mercredi 7 mai 2008

La forêt qui parle

"Qu'est-ce qui veut s'écrire ?" C'est la question qui me tourne dans la tête depuis cinq minutes face à ma page blanche. Milles sujets se précipitent aux portes de ma conscience, assez pour brouiller la source de mon inspiration. Je dois m'arrêter, fermer les yeux et laisser monter de l'intérieur le sujet prioritaire à traiter. C'est ainsi que mon thème du jour m'est livré: "La forêt qui parle". Je vous raconte d'où me vient cette idée.

Il y a deux semaines, dans ma quête de moyens pour intensifier mon processus d'auto-guérison, je me suis retrouvée dans une maison de ressourcement dans les Laurentides. J'avais comme perdu patience et décidé que la chimio, pour moi, c'était fini. Dans cette hâte de passer à un autre chapitre de ma vie, j'ai cru bon d'aller chercher de l'aide particulièrement sur les plans de l'alimentation saine et de la méditation.

Le message de la forêt

Le dimanche matin, après le déjeuner et avant une belle activité de biodanza, je décide d'aller marcher seule dans la forêt jusqu'au ruisseau qui y coule tout au fond. La promenade s'annonce magnifique et puis "rien à craindre, il y a des rubans roses sur les arbres pour baliser le chemin", m'avait dit la proprio.

Je goûte pleinement ma randonnée dans la nature en respirant à pleins poumons les parfums humides de ce début de printemps, en zieutant avec émerveillement le ciel bleu qui surplombe la verdure qui est sur le point d'éclore et en embrassant de la main les arbres sur mon passage. Arrivée au bassin créé à même le ruisseau, je m'arrête pour m'emplir de ce lieu d'une grande beauté et de la vitalité qu'il procure avant de reprendre rapidement le chemin du retour, car je suis attendue.

Mais, bien évidemment, dans cette forêt qui m'est totalement inconnue, je perds le tracé de vue car certains arbres en bordure d'une clairière ont perdu leur ruban rose. Merde ! J'HAÏS ça me perdre dans le bois ! C'est un peu paniquant, mais par chance, je sais que je suis à moins de 100 mètres du bercail, mais dans quelle direction ?!?

Je m'aventure sur ce qui semble être une bonne piste. Seulement quelques pas dans cette mauvaise direction et je me retrouve empêtrée dans des branchailles qui obstruent le passage, puis, dans la neige jusqu'aux genoux à certains endroits. Et c'est là que je commence à tourner en rond, me réjouissant soudain à la vue de traces de pas dans la neige : "Voilà, c'est ici !..." Mais non, il s'agit plutôt de mes propres pas, y étant déjà passée quelques minutes avant.

"Je devrai bien me résigner à crier à l'aide, si je veux retrouver mon chemin", pensai-je. Mais je crois que j'aurais préféré faire un feu de boucane en guise de S.O.S.; il me semble que ç'aurait été moins humiliant. Alors, je lance un premier cri : "Hey, Oooooooooh !" On m'entend, mais on croit que je m'amuse avec l'écho. On me dira plus tard : "Tu n'avais pas pensé à crier autre chose comme : "À l'aide !" Ben non, je trouvais ça trop looser... Enfin !

Pendant que je continuais à me perdre dans cette forêt, une pensée m'est venue à l'esprit : "Cette forêt a quelque chose à me dire. Serais-je en train de me perdre moi-même dans les avenues de guérison que je scrute ?" Sans prendre la peine de m'arrête à la question vu ma situation inconfortable, je me promets de m'y attarder un peu plus tard. La question mérite tout le sérieux qu'elle confère.

Finalement, je suis retrouvée par une charmante jeune femme qui, comme les autres, a entendu mes cris et a décidé de venir à ma rencontre.

Ma réflexion

Depuis le début de ma lutte, il y a deux ans et demi, j'ai multiplié les moyens pour retrouver la santé (sur divers plans : physique, émotionnel, mental, spirituel). (voir "Chacun son chemin de guérison" publié le 21 avril 2008 sur ce blogue.) Devant mon coffre à outils bien rempli, il m'arrive de me perdre dans un élan de panique momentanée. C'est souvent quand je DÉCIDE de passer à autre chose. Ainsi, je perds le contact avec le moment présent et avec la puissance de ma foi. Plutôt que d'accepter que les choses puissent se dérouler selon un plan divin dont j'ignore les détails et faire confiance, je reprends les commandes en m'imaginant que mon seul pouvoir de détermination est suffisant pour tout régler. C'est là que je me mets à "pédaler dans la choucroute", comme le dit si bien un de mes amis. C'est le début d'une longue glissade qui a tout le pouvoir de m'entraîner dans le fond du ravin.

Écouter les indices

Mon esprit vient à la rescousse en stoppant ma descente par une prise de conscience qui me permettra de faire une pause le temps de solidifier mes attaches.

Je revois dans ma tête ce qui m'a menée à dévier de ma route. Il y a d'abord eu une vague de panique provoquée par l'idée que je ne m'en sortirais peut-être pas (donc, le DOUTE). Puis, une sorte de fébrilité (conduite par la peur) s'est emparée de moi me propulsant dans toutes les directions en quête désespérée d'une porte de sortie.

J'ai alors cru bon de demander de l'aide auprès de personnes que je jugeais capables de m'accompagner. Démarches qui sont restées vaines car, dans les deux cas, on me renvoyait à moi-même, à mon propre pouvoir sur la situation. Je l'ai d'abord pris comme des portes qui me claquaient au visage. Mais il y avait un message important derrière ces refus. L'Univers me guidait ailleurs...

En fait, les deux me disaient à mots à peine couverts : LA FORCE EST EN TOI. Tout ce que je dois faire, c'est de m'arrêter (car c'est dans l'immobilité que cette force agit) et de m'y connecter avec Amour et Foi.

Une confirmation

Dès ma prise de conscience réalisée, un certain nombre de signes sont venus la confirmer. J'ai ainsi pu chasser la peur qui avait été la grande responsable de cet épisode d'égarement et récupérer tout mon pouvoir pour poursuivre l'ascension de mon Everest un pas à la fois.

Pistes de réflexion
  • Sur le lâcher prise : « Dieu fait tout pour mon bien ultime, tout ce qui m’apparaît adversité je le reconnais au contraire comme une bénédiction que je ne suis pas capable de comprendre sur l’instant. Mais ce que vous pouvez en tout cas comprendre sur l’instant, c’est qu’en adhérant, vous cessez de souffrir. Et ce que vous avez considéré comme une tragédie a été, par rapport à votre bien suprême, une grâce. » (Extrait de DESJARDINS, Arnaud, Bienvenue sur la voie, p. 179)
  • Sur la foi : « L’obéissance est une compréhension juste des lois spirituelles et de celles de la nature. L’obéissance au principe de l’amour pur donne toujours une bonne direction à la vie. L’amour pur est altruiste et inconditionnel et prend sa source dans la conscience de l’être véritable. En obéissant à cette vérité intérieure, notre vie devient une célébration. » (Ce message m'a été livré sur une petite carte que j'avais été invitée à piger d'un panier lors de ma visite chez un marchand d'alimentation naturelle... synchronicité : c'était à un moment de découragement !)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

La forêt ne te parle pas.C'est ta voix intérieure qui parle.Elle te dit que tu ne t'es tout simplement pas trouver dans toutes les démarches(valables) que tu as entrepris.Écoute cette voix , elle est souvent plus sage que tu peux le croire.Accepter est tr`s difficile mais quel soulagement quand on y arrive et qu'on vit simplement le moment présent.Je te souhaite de trouver le chemin qui mène à ton coeur ,tu n'a besoin d'aucune balise pour t'y rendre car tu ne risque pas de te perdre.C'est vrai qu'il faut lâcher prise surtout s'il y a une performance à atteindre ,il faut faire les choses qui nous plaisent et les faire pour soi pas pour pour ceux qui nous entourent et attendent un résultat.Bonne route, bon courage ,vit à plein .

Croque la Vie a dit…

Cher anonyme,
Merci pour ton sage commentaire. Tu as tout à fait raison et je m'y applique du mieux que je peux. Permets-moi une petite précision : "la forêt qui parle", c'est une façon de dire que les événements, mêmes banals, savent nous indiquer le chemin vers la maison... le coeur d'où surgit notre petite voix.
Merci encore de ta générosité.
Bonne route à toi aussi.