mardi 13 mai 2008

Le PARDON : ce grand guérisseur

Seul, le mot "pardon" crée une certaine résistance et parfois même un mouvement de recul. C'est qu'on en comprend rarement le vrai sens. Ainsi, pour plusieurs, pardonner ou, pire, demander pardon, ça peut vouloir dire se montrer faible et lâche. Ça, c'est si on joue la game de l'ego, car l'ego déteste avoir le sentiment de perdre.

Cependant, le pardon semble incontournable dans une démarche de guérison, que ce soit une guérison physique, émotionnelle, psychique ou spirituelle. En effet, dans bon nombre de mes lectures traitant de guérison, j'ai rencontré de longs extraits sur le pardon, le passage obligé vers le rétablissement harmonieux de l'être dans un univers intérieur de paix, d'amour et de joie profonde.

À mesure que j'avançais sur cette avenue, j'en arrivais à comprendre que le pardon, c'est d'abord et avant tout un témoignage d'amour de soi, car pardonner, c'est se libérer des blessures et des souffrances du passé en cessant de le rebrasser dans son esprit. À chaque fois qu'on repense à un événement douloureux du passé, on le recrée et on ravive la souffrance qui s'y rattache. Un peu comme si on arrachait sans cesse une gale sur un bobo en voie de cicatrisation. Plus on gratte, plus ça fait mal et moins ça guérit.

"Oui, mais...", me direz-vous ? "Oui, mais la souffrance est toujours là et je ne peux pas simplement l'ignorer." Vous avez raison, car faire fi d'une souffrance qui nous gruge lui donne juste plus de pouvoir de destruction... à plus long terme. C'est comme si on laissait traîner des bombes à retardement qui, un jour ou l'autre, peuvent nous sauter en pleine face et se manifester par l'apparition d'une maladie. (Rassurez-vous, je ne veux pas vous faire peur.)

C'est là que le témoignage d'amour arrive à la rescousse. (Tant qu'à retourner en arrière, aussi bien le faire d'une façon bienfaisante.) Ainsi, dès qu'on touche à une zone qui souffre, on en ressent toutes les émotions douloureuses. De les reconnaître, c'est déjà un premier pas, puis le soulagement viendra lorsqu'on sera en mesure de les accueillir avec compassion et amour pour soi. Imaginez-vous un petit enfant qui vient de se brûler sur un rond de le cuisinière. Il court aussitôt vers son parent pour trouver réconfort et soulagement. Eh bien, l'être qui souffre au fond de soi, c'est cet enfant. Et l'adulte que nous sommes devenu, c'est le parent bienveillant. Dès que nous accueillons cet enfant et ses souffrances, l'intensité de la douleur diminue de même que son pouvoir de destruction, car l'Amour guérit.

(Attention : accueillir l'enfant qui souffre ce n'est pas exercer de l'apitoiement pour attirer de la pitié. Il y a une grande différence entre les deux; le premier soulage, le second entretient la douleur.)

Revenons donc au pardon. Ainsi, après avoir accueilli sa douleur avec bienveillance, il devient possible de pardonner réellement, c'est-à-dire couper avec le passé et revenir dans le moment présent pour se donner la possibilité de reprendre vie et d'emprunter une voie plus heureuse pour l'avenir.

Afin d'illustrer avec plus de justesse et de clarté mon propos, j'ai fouillé plusieurs sources pour en extraire certains passages que voici :

"Le pardon est la voie parce qu'il fait fondre la prise du temps sur la blessure ! Lorsqu'il n'existe pas de temps, il n'existe pas de blessure." (Extrait de Ferrini, Paul, L'Amour sans conditions - Réflexions de l'Esprit Christique, éd. Le Dauphin Blanc, p. 136)

"Reconnaître la blessure est toujours le premier pas dans le processus de guérison. Si vous n'êtes pas prêts à affronter la peur qui est derrière la blessure, le processus de guérison ne peut commencer." (Idem, p. 111)

"Quoi que nous fassions pour changer notre vie et créer de nouvelles possibilités, franchir le pont vers une nouvelle vie est impossible à moins d'être prêts à pardonner. (...) Rien de tout cela n'est jamais facile. Jamais. Mais refuser de pardonner empoisonne l'âme." (Extrait de Williamson, Marianne, Le changement - un cadeau inestimable, éd. du Roseau, p. 144)

"Pardonner consiste tout simplement à ne se souvenir que des pensées d'amour que tu as adressées dans le passé et de celles qui te furent adressées. (...) La pratique du pardon est notre contribution la plus importante à la guérison du monde." (Extrait de Williamson, Marianne, Un retour à l'amour, éd. J'ai Lu, p. 64)

"Le pardon est la clé de la paix intérieure parce qu'il est un procédé mental qui transforme nos pensées de peur en pensées d'amour." (Idem, p. 81)

"En amenant le passé dans le présent, nous créons un futur juste comme le passé. En laissant aller le passé, nous faisons de la place pour les miracles. (Idem, p. 83)

"Le pardon est la seule voie pour sortir de l'enfer : en aimant, nous nous défaisons de la douleur, et en refusant d'aimer, nous restons dans la douleur. À tout moment, nous répandons l'amour ou projetons la peur, et chaque pensée nous rapproche soit du ciel, soit de l'enfer." (Idem, p. 148)

En conclusion

Au sujet de la lutte pour survivre :

"Juste au moment où nous sommes les plus vulnérables, quand nous sommes prêts à tout laisser tomber, à abandonner, à partir, nous nous retrouvons engagés dans la bataille de notre vie, à essayer de survivre, à essayer de continuer. Pourquoi ? Parce que vivre, c'est continuer. Parce qu'on n'a pas le choix. La seule question, c'est de savoir si nous allons continuer avec tout ce que nous sommes, ou si nous serons condamnés à survivre, blessés et amers. Une voie mène à la dépression; l'autre à une vie nouvelle. La première voie, c'est la défaite; l'autre, c'est l'espérance." (Extrait de
Chittister, Joan, De l'épreuve à l'espérance, Éd. Bellarmin, pp. 41-42)

"À chaque instant de son existence, ou bien on grandit, ou bien on régresse. Ou bien on vit un peu plus, ou bien on meurt un petit peu. La spiritualité de l'épreuve commence avec la décision de grandir ou de se replier, de vivre un peu plus ou de mourir un petit peu. C'est là une décision de la plus grande importance." (Idem, p. 46)

De quoi méditer un bon moment.

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