samedi 17 octobre 2009

Laisse Dieu décider

Sortie longuement attendue

Je me prépare à sortir pour le week-end, enfin ! Je ne suis pas encore dans le meilleur état possible, toujours réduite au régime liquide, je suis encore un peu faible. Mais mon estomac s'est bien comporté hier, ce qui me donne une chance de passer du bon temps si je respecte les consignes côté alimentation.

Avec le peu d'énergie dont je dispose, j'ai tout de même des plans pour profiter de la vie au maximum, dans la mesure où le corps voudra bien collaborer.

D'abord, j'ai une amie de Montréal qui viendra prendre soin de moi tout le week-end. Cet après-midi, nous irons nous faire pomponner : coiffure, facial, manucure, pédicure, etc. Ça, ça va nous raviver et nous emplir de bonnes énergies de guérison. Pour le reste, on verra jusqu'où mes énergies me conduiront. J'espère bien pouvoir faire quelques petites commissions, prendre une marche dans la nature qui entoure mon chez-moi. Rien de bien exigeant. Bref, tirer le meilleur de cette sortie.

Mes infirmières m'ont préparé tous les médicaments dont j'aurai besoin pour les deux jours et m'ont montré comment procéder avec les différentes injections. Ça devrait aller. Et si jamais ça ne va pas, je pourrai toujours rentrer plus tôt que prévu.

J'imagine déjà Kiwi, mon gros chat, qui doit jubiler à l'idée d'avoir de la compagnie tout le week-end et un bras rassurant pour dormir la nuit prochaine. Il me manque beaucoup. La semaine dernière, ma soeur et ma mère me l'ont amené à l'hôpital, mais il était tellement nerveux qu'il a passé les trois quarts de l'heure de sa visite caché sous le lit. C'était prévisible.

Voilà pour les nouvelles. Mon propos du jour est plus important. Alors, voici :

Le plan divin

Je vous ramène à deux chroniques écrites plus tôt ces dernières semaines : Dans la foi, rien n'est impossible (le 18 septembre, le matin même de mon hospitalisation imprévue) et Dans l'éternité, il n'est pas trop tard (le 6 octobre). Dans mon esprit, ces deux chroniques s'inscrivaient dans une série de trois, et la troisième avait pour thème Laisse Dieu décider. Je vous remets brièvement en contexte.

C'était dans la semaine qui suivait l'annonce dramatique de mon oncologue de Montréal qu'il n'y avait plus rien à faire (dont il est question dans la première chronique de cette trilogie). Inutile de dire que je cherchais désespéremment des sources d'espoir, car ça ne se pouvait pas que j'en sois réduite à accepter banalement la mort après tous les efforts déployés au cours des quatre dernières années. Il fallait que je trouve une nouvelle piste, ou que je retrouve le levier de l'espoir.

Je m'accrochais à tout message inspirant, dont à ceux que je recevais quotidiennement de l'auteur Marianne Williamson déjà citée dans les pages de ce blogue (voir le site Oprah.com pour la retrouver à titre de collaboratrice). Dans le premier, elle disait que Dieu est grand et que dans sa grâce, rien n'est impossible. Dans le deuxième, elle parlait d'éternité et assurait qu'il n'était pas trop tard pour un miracle. Dans le dernier, elle nous invitait à se soumettre au plan de Dieu, car nous, dans notre petit univers, nous n'avions aucune idée de l'ensemble du plan. C'est comme un grand puzzle de plusieurs milliards de pièces : nous connaissons notre petit morceau et les quelques pièces autour de nous, mais nous n'avons aucune idée de se qui se trame à plus grande échelle ni comment nos décisions peuvent aller influencer notre vie dans un coin inconnu de notre être.

Voyage au Pérou

Je cherchais bien à savoir comment Dieu pouvait bien orchestrer les choses autrement qu'à ma façon. J'imagine qu'on est tous comme ça, car on se croit maître de notre destinée. Je tentais de suivre les signes pour comprendre le plan divin et mon rôle spécifique dans ça. Et je sentais que ç'avait un lien avec mon voyage imprévu au Pérou.

D'abord, je ne trouvais personne pour m'y accompagner, même si certains de mes amis inquiets m'encourageaient à m'y rendre (je dois, par ailleurs, admettre que mes proches étaient morts de peur à me voir partir comme ça sans garantie). J'avais demandé à quelques-unes de mes amies proches, sans succès. Puis, j'ai lancé le message à plus grande échelle en me disant qu'il en revenait sans doute de choisir pour moi la personne qui m'accompagnerait.

J'avais bien une occasion de voyager avec mon thérapeute qui s'y rendait justement pour un an avec sa famille dans les jours qui suivaient, mais il n'y avait pas de place à bord du même vol que lui. Et puis, faut dire qu'il en avait déjà plein les bras. Bon, que me restait-il d'option ?

Le jeudi 17 septembre, j'ai commencé à magaziner un billet d'avion qui offrait de bonnes conditions de vol et je l'ai mis en réserve pour deux jours (sans obligation), le temps que je poursuive ma recherche d'une accompagnatrice.

Le vendredi 18 au soir, je suis hospitalisée d'urgence pour une subocclusion intestinale sévère.

Les premiers jours, je n'avais que le Pérou en tête me disant qu'il s'agissait de ma dernière chance de m'en sortir vivante. Je voulais qu'on se dépêche à me débloquer pour que je puisse poursuivre mon projet de voyage. J'ai parlé à mon thérapeute le 23 pour lui donner des nouvelles qui empiraient de jour en jour. Il s'inquiétait pour moi, car il me voyait glisser sur la pente du désespoir. Puis, il me ramène à Dieu comme il peut.

Le vrai message de Dieu

Après avoir pris le temps d'observer et de réfléchir objectivement sur les événements entourant mon impossibilité à faire le voyage en raison des obstacles qui ont été mises sur mon chemin, j'ai compris que je ne devrais ABSOLUMENT pas faire ce voyage dans les conditions qui étaients présentes à ce moment-là. Autrement dit, je m'apprêtais à partir à l'aventure avec qu'une seule idée en tête : me rendre là-bas pour être soignée au plus vite. Je ne tenais aucunement compte des risques et des dangers que je courais. Ce n'est que plus tard que la réalité m'a frappée. Écoutez bien :

D'abord, je savais que je partais sans être assurée convenablement puisque les assureurs ne couvrent pas les problèmes qui surviennent en lien avec une condition de santé connue avant le départ. Ainsi, pour toute complication liée au cancer, j'étais laissée à moi-même.

Deuxièmement, je n'ai pris aucune information médicale sur les risques que je couraient à m'envoler avec une subocclusion sévère en formation.

(Je dois m'interrompre ici, car ma maman s'en vient me chercher. Je reprendrai sans doute lundi matin.)

Bon week-end ! On annonce du beau temps. Profitez-en bien.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Josée,
C'est super ! Tu peux enfin prendre du temps pour toi et retrouver ton chez-toi et ton chat. Ca va te remonter le moral et redonner du peps à ton corps, c'est sûr. Tout va bien se passer, surtout que tu vas apprécier chaque instant avec grande joie.
Je suis très heureuse de cette belle victoire ! Chaque sortie de l'hopital est une Victoire avec un grand V.
Je te souhaite une très belle fin de semaine.
Sincèrement,
Carole

Croque la Vie a dit…

Bonjour Carole,

Une nuit seulement passée dans mon lit avec mon gros chat et, déjà, la forme y est revenue à 50%. Hier, je suis allée me faire couper les cheveux avec une mise en pli, un soin du visage et un soin des pieds. Je pétais le feu !

Ce matin, levée très trop, car la nuit a été bonne, j'ai pu mettre plein de choses à jour laissées en suspens et je revis encore davantage.

Ici, au bord de ma rivière, je puise l'énergie de la nature directement de ma fenêtre de bureau. Cet après-midi, je crois bien que je pourrai aller prendre l'air et peut-être même faire quelques petites courses.

C'est incroyable ce que l'air du dehors peut procurer en termes d'énergie comparé à ce qu'on retrouve entre les murs d'un hôpital, malgré les bons soins qu'on nous donne. Je remercie le Ciel de m'avoir donné la chance de goûter ce moment magique durant ce weekend de congé extraordinaire.

Des nouvelles suivront sûrement sur une nouvelle page de blogue.

À bientôt,

Josée

Anonyme a dit…

Bonsoir Josée

C'est agréable de lire que vous avez vécu des beaux moments avec votre adorable chat,dans votre maison.
Ça,c'est bon pour le moral.

Vous savourez chaque instant précieux,vous vivez vraiment le moment présent,c'est plaisant de voir ce beau regain de vie qui s'installe en vous.

Bonne fin de soirée
De Linda
Bonne fin de soirée

Anonyme a dit…

Bonsoir Josée,
J'ai eu le plaisir de voir ta photo dans cet article. Ca a dû être un beau moment de paix, c'est ce qu'on ressent à regarder cette photo, ton chat a dû t'apporter toute la tendresse dont tu avais besoin et il a pu se rassurer de ta présence.
Puisses-tu renouveler l'expérience dès la fin de semaine prochaine ! La nature sait nous redonner la force à travers l'air pur que nous respirons dehors. C'est son cadeau à tous et bénis soient toutes les personnes qui savent comme toi savourer ce don de la nature.
De tout coeur avec toi,
Carole