lundi 28 juillet 2008

Cocktail d'un mois de juillet pluvieux !

Comme je n'arrive pas à me décider sur le thème de ma prochaine chronique, j'ai choisi d'y aller avec un petit cocktail improvisé.

Au royaume de la poterie

Vous connaissez l'événement "1001 pots" ? Ce rendez-vous annuel des potiers de la province, qui a lieu à Val-David dans les Laurentides de la mi-juillet à la mi-août, célèbre cette année ses noces de porcelaine, soit 20 ans d'existence. Depuis la première fois où j'y ai mis les pieds, il y a 6-7 ans déjà, je me suis toujours réservé une journée pour y faire mon tour, car c'est une activité qui sort vraiment de l'ordinaire. De plus, c'est l'occasion que je me donne pour ME faire un cadeau.

Dans une grande cour intérieure, à l'extérieur, des milliers de poteries de tous genres (bien plus que 1001) : tasses, assiettes, bols, théières, etc., sont étalées librement ça et là pour être admirées et, bien sûr, achetées par des amoureux de beaux objets. Ce sont de véritables oeuvres d'art ; des pièces souvent uniques et très certainement originales. Allez faire une petite visite virtuelle sur http://www.1001pots.com/; vous aurez envie de faire le détour pour vous imprégner de l'ambiance de fête qui y règne en toute simplicité. Tant qu'à y être, prenez-y un thé... ils en servent du bon dans la poterie de votre choix.

En communion avec la vie de quartier

Souvent, je vais faire un tour dans les parcs qui longent la rivière des Prairies, à deux pas de chez moi. J'y vais à pied ou en vélo, car la piste cyclable les traverse d'un bout à l'autre. Quand je me retrouve dans cette nature, je me sens faire partie de la vie qui y règne et je prends conscience de la beauté des lieux, je hume les parfums qui se dégagent des végétaux qui animent le décor, je ferme les yeux pour mieux sentir la chaleur du soleil sur ma peau et pour laisser entrer tout l'air frais amené par le vent du large. C'est ainsi que je me sens revivre. Tout ceci contribue directement, j'en suis absolument convaincue, à ma guérison.

Cependant, la communion ne serait pas complète si je n'arrivais pas à entrer en relation avec les gens que je croise sur mon chemin. En demeurant ouverte à un échange amical, j'initie déjà un contact. Je ne sais jamais comment ça va se passer ni avec qui ; c'est là une surprise que la vie me réserve. Voici quelques contacts agréables que j'ai eus récemment et qui ont fait en sorte d'enrichir ma randonnée en plein air.

  1. J'aperçois soudain un homme sur une planche à roulettes qui se fait tirer par son gros chien qui court à vive allure. Une pensée me traverse l'esprit : "Ce gars-là a probablement dit à sa blonde qu'il allait faire son exercice... c'est un tricheur !" Aussitôt pensé, aussitôt dit : j'interpelle l'homme en lui disant : "Monsieur, je crois que vous trichez." L'homme me regarde d'abord un peu surpris, puis il se met à rire (bien sûr, j'affichais un grand sourire sur mon visage). Du tac au tac, il me répond : "Il faut bien qu'elle gagne sa bouffe." (Il parlait de son chien, évidemment.)

  2. Dimanche dernier, mon amoureux et moi prenions une marche dans le parc. Deux gars dans la trentaine sont assis sur l'herbe à observer des mouettes sur l'eau. L'un d'eux s'écrie d'une voix grave de rocker : "Hey, la mouette..." Sur l'instant, je le regarde en répondant d'une petite voix aiguë : "Ouiiiiiiiiiiii". Surpris, les deux gars me regardent et éclatent de rire. Ils ne s'attendaient vraiment pas à avoir une réponse !

  3. Une dame est en train de peindre l'extérieur de sa maison. Je lui lance tout bonnement : "Gros contrat." Elle me regarde en souriant : "Oui, mais je l'aime ma maison." Et je lui réponds : "Vous allez l'aimer encore plus après."

Ces petites anecdotes démontrent combien il est simple d'entrer en contact avec son voisinage quand on choisit véritablement d'en faire partie. Ces rencontres expresses me réconfortent beaucoup; elles me font sentir moins seule.

Solitude chez les bien-nantis

Dans un tout autre ordre d'idée, je vous raconte une histoire pathétique au possible qui touche la réalité de "ceux qui n'ont pas besoin des autres".

La semaine dernière, je me suis retrouvée sur la magnifique terrasse extérieure d'une amie qui a la chance de vivre dans un environnement enchanteur au bord de la rivière des Mille-Iles, sur la rive nord de Montréal. Ça faisait un bon bout de temps qu'on ne s'était pas rencontrées; nous avions donc pas mal de choses à nous dire. Elle me raconte comment elle s'est fracturé un pied (à deux endroits) l'hiver dernier en allant travailler. C'était tôt le matin, à l'heure où les travailleurs se rendent au boulot, il y avait eu une tempête de neige la veille, mais les rues étaient quand même bien dégagées. Arrivée à une intersection où elle a dû s'arrêter, mon amie décide de prendre la chance de descendre pour brasser les essuie-glace qui ne faisaient pas bien leur travail. En mettant le pied sur la chaussée, la glissade l'a entraînée dans une très mauvaise chute la laissant gisant par terre avec un pied cassé.

Paniquée, elle interpelle la personne devant elle en lui demandant de ne pas partir, qu'elle aurait besoin d'aide. En la voyant descendre de sa voiture le cellulaire à la main, elle y pense tout à coup : "J'en ai un aussi, je pourrai me débrouiller." Elle laisse donc partir la femme. Aussitôt, elle téléphone à son bureau, parle à son adjointe en lui présentant sa fâcheuse position et son besoin urgent : que deux de ses collègues viennent à sa rescousse; un pour la conduire à l'hôpital et l'autre pour prendre charge de son auto. Et c'est là que les poils me sont dressés sur les bras...

La réponse qu'elle a obtenu de son patron, c'est : "Malheureusement, on est en manque de personnel (à une semaine de Noël), on ne peut donc pas libérer deux personnes pour aller à sa rescousse. Qu'elle appelle une ambulance et un remorqueur."

Bien que je n'aime pas porter de jugement sur les gens, je ne puis m'empêcher de réagir à ce genre de comportement. N'a-t-il pas un coeur, cet homme pour qui on se défonce afin qu'il puisse atteindre ses objectifs d'affaires ? LE COEUR..... il ne se souvient sans doute plus où il se trouve dans le corps, et encore moins dans l'esprit. C'est qu'il évolue dans un monde où l'argent est roi (le monde de la finance). Avec cette précieuse ressource dont il dispose personnellement en quantité, il peut se payer tous les services requis par son rythme de vie ; ainsi, il n'est pas obligé de "s'humilier" à demander l'aide de qui que ce soit. Par le fait même, il demeure "INDÉPENDANT"; il ne doit rien à personne. Tant mieux pour lui ! Je l'imagine le soir de Noël assis tout seul devant son sapin rempli de cadeaux que personne ne s'est donné la peine de venir chercher.......

Quelques mots de sagesse

Je m'en voudrais de vous laisser sur cette triste histoire sans laisser place à la sagesse. Voici quelques courtes pensées à méditer :

"Le courage, le vrai, ça n'est pas d'attendre avec calme l'événement; c'est de courir au devant, pour le connaître le plus tôt possible et l'accepter." Roger Martin du Gard

"Ce sont tous nos univers individuels qui tissent le canevas des sociétés et de l'humanité tout entière. C'est chacun d'entre nous qui donne de la couleur à cette grande toile." Hervé Desbois

"Chaque victoire sur vous-même est une victoire pour l'humanité." Hervé Desbois


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