vendredi 23 octobre 2009

Rencontre authentique dans la souffrance

(Écrit le 23 octobre à 4h30 a.m.)

Au moment où j'éteignais ma lampe de lecture hier soir, après avoir rendu hommage à mes amies Jessica et Claudette dans Belles Madames bénies, le téléphone sonnait. Il était 21h50 et l'infirmière m'avait déjà donné toutes mes injections pour la nuit.

Ma première pensée fut : "Qui peut bien appeler si tard ?" Et j'avoue que je n'avais vraiment pas le coeur à la jasette. Mais j'ai saisi un grand chagrin dans cette voix que je ne reconnaissais toujours pas.

-- "Qui parle ?"
-- "C'est Claude."
-- "Claude qui ?"

C'était un ami de longue date qui demeure présent dans mon paysage de connaissances privilégiées, mais dont les contacts sont plutôt rares. J'avais reçu, quelque temps auparavant, un long courriel de sa part pour m'inviter à aller passer du temps chez lui et sa femme dans les Laurentides afin qu'ils puissent tous les deux prendre soin de moi, et ce, malgré les problèmes de santé qu'ils connaissent eux-mêmes. Puis, sa femme m'avait téléphonée à l'hôpital pour réitérer l'offre tout en soulignant leur appui inconditionnel.

Cette offre unique m'avait beaucoup touchée. J'en avais été d'abord surprise, car elle m'arrivait comme un cadeau du Ciel inattendu.

Hier soir, Claude avait enfin trouvé le courage de me téléphoner, si bouleversé qu'il était par ma condition pour le faire avant. Il s'en voulait un peu de pleurer, comme si la situation exigeait qu'il joue l'homme fort. Non, pas du tout. Il était profondément triste et il avait besoin de me le manifester concrètement, à ce moment précis, au moment où le courage était venu.

Nous avons parlé un bon moment se remémorant nos belles années de collaboration au travail et il a pris le soin de me souligner les bonnes choses qu'il avait retenues de nos échanges (à travers mes qualités et façons de faire et d'être, etc.). Nous avons eu beaucoup de plaisir ensemble et nous en gardons de bons souvenirs.

Finalement, trente minutes plus tard, nous nous sommes quittés sur la promesse de garder le contact plus vivant et de nous revoir très bientôt. Il semblait soulagé et moi, comment dire, comblée d'une si belle rencontre de deux coeurs réunis dans l'émotion de la souffrance... et de l'espérance.


Pistes de méditation

Sur la souffrance, voici quelques extraits tirés de Paul Ferrini, Le Silence du coeur -- Réflexions de l'Esprit Christique - tome 2, éd. Dauphin Blanc, 2008.

"La souffrance est le grand égalisateur. Elle nous met tous à genoux. Elle nous rend plus humbles et plus sensibles aux besoins des autres. La souffrance est la plus grande enseignante sur la terre. Elle désamorce toute hiérarchie. Elle dissout le statut social et elle rend nulles les richesses matérielles. Elle ramène tout à la guérison." (p. 175)

"Mais pour ceux qui ont le courage d'être présents à leur souffrance, un passage sacré s'ouvre. Le coeur fermé s'étire et s'ouvre, le corps commence à respirer et l'énergie retenue est libérée. C'est le premier pas dans le processus de guérison. Dans la reconnaissance de la douleur et la volonté d'en être conscient, le voyage sacré débute." (p. 176-177)

Lorsque l'on ressent sa souffrance, on commence à la traverser. C'est un passage, un moyen de faire pivoter sa vie. (...) C'est un train en mouvement. Une fois à bord, il nous amène là où l'on doit aller. (p. 177)

La souffrance est le grand égalisateur. Elle nous permet d'être honnêtes et authentiques. Elle nous encourage à demander l'amour inconditionnel et l'appui des autres et à être prêts à offrir la même chose en retour. Elle nous relie à une communauté de guérison. (p. 178)

En cheminant dans notre peur et notre souffrance, nous avançons vers notre joie. (p. 179)

En partageant avec authenticité, nous nous donnons de la force et nous en donnons aux autres aussi. (p. 179)

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