mercredi 7 novembre 2007

Le meilleur de soi, selon Guy Corneau

Lundi dernier, j'ai eu le privilège d'assister à une conférence de notre grand psychanalyste et auteur, Guy Corneau. (Sa dernière publication : Le meilleur de soi aux Éditions de l'Homme, 2007)

La soirée était organisée par l'Organisation multi-ressources pour personnes atteintes de cancer (OMPAC) et le sujet de la conférence était "Le cancer et le meilleur de soi". C'était sa première sortie publique après avoir lui-même subi une série de traitements de chimiothérapie pendant sept mois. Surpris ? En effet, cette nouvelle sur sa maladie a pris tout le monde de court, surtout après qu'il ait passé tant d'années à démystifier la source de nos souffrances profondes et ses conséquences sur notre être (en dedans comme en dehors). Surprenant et questionnant, en effet.

C'est donc en toute humilité qu'il s'est présenté devant nous le crâne dégarni et l'allure amaigrie. Mais tout souriant. Il était visiblement ému et heureux d'être parmi nous pour nous entretenir de vitalité et de santé à la lumière de son dernier ouvrage, et surtout de sa propre expérience en terrain hostile. Et c'est avec plaisir que je vous partagerai, en quelques lignes, les grands secrets qu'il nous a livrés.

Le cancer, c'est maintenant démontré clairement, est une maladie de style de vie. (Voir la dernière publication de David Servan-Schreiber, l'auteur de Guérir, intitulée Anticancer) La maladie en général vient d'une trahison inconsciente de soi-même, de l'écart entre le soi (sa personnalité) et le soi-même (son être profond). Et lorsque cet écart est trop grand (lorsqu'on se laisse tomber pour se conformer à ce que les autres attendent de nous), il se passera quelque chose pour casser le système (maladie, faillite, divorce, etc.); c'est la Vie qui est ainsi, car chaque être humain est appelé à marcher dans ses propres pas, à revenir à lui-même pour se réaligner sur ses idéaux, sur ses valeurs profondes et surtout pour poser des gestes en lien avec ses idéaux.

À ce sujet, j'ai retenu un passage : "Rappelez-vous, la Vie obéit à trois principes fondamentaux : elle est fonctionnelle, capable de s'adapter et durable. Lorsqu'elle s'approche de la limite de la fonctionnalité, quand elle ne peut plus fonctionner encore très longtemps comme elle le faisait, elle s'adapte." (Extrait de Walsch, Neale Donald, Le Dieu de demain - Conversation avec Dieu, Éd. Ariane, 2004, p. 210)

La maladie est donc une opportunité de changement, de libération. Mais comment faire ? Comment se réaligner ? Car bien évidemment, lorsqu'on a compris le message que nous envoie notre corps, il faut apporter les changements nécessaires qui permettront au système de fonctionner harmonieusement. Et face aux choix qui s'imposent, il y aura un conflit (lié à l'insécurité que peut provoquer un changement de vie). Cependant, M. Corneau précise que ce conflit conscient avec soi-même est beaucoup préférable au conflit inconscient vécu lorsqu'on se met de côté par quête de sécurité, car c'est ce dernier qui fait des ravages.

Il ajoute : "Les contraintes de la vie, les obligations, les préoccupations n'ont pas à nous définir. Et malgré toutes les difficultés qui se présentent, ça vaut la peine de vivre, en ajoutant de l'amour, de la lumière pour réanimer la Vie en soi."

Le meilleur de soi dépend donc de comment on se connecte aux choses de la vie. Et quand je suis vibrant de vie, je sers la Vie, je sers le monde. Il nous invite donc à rêver un impossible rêve, car tout ce qui existe sur Terre a débuté par un rêve. Il s'est appuyé sur l'exemple du Cirque du Soleil pour illustrer son propos.

Il insiste également sur un fait : la lutte contre la maladie n'est pas un combat contre la mort, mais bien un combat POUR LA VIE; pour intensifier notre rapport avec la vie. Et sur le goût de vivre et la redéfinition de soi-même, une question à se poser : "Qu'est-ce que tu reconnais en toi-même, par toi-même, qui te donne le goût de vivre ?" Selon lui, le plaisir de faire quelque chose nous redonne vie, nous ramène à notre essence de vie et améliore notre rapport avec la vie.

Voilà ! Quel beau message livré en toute simplicité ! Beaucoup à méditer. Je vous invite à poursuivre dans le même sens par la lecture du message suivant intitulé : Servir la vie.

Et je vous laisse sur un nouvel extrait inspirant (tiré de Williamson, Marianne, Le changement - un cadeau inestimable, Ed. du Roseau, 2006, p. 47) :
"Aujourd'hui, vivre en actualisant notre grandeur a acquis une urgence qui va au-delà de la réalisation de nos rêves personnels. Laisser jaillir notre grandeur est devenu critique pour la survie de l'espèce; ce n'est que si vous en arrivez à exprimer votre potentiel et que j'en arrive à exprimer le mien que le monde sera en mesure de faire la démonstration du sien. (...) Devenir l'être que nous sommes capables de devenir - indépendamment de l'opinion d'autrui - fait partie autant de notre responsabilité envers nous-mêmes que de notre responsabilité envers Dieu (lire la VIE)."


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