitre sous la forme d'étapes à suivre pour mettre en pratique les enseignements qu'on y puise. Je vous le recommande vivement.

Permettez-moi de vous offrir quelques passages inspirants tirés au hasard :
  • Sur le sens de l'humilité : "Si vous voulez sentir que vous avez un but dans la vie, soyez convaincu d'une chose : Vous trouverez votre but en vous mettant au service des autres et en prenant contact avec quelque chose qui dépasse votre corps, votre esprit et votre ego." (p. 172)
  • Sur le sens de l'émerveillement : "Lorsque vous êtes émerveillé, vous êtes dans un état de gratitude perpétuel. La façon la plus sûre d'être heureux et satisfait dans la vie consiste probablement à remercier et à célébrer votre Source pour tout ce qui vous arrive." (p. 171)
  • Sur le sens de la générosité : "Nous devons être comme le soleil, et localiser et dispenser notre généreuse nature. Plus vous vous donnez, même à petites doses, plus vous ouvrez grand votre porte à la vie." (p. 173)
Voilà pour le charabia nocturne de cette nuit tranquille. Bonne fin de semaine et sachez apprécier la pluie, car elle veillera à raviver les couleurs des feuilles d'automne.

Mon petit balcon à l'abri de l'arbre condamné.


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