vendredi 25 juillet 2008

Sur le trampoline de l'espoir

"Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir." C'est ce qu'on dit depuis toujours. Depuis le début de mon odyssée dans le monde éprouvant de la maladie, je saute régulièrement sur le trampoline de l'espoir. Comment ? Voici : Je reçois d'abord une mauvaise nouvelle de l'oncologue suite à un examen dont les résultats sont décevants. Le ciel s'ennuage (c'est grave)... l'orage arrive (c'est ébranlant)... le calme revient, mais ma paix intérieure a été perturbée. La semaine d'après, je me retrouve chez mon thérapeute avec qui je travaille sur des solutions profondes et pleines d'espoir. La situation, bien qu'elle soit sérieuse, devient gérable. Ouf ! c'est comme la mort qui vient de s'éloigner d'un seul coup à 10 km de moi. Enfin, je peux respirer et travailler plus sereinement à ma guérison. Je viens de rebondir.

Ainsi, dans cet esprit, je prêche mon propre adage, soit : "Tant qu'il y a de l'ESPOIR, il y a de la VIE." Évident, vous me direz ? Pas tant que ça, quand on entend tout ce qui se dit dans le cabinet des oncologues (c'est très solennel)... et dans les salles d'attente (c'est déprimant)... et dans l'entourage des personnes touchées (c'est parfois enrageant). Face au cancer, l'espoir est souvent bien fragile car on nage en plein mystère. Certains spécialistes se permettent même de se prononcer sur des pronostics sombres pour être bien certains de ne pas créer de "faux espoirs" aux patients qu'ils traitent. De quoi ont-ils peur ? D'être poursuivis en justice pour avoir laissé entrevoir une guérison possible ??? Je déplore et je m'insurge contre ces pratiques qui tuent l'espoir en fermant les horizons à la personne qui doit se battre pour sa vie. (Lire Petits et grands miracles, paru le 10 juillet, et Le miracle du désir, paru le lendemain.)

Une fenêtre ouverte sur l'air frais du matin

Le but de ma chronique du jour n'est pas de reprendre le débat, mais bien de vous offrir quelques beaux passages qui mènent sur des avenues de croissance et de guérison dans l'épreuve, quelle qu'elle soit. Ce sont des passages tirés de ma lecture de Joan Chittister, une moniale bénédictine américaine qui a connu l'épreuve tout au long de sa vie et qui a su en tirer de grandes sagesses. (De l'Épreuve à l'espérance, éd. Bellarmin, 2004) Si vous traversez des temps difficiles, je vous recommande fortement de vous plonger dans cette lecture riche qui nous ouvre de belles fenêtres d'espérance.

Par exemple : quand elle parle de l'épreuve de la solitude, elle y associe le don de l'indépendance. À l'épreuve de la nuit obscure, elle jumelle le don de la foi. Au combat contre la peur, le don du courage; et au combat contre l'impuissance, la grâce de rendre les armes, etc. Bien sûr, il s'agit d'une lecture à caractère spirituelle qui touche la dimension de l'âme et de l'esprit. Cette lecture nourrit immanquablement la foi et donne, par le fait même, le souffle de vie nécessaire pour continuer le combat.

Quelques passages à méditer
"Le grand secret de la vie, c'est l'art de survivre au combat sans y succomber, de livrer la bataille sans la perdre, de se sortir de l'épreuve plus forts que lorsque nous y avons été plongés. C'est ce secret que la spiritualité de l'épreuve dévoile." (p. 34)

"Juste au moment où nous sommes le plus vulnérables, quand nous sommes prêts à tout laisser tomber, à abandonner, à partir, nous nous retrouvons engagés dans la bataille de notre vie, à essayer de survivre, à essayer de continuer. Pourquoi ? Parce que vivre, c'est continuer. Parce qu'on n'a pas le choix. La seule question, c'est de savoir si nous allons continuer avec tout ce que nous sommes, ou si nous serons condamnés à survivre, blessés et amers. Une voie mène à la dépression; l'autre, à une vie nouvelle. La première voie, c'est la défaite; l'autre, c'est l'espérance." (p. 41-42)

"Si nous sommes prêts à tenir bon et à traverser les profondeurs de l'épreuve, nous pouvons récolter la conversion, l'indépendance, la foi, le courage, l'abandon, l'acceptation de soi, la persévérance, la pureté du coeur et une sorte de transformation de notre être qui nous conduit au-delà de la douleur, jusqu'à la compréhension. Supporter l'épreuve, c'est le prix à payer pour devenir tout ce que nous sommes appelés à être dans le monde. (p. 42)

"À chaque instant de son existence, écrit Norman Mailer, ou bien on grandit, ou bien on régresse. Ou bien on vit un peu plus, ou bien on meurt un petit peu. (Norman Mailer, Conversations with Norman Mailer, J. Michael Lennon (dir.), University Press of Mississippi,
1990.)
La spiritualité de l'épreuve commence avec la décision de grandir ou de se replier, de vivre un peu plus ou de mourir un petit peu. C'est là une décision de la plus grande importance." (p. 46)



Ouf ! De relire ces passages pour vous les partager me bouleverse encore. C'est tellement profond et plein de vérité. Je souhaite qu'ils vous apportent autant qu'ils ont su m'apporter dans les temps de détresse et de désespoir, comme dans les temps plus doux de retour au calme.

Et ma prière d'aujourd'hui vous est dédiée afin que vous trouviez le courage et la foi pour poursuivre le combat de votre vie (peu importe l'épreuve), car c'est la voie qui mène au précieux diamant. (Lire Indiana Jones et le précieux diamant, paru hier)

Bonne route !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci Josée, je comprends pourquoi tu m'as conseillé ce passage. Il est très fort en encouragements. Absolument superbe.
Carole