jeudi 10 juillet 2008

Petits et grands miracles

On a tendance à croire qu'un miracle, c'est quelque chose de grandiose dont seuls les maîtres divins sont capables. Il n'en est rien, ou presque. On dit : "Chaque miracle est une démonstration que l'amour est plus puissant que la peur." (Ferrini, Paul, L'amour sans conditions, éd. Le Dauphin Blanc, 2006, p. 34)

"Les miracles se produisent naturellement comme des expressions d'amour. Ils reflètent un changement dans notre façon de penser. Ils se produisent quand nous laissons le pouvoir de l'esprit s'appliquer aux processus de la guérison et de la correction." (Williamson, Marianne, Un retour à l'amour, éd. J'ai Lu, p. 60)

Petit miracle à l'épicerie

Ce qui m'a amenée à parler de miracle est cet article que j'ai lu dans le Magazine "O" (Oprah) du mois de juin intitulé : "The One-Minute Miracle". Ça raconte une petite anecdote toute simple qui se passe à l'épicerie. Alors voici :

C'est un jeune officier de l'armée qui a récemment entrepris une démarche de cheminement personnel afin de réduire son niveau de stress en venant à bout d'un sentiment de colère installé depuis longtemps. Un jour, il arrête à l'épicerie pour faire quelques provisions, il est pressé et irrité, comme à son habitude, et les files d'attente sont longues. Ça faisait alors quelques semaines qu'il suivait son atelier de croissance, ce qui lui permettait déjà d'être plus conscient de ses états d'âme et d'esprit.

Devant lui, une femme avec un bébé faisait la file; elle aurait dû, selon lui, être à la caisse express, puisqu'elle n'avait qu'un seul article à payer. Arrivée à la caisse, elle s'est mise à parler avec la caissière, ce qui irritât encore plus le jeune homme. La dame passe ensuite le bébé à la caissière qui lui faisait des belles façons, toute joyeuse. C'est maintenant la colère qui animait le jeune officier, mais grâce à son travail en atelier, il a vite pu prendre conscience de ce qui se passait en lui, il a fermé les yeux, respiré profondément en tentant de relaxer, et lorsqu'il a ouvert les yeux, il a vu le bébé sourire.

Lorsqu'est arrivé son tour de payer, il s'est adressé à la caissière en lui disant : "C'était un bien joli bébé." La caissière, toute souriante, lui a raconté sa petite histoire : "C'est mon bébé. Son père était dans l'armée, mais il a été tué l'hiver dernier. Maintenant, je dois travailler à temps plein. Ma mère essaie d'amener mon fils une ou deux fois par jour afin que je puisse le voir."

Le coeur sage

L'auteur de l'article souligne combien on peut être vite à juger et surtout combien nos perceptions peuvent être fausses parfois. Ainsi, on passe à côté de toute la beauté et la sagesse contenues dans des situations simples de la vie courante. Elle propose un exercice intéressant : un jour que vous vous sentez bien, partez avec l'intention de voir la beauté intérieure de trois personnes (leur noblesse et leur dignité) et voyez comment ceci influence vos interactions avec eux, de même que votre propre coeur. Ensuite, choisissez cinq autres journées où vous serez de bonne humeur pour poursuivre cette pratique sur le plus de gens possible. Puis, d'autres journées encore où vous pourrez ajouter des étrangers et des personnes difficiles à votre pratique, jusqu'à ce que vous puissiez apprécier en silence et bénir toutes les personnes que vous rencontrerez.

(Pour aller plus loin, on nous propose la lecture du livre : The Wise Heart : A Guide to the Universal Teachings of Buddhist Psychology, de Jack Kornfield, 2008)

Grand miracle dans la salle d'opération

Ce miracle-là, il s'est produit le 8 juin dernier, lorsque ma nièce est entrée d'urgence à l'hôpital suite à son accident... On savait alors qu'elle était très amochée, mais hier, lorsqu'elle est retournée à la salle d'opération (lire ma chronique d'hier, Une pensée pour ma Rose toutoune), les membres de l'équipe médicale lui ont confirmé qu'ils ne pensaient pas la revoir vivante. Elle a été arrachée à la mort par un cheveu. Le temps a joué en sa faveur, et la compétence des spécialistes, bien sûr. Merci mon Dieu !

Nouveau miracle requis

Sur la liste des miracles, un nouveau vient de s'ajouter... en fait, il est dans la colonne "à réaliser". Et c'est ma nièce, elle-même, qui devra le créer par sa foi et la force de sa volonté. C'est qu'elle a perdu deux sens dans sa triste aventure : le goût et l'odorat. Et hier, le spécialiste du cerveau lui a confirmé (avec ses grandes certitudes de spécialiste) que ça ne reviendrait pas. Ma Rose s'est fanée devant cette perspective déprimante.

J'ai vite pris la relève pour l'encourager à garder espoir. "Tu sais, ma belle, les spécialistes, ce ne sont pas des bons Dieux... Ce qu'ils te disent, c'est ce qu'ils ont appris dans les livres et ce qu'ils ont pu observer chez d'autres personnes. Les autres, ce n'est pas toi. Si tu crois que tu peux arriver à retrouver tes sens, tu as un million de fois plus de chances que ça arrive. Tu devras travailler fort, par contre. Mais, c'est à toi de décider ce que tu veux. Ton corps est une machine merveilleuse qui est capable de se régénérer avec la force de vie qui y circule et toute la divinité qui l'habite. Combien de personnes ont déjoué les statistiques par leur volonté de guérir ? Accroche-toi, c'est parti !"

"Il ne t'est jamais donné un désir sans que te soit donné le pouvoir de le rendre réalité. Tu peux être obligé néanmoins de peiner pour cela." (Bach, Richard, Illusions, éd. J'ai Lu, 1978, p. 99)

Et de mon cru :

"L'espoir est le premier pas vers la réalisation de grands miracles. La foi est le second."

Chers spécialistes...

À vous qui savez, je vous prie de commencer à douter de vos certitudes et à croire au pouvoir de la vie qui vibre dans toutes nos cellules, car la force de vie est plus puissante que toutes les techniques médicales réunies, même les plus avancées. Apprenez à croire aux miracles et ainsi, vous serez en mesure de laisser la porte ouverte à l'espoir. C'est la seule chance que vos patients ont de véritablement guérir. Et sachez que le plus important dans le processus de guérison, ce n'est pas la destination... c'est le voyage. Tuer l'espoir, c'est éteindre la flamme qui anime la personne. Qu'elle soit condamnée ou non dans votre esprit, elle a le droit de marcher en regardant vers le ciel, car chaque instant de vie est sacré. Elle mérite d'être vécue pleinement avec tout l'espoir qu'elle contient. Ouvrez-leur des horizons nouveaux avec des "peut-être"; vous les verrez se mettre en route avec détermination et tout le courage dont ils disposent.

La foi peut transporter des montagnes !


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une si belle page et pourtant il n'y avait pas encore un seul commentaire. Voici le mien et j'aimerai que plein d'autres personnnes y laissent chacun un mot de remerciement.
Le passage sur l'homme à l'épicerie est particulièment fort.
Carole