jeudi 7 août 2008

La découverte de l'espace intérieur

(Cette chronique fait suite à celle d'hier, Le cosmos intérieur !)

On définit l'espace intérieur comme étant l'Être sans forme qui constitue l'essence même de qui nous sommes. L'auteur Eckhart Tolle, lui, dit : "En fait, l'espace vide est la vie dans sa plénitude, la Source non manifeste à partir de laquelle toute manifestation émerge. Le terme que l'on emploie traditionnellement pour décrire cette source, c'est Dieu." (Nouvelle Terre, l'avènement de la conscience humaine, éd. Ariane, 2005, p. 212)

Pourquoi chercher à le découvrir ? Tout simplement parce que "c'est à partir de l'espace intérieur, de la conscience non conditionnée elle-même, qu'émane le véritable bonheur, la joie de l'Être." (idem, p. 200) Ça semble simple, finalement !... C'est simple, en effet, lorsqu'on a réussi à prendre conscience et à s'affranchir le moindrement de l'ego (et du corps de souffrance qui s'y rattache), cette partie de nous qui prend souvent beaucoup trop de place. Un peu de "débroussaillage" est donc nécessaire avant d'accéder à l'espace intérieur.

Ainsi, dans son dernier ouvrage d'éveil spirituel (Nouvelle Terre), l'auteur présente d'abord les notions liées à l'ego avant de pouvoir entrer au coeur du sujet de l'espace intérieur. C'est que l'ego et le corps de souffrance sont si présents dans nos vies mouvementées qu'on en arrive à se définir à partir de ce qu'ils présentent. De plus, ils laissent très peu de place à la dimension spirituelle qui, elle, se manifeste dans le silence, la quiétude et dans l'immobilité.

L'ego et le corps de souffrance

Brièvement, je présenterais l'ego comme un côté de nous existant surtout à travers le mental et qui se nourrit des perceptions que nous entretenons sur les différents aspects de la vie, soit ce qu'on en pense (et non ce qui est). L'ego se manifeste principalement dans le monde physique et matériel : le paraître, ce que je possède, là où j'habite, le poste que j'occupe, qui je connais, etc. À cet effet, l'auteur tient à préciser qu'il n'y a pas de problème à posséder des choses ou à prendre soin de son apparence. Le problème réside surtout dans le fait de s'identifier personnellement à ces aspects extérieurs à notre Être véritable. Car lorsqu'on attribue sa valeur personnelle à ces dimensions extérieures, c'est toujours à recommencer, car toutes ces choses sont éphémères. L'ego doit donc travailler constamment à sa survie en prenant le contrôle de nos pensées, de nos actions, de notre vie.
"Quand vous vivez par le truchement du moi créé par le mental fait de pensées et d'émotions qu'est l'ego, le fondement de votre identité est précaire parce que de par leur nature, les pensées et les émotions sont éphémères. C'est ce qui fait que chaque ego se bat continuellement pour survivre et qu'il essaie de se protéger et de se renforcer." (idem, p. 50)


Quant au corps de souffrance, nous en avons tous un à divers degré; il s'est formé au fil des années à partir de notre vécu, de nos blessures de toutes sortes, etc. Il est représenté par une entité séparée de soi qui nous habite et qui, lorsqu'il est activé, peut nous faire perdre le contact conscient avec la réalité. Le corps de souffrance est alimenté par les mêmes pensées que nous rebrassons constamment au sujet d'événements douloureux survenus dans le passé, ou encore par la perception négative que nous nous faisons d'une personne ou d'un détail qu'on peut facilement transformer en montagne. L'auteur décrit bien le phénomène :
"La voix dans la tête raconte une histoire à laquelle le corps croit et réagit. Ces réactions sont les émotions. À leur tour, les émotions alimentent en énergie les pensées qui ont en premier lieu engendré l'émotion. Tel est le cercle vicieux des pensées et des émotions non conscientisées, cercle vicieux qui génère la pensée émotionnelle et les mélodrames émotionnels." (idem, p. 112)


Vers la liberté

Comment échapper à ces deux grugeurs d'énergie et de joie ? Plusieurs moyens nous sont proposés, mais une seule avenue mène à la liberté : LA CONSCIENCE. À cela s'ajoute LE MOMENT PRÉSENT, car l'ego se dissout devant la conscience et il ne peut vivre dans le moment présent, car il a besoin du passé et du futur pour se nourrir d'histoires d'horreur. Et le moment présent, c'est la vie elle-même.
"La cause première du malheur n'est jamais la situation, mais toujours les pensées qui concernent celle-ci. Soyez donc conscient des pensées qui vous viennent et dissociez-les de la situation qui est toujours neutre, qui est toujours telle qu'elle est." (idem, p. 80)

Comment devenir plus conscient ? Il est, pour la plupart d'entre nous, très difficile d'arrêter le flot de pensées qui inondent constamment notre esprit. On dit que les pensées voyagent dans notre cerveau au rythme de 60 000 par jour. Ouf ! Méchant contrat d'essayer de les arrêter! Plutôt que de tenter l'impossible, vaut mieux les laisser couler comme l'eau d'une rivière sans s'y attarder. Et comment y arriver ? Un bon moyen est de se concentrer sur sa respiration qui se produit sans notre intervention volontaire, ce qui nous permet de nous libérer du mental le temps qu'il faut pour retrouver la présence.

"Une fois que vous avez atteint un certain niveau de conscience, c'est-à-dire un certain niveau de Présence à ce qui est, vous avez la capacité de décider quel genre de relation vous voulez entretenir avec le moment présent. (...) La décision de faire du moment présent un ami signe la fin de l'ego." (idem, pp. 170-171)

Une autre façon de se libérer des griffes de l'ego, c'est le lâcher prise, c'est-à-dire cesser de résister aux événements qui se produisent dans notre vie et faire un avec eux. Ceci est possible par le biais du non-jugement et du non-attachement. Ces derniers, associés à la non-résistance, constituent les trois aspects fondamentaux de la liberté véritable et de l'illumination authentique, selon l'auteur. (p. 190) Il ajoute : "Une fois que vous constatez et acceptez la nature transitoire de toutes les choses, ainsi que l'inévitable changement, vous pouvez apprécier les plaisirs de la vie pendant qu'ils durent, sans peur ni anxiété." (p. 191)

Bonjour la paix !

Plus j'avance dans le sujet, plus je découvre des choses importantes à dire... et plus je me dis que si ce cheminement vous interpelle vraiment, vous voudrez recevoir tout l'enseignement directement de l'auteur et non que des bribes par un intermédiaire. Je choisis donc de m'interrompre ici pour conclure avec la notion de paix, car le but de tout ça est de retrouver la paix profonde. Je laisse, à nouveau, la parole à M. Tolle :

"Quand vous n'êtes plus totalement identifié aux formes, la conscience (qui vous êtes) se trouve libérée de son emprisonnement par la forme. Et cette libération se traduit par l'ouverture à l'espace intérieur, qui se caractérise par une quiétude, une paix subtile et profonde, même quand vous êtes confronté à des situations apparemment difficiles. (...) Et de cet espace émane une paix qui n'est pas de ce monde, puisque ce monde est celui de la forme et que la paix est espace. Cette paix est la paix de Dieu." (idem, p. 191)

Allez en paix !

P.S. : Si vous désirez entendre Eckhart Tolle sur le sujet, je vous invite à visiter le site internet d'Oprah à l'adresse suivante : http://www.oprah.com/ . Vous suivrez les indications pour "A New Earth" dans la section "Oprah's Book Club" et vous serez en mesure de visionner et de télécharger les 10 leçons du webinar qui a eu lieu ce printemps et dont je vous ai parlé dans ma chronique du 19 mars : "Ça va mal dans le monde". De plus, des outils de travail nous sont offerts, dont plusieurs méditations à pratiquer. (C'est en anglais.)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le plus beau c'est la respiration, car ça c'est le moment présent.

Anonyme a dit…

Ah! Si mon égo pouvait me laisser tranquille!! je respirerais beaucoup mieux!
Bravo pour votre blogue, il est très rassurant pour ceux qui cheminent vers la conscience

Anonyme a dit…

Merci pour les recherches que tu nous partages, dans le fond tu est un ange pour tes lecteurs( trices).

Croque la Vie a dit…

Mon ego est flatté par vos commentaires ! ;o) C'est surtout mon coeur qui est comblé de savoir que mes propos touchent et peuvent servir à alimenter votre démarche personnelle. Chose certaine, c'est toujours avec l'inspiration du coeur que j'écris et avec une connexion spéciale qui m'unit à vous. Merci d'être au rendez-vous !