jeudi 8 octobre 2009

Grosse journée

Hier, c'était une très grosse journée. Après avoir fait ma toilette matinale et m'être habillée "en civil" (j'ai mis de côté ma jaquette d'hôpital), j'ai reçu la visite de ma notaire, question de revoir mes dernières volontés en matière de legs et de légaliser tout ça avant qu'il ne soit trop tard. J'avais demandé à ma mère d'être présente pour me soutenir dans cette étape importante et j'étais contente de la savoir à mes côtés.

Contact spécial

La femme notaire que j'avais choisi a été sélectionnée seulement à partir de son nom sur une liste de notaires figurant sur le site de la Chambre des notaires du Québec. À mes yeux, ils étaient tous pareils, car je ne les connaissais pas du tout, mais je me suis laissée guider par mon intuition. Je voulais faire affaires avec une femme d'abord, puis j'y suis allée avec celle qui portait le même nom de famille que ma mère.

Lorsqu'elle est rentrée dans la chambre, je l'ai tout de suite aimée. Elle était élégamment vêtue, bien coiffée et avait un air des plus sympathiques. Je ne m'étais pas trompée. Puis, question de mieux nous connaître, elle s'est intéressée à mon parcours. Je lui ai fait un bref résumé de mon cheminement de guérison depuis quatre ans en mentionnant les aspects touchés par mes nombreuses démarches : physique, émotionnel, mental et spirituel. Je lui ai précisé que malgré les sombres pronostics des médecins, je croyais toujours en la possibilité d'un miracle et que ça faisait vraiment bizarre de préparer ma sortie tout en continuant d'espérer vivre.

Sur ce, elle m'a dit qu'il s'agissait pour elle de la preuve d'une grande évolution spirituelle, d'être capable de se détacher de tous ses biens matériels et d'envisager la mort tout en continuant de vivre pleinement. Et ces démarches bien terre-à-terre me permettront ensuite de me sentir totalement libre pour préparer mon âme à rejoindre l'autre monde : retrouver l'harmonie et la paix par le pardon et les réconciliations.

Avant de partir, elle m'a offert un gros câlins rempli d'énergie. J'étais un peu surprise, mais maintenant convaincue que j'avais fait le bon choix.

Première expérience en radio

Non, non, je ne me lance pas dans une nouvelle carrière d'animatrice radio ! C'est plutôt que j'ai reçu mes premiers traitements de radiothérapie hier après-midi : un pour le dos et un pour le bassin. J'étais allée jeudi dernier rencontrer le radio-oncologue et vendredi, j'avais reçu une première séance de marquage avec un scan. Mardi, c'était une deuxième séance de marquage et hier, enfin, les premiers traitements. J'en aurai six en tout sur cinq jours. Hier, la séance a duré toute une heure en salle de traitement, ce qui est beaucoup, selon ce qu'on me dit.

On m'avait prévenu que dans les 24 à 48 heures suivants les premiers traitements, il y avait de bonnes chances que la douleur soit amplifiée, donc de rester tranquille. Eh bien, dès mon retour dans ma jaquette d'hôpital, les douleurs ont émergé et ce n'était que le début d'une longue soirée de souffrances très intenses à plusieurs endroits en même temps. Calmant par dessus calmant, je souffrais atrocement.

Visiteurs inconscients

Et il y avait une famille de visiteurs dans la deuxième chambre à côté qui se croyait en party. Même ma porte fermée, je les entendais parler fort et rire à travers les murs. Certains oublient qu'ils sont dans un hôpital où il y a des gens malades. Ils n'ont aucun respect pour la souffrance des autres. J'ai dû me choquer en disant aux infirmières que si elles n'allaient pas les avertir, je le ferais moi-même. Elles ont compris mon point et la fête s'est terminée brusquement. Tant mieux.

Bonne nuit

Après tous ces calmants et un léger somnifère, j'ai réussi à passer une bonne nuit, mais je me suis réveillée très tôt, comme il m'arrive souvent, toute en sueurs, sans autre envie de dormir. J'ai donc sorti mon ordi pour vous donner des nouvelles fraîches de mes aventures en milieu hospitalier.

La suite

J'ai deux autres rendez-vous prévus aujourd'hui et demain en après-midi. Il semble que ça se poursuivra samedi et dimanche, mais j'attends toujours confirmation. Si c'est le cas, je ne pourrai sortir ce week-end pour aller retrouver mon gros chat. Je tenterai toujours d'avoir des congés d'une demi-journée pour pouvoir changer d'air et vaquer à quelques occupations faciles.

Après cette série de traitements, les douleurs devraient diminuer de façon substantielle, nous permettant ainsi de réduire la quantité d'anti-douleurs, ce qui aura un effet bénéfique sur les autres aspects de la médication (constipation, etc.), et je pourrai sans doute poursuivre ma vie presque normalement avec un bon suivi d'un médecin de famille et d'une infirmière qualifiée du CLSC. Je me croise les doigts.

Espoir renouvelé

Bien que personne ne parle de guérison ici, seulement de soulager la souffrance, je continue d'espérer en une intervention divine. Pendant mes séances de traitements, je prie Dieu et la Sainte-Vierge de m'accompagner et de faire en sorte que le laser ne fasse pas que réduire les masses, mais qu'il les détruise complètement. C'est le nouvel espoir de guérison que j'ai trouvé à travers les méandres de ce séjour triste aux soins palliatifs.

Lever de soleil tardif

Je termine cette chronique à 5h30 et il fait encore noir. J'espère qu'il fera beau. Je vous souhaite une belle journée ensoleillée dans votre tête et dans votre coeur.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Josée,

Heureux d'avoir de tes nouvelles. Nous sommes toujours humain, les douleurs physique nous les resentons toujours, mais comme tu me la déjâ dis le refuge est dans l'âme, c'est la lumière qui repousse nos peurs.

Bonne journée et je n'ai que de bonnes pensés pour toi.

cl

Croque la Vie a dit…

Le refuge est dans l'âme... Quelle belle pensée si réconfortante ! Merci, Claude, de me retourner mes enseignements antérieurs. C'est vrai qu'on enseigne toujours ce que l'on a besoin d'apprendre. Et lorsqu'on oublie ces précieux mots de sagesse, il est bon de se les faire rappeler par nos "élèves".

Merci de ta présence.

Josée

Anonyme a dit…

Bonjour Josée, c'est chouette que la femme notaire t'ait fait un gros calin spontanné. Ca remplace tous les mots, ça a dû être un moment magique, une personne qui te recontre pour la première fois et qui t'a parfaitement écoutée et comprise.
Que ta foi te donne la force nécessaire face aux douleurs inévitables. C'est triste à notre époque que la douleur soit encore aussi présente dans les traitements médicaux.
Je te souhaite beaucoup beaucoup de courage pour traverser cette épreuve.
J'admire ta façon de voir l'arc en ciel au delà de la pluie.
Sincèrement
Carole