lundi 7 juillet 2008

Nouveau revers, nouveau défi

Si j'avais écrit cette chronique la semaine dernière, au sortir de ma rencontre avec mon oncologue, elle se serait sûrement intitulée : "Une nouvelle bombe dans mon paysage". C'est vrai, la série de mauvaises nouvelles qu'il m'a annoncées suite aux résultats du dernier scan a eu l'effet d'une bombe nucléaire dans mon processus de guérison. Comme si je venais de dégringoler de 300 mètres d'un coup dans mon ascension vers le sommet de cet Everest.

Puis, je suis arrêtée brusquement par le seul câble qui me retient accrochée à la paroi rocheuse : la volonté profonde de VIVRE. Sonnée par cette chute vertigineuse, je mets un certain temps à reprendre mes esprits pour réévaluer ma position et rajuster ma stratégie.

L'annonce de la nouvelle à mes proches me paraît comme un supplice ; j'ai besoin de la digérer un peu avant de la diffuser, car j'aurai en plus à faire face à la déception, la colère, la tristesse de ceux qui l'entendront pour la première fois. C'est dur d'entendre sa mère pleurer au téléphone. Elle se sent loin et impuissante; elle voudrait pouvoir faire plus. Ma soeur qui est plus proche géographiquement se précipite à mon chevet. Elle viendra m'arracher à mon désespoir momentané par sa seule présence bienveillante. Puis, mon frère, lui, m'écoutera décrire ce nouveau coup dur sans trouver de mots pour me réconforter. Les mots sont souvent inutiles dans ces circonstances. L'unique présence du coeur est suffisante pour apaiser les peines et les douleurs.

Tiens, voilà qu'arrive une invitation surprise ! C'est mon amie Riche (c'est son surnom) qui m'invite à son chalet avec mon copain (lire L'été est arrivé ! publié le 5 juin sur ce blogue). Il y aura ses parents, ses deux grandes filles et leur copain. Et on annonce beau. Quelle belle façon de se consoler ! Ainsi, en ce beau samedi ensoleillé du début juillet, je me retrouve entourée d'amour et de profonde amitié au bord du lac à jouir pleinement de la vie et à goûter le délice du moment présent. Une petite balade en motomarine évacue aisément les dernières traces de chagrin, même si le miracle d'une guérison instantanée ne s'est pas manifesté. Non, le vrai miracle, c'est autour de cette table de jardin qu'il se passe, dans l'atmosphère de communion qui flotte entre les êtres réunis simplement pour célébrer les merveilles d'une belle journée d'été, sans référence aucune à l'épreuve qui veille. (Ils avaient été mis au courant à mon arrivée... et là, le temps était à la joie.)

Finalement, le soir annonce le retour au bercail. Claude et moi roulons en silence sur la route champêtre qui relie Disraéli à Rock-Forest en admirant les couleurs chaudes du soleil couchant. Puis, la musique de Katie Melua (CD Pictures voir http://www.katiemelua.com/ ) nous entraîne dans les douces images de cette journée qui s'achève et c'est le coeur léger que nous rentrons, amoureux. Sur ce CD, une des chansons (If you were a sailboat) parle d'un amour bien spécial et c'est ainsi que nous le sentons vibrer dans notre coeur :

Si tu étais une rivière, je me baignerais en toi.
Si tu étais une maison, je vivrais en toi tous mes jours.
Si tu étais un voiler, je te ramènerais au rivage.

Si j'étais un livre, je sais que tu me lirais chaque soir.
Si j'avais faim, tu me nourrirais.
Si j'étais souffrante, tu me chanterais des chansons réconfortantes.
etc.
Et le passage qui me touche davantage et qui décrit bien ce que nous vivons aujourd'hui, le voici :

Parfois, je crois au destin,
mais les chances qu'on se crée
semblent toujours sonner plus vrai.
Tu as pris une chance de m'aimer;
J'ai pris une chance de t'aimer.
Et je rends grâce à Dieu de m'envoyer ce nouvel amour qui saura, par la foi et l'authenticité qu'il comporte, contribuer à ma réelle guérison.

Que Dieu te bénisse, Mon Amour !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci, pour ce message plein d'Amour et le partage de cette belle chanson.

Claude